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Forte de quelque 75 lobbyistes enregistrés, l'industrie gazière revient à la charge en démontrant qu'elle n'a pas compris le message que «Non, c'est non»!
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L'APGQ (Association pétrolière et gazière du Québec) a publié un communiqué où elle salue «...l'avancée de projets gaziers made in Quebec... Nous suggérons au gouvernement de faire tout en son pouvoir afin de favoriser l'émergence de telles alliances...». Forte de quelque 75 lobbyistes enregistrés, l'industrie gazière revient à la charge en démontrant qu'elle n'a pas compris le message que Non, c'est non! Pourtant, le rapport 273 du BAPE et surtout le rapport 307, ainsi que la mobilisation citoyenne, ont envoyé un « Bas les pattes! » bien net à l'industrie.

Tout d'abord, il faut noter que l'APGQ a fait un excellent travail de relations publiques dans ce texte. Tous ses arguments, même ceux tirés par les cheveux, sont faits pour flatter les Québécois dans le sens du poil. À tel point qu'elle fait la promotion de cette «...production de gaz de proximité...» sans jamais utiliser les mots « schiste » et « gaz de schiste ». Pourtant, la très vaste majorité du gaz qui pourrait être produit au Québec doit nécessairement être extrait de la roche-mère par le procédé très controversé de la fracturation hydraulique. Dans ce texte de l'APGQ, ceci n'est qu'un exemple de ces « beaux discours » où le non-dit est important.

Quant à l'idée que le gaz naturel soit «...un hydrocarbure propre... permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre...», des scientifiques indépendants de l'Université Cornell affirment que le l'empreinte totale (forage, fracturation, production, transport et combustion) du gaz de schiste serait aussi dommageable pour l'environnement que le charbon. Alors, est-ce que l'utilisation de ce carburant non conventionnel aiderait vraiment le Québec à réduire ses émissions de GES pour aller dans le sens de la Conférence de Paris prévue pour cet automne?

Et ce petit bijou de flatterie mièvre! Les Québécois sont fiers de favoriser l'achat local...». Des « bineries » comme Gastem sont incapables d'être autre chose que des prête-noms pour de vraies gazières! Dans son communiqué de presse du 15 juillet 2010, Gastem offrait ses actions en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, mais pas au Québec! L'achat local d'un produit local appartenant à des sociétés étrangères comme Molopo ou Talisman et qui, comme Gastem, enverront les profits ailleurs! Toute une entourloupette langagière! N'oublions pas la vérité que l'on trouve dans la fable de La Fontaine : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute! »

L'exploitation du gaz peut être intéressante pour ces compagnies; mais pour nous? Même si le communiqué parle d'«...aller vers une production dont la création de richesses profitera à tous...», ces gazières ont acheté les claims sous nos pieds à 0,10 $/ha alors que la même chose s'est transigée à 1 000,00 $/ha en Colombie-Britannique. Le rapport du BAPE affirme qu'à seulement 500 $/ha, le manque à gagner pour la province est de cinq milliards de dollars (Rapport 273 du BAPE, page 201). Dans le langage populaire, il existe une expression vulgaire pour décrire ce genre de transaction, mais je ne peux l'utiliser dans un texte!

Ce que l'APGQ nous propose à nouveau est gagnant pour elle, mais pour nous, rien n'est moins sûr! Comment lui faire comprendre que « Non, c'est non! »? Malheureusement, ce communiqué démontre que les gazières n'ont rien compris et qu'elles n'ont rien appris des évènements de ces dernières années!

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