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Les premiers ministres des provinces doivent accoucher d'un plan crédible pour faire réaliser au gouvernement conservateur du Canada que nous sommes au 21e siècle depuis 15 ans.
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Selon un article du Devoir, à la fin de la Conférence de Lima, les diplomates et les hommes politiques ont convenu que les pays participants devaient « ... divulguer les cibles de réductions des émissions de gaz à effet de serre pour le 31 mars... ». Il s'agissait d'un travail d'étape pour préparer la Conférence de Paris qui aura lieu en décembre 2015.

L'article poursuit ainsi : « ...L'Union européenne, les États-Unis et la plupart des autres pays développés... ont tenu parole... ». Mais pas le Canada! Avec quelques excuses peu convaincantes, le gouvernement de M. Harper n'a pas « remis son devoir » à temps. Lorsque j'enseignais, un tel comportement valait une pénalité à l'élève récalcitrant pour un retard injustifié!

C'est ce que l'ambassadeur de France, M. Nicolas Chapuis, a fait remarquer lorsqu'il a déclaré : « Il ne sert à rien de parler économie, business, culture, francophonie, Québec, Montréal, Canada si on n'a plus de planète! » Pour un ambassadeur, ce sont des propos très musclés. Pourtant, cette déclaration est très pertinente dans le cas du « mauvais élève Harper ».

En effet, depuis 2007, la liste des actions anticlimat de ce gouvernement est longue. Entre autres, la politique très prosables bitumineux qui produisent beaucoup plus de GES que le pétrole conventionnel, le rejet de l'Accord de Kyoto, l'émasculation de la réglementation environnementale par des projets de loi mammouths comme C-38, sans oublier l'Office national de l'énergie (ONÉ) qui refuse obstinément (et en dépit de toute objectivité scientifique) de prendre les GES en considération lors des audiences au sujet de l'oléoduc Énergie Est. Il ne faut pas oublier que lors de la campagne électorale de 2008, le gouvernement Harper avait attaqué férocement la taxe sur le carbone du Parti libéral dirigé par M. Stéphane Dion.

Pourtant, une taxe sur le carbone est une façon efficace de ralentir l'utilisation effrénée des énergies fossiles; c'est le principe du pollueur-payeur. C'est le « portefeuille » qui orientera les entreprises vers des énergies plus vertes et moins polluantes parce qu'elles y verront un avantage économique. A contrario, c'est encore le portefeuille qui stimule présentement la vente de VUS énergivores à cause de la baisse des prix du pétrole.

La Californie, la Colombie-Britannique et le Québec, bientôt suivis de l'Ontario, ont des politiques pour taxer le carbone, mais l'initiative demeure très timide et constitue largement un vœu pieux, même si M. Couillard exhorte M. Harper à dévoiler ses objectifs de réduction des GES . Après tout, il ne faut pas faire fuir les entreprises et les capitaux vers des cieux fiscaux plus cléments. Cependant, être contre les changements climatiques et pour le développement des énergies fossiles est intrinsèquement contradictoire.

Le 14 avril prochain, une rencontre des premiers ministres est prévue à Québec pour discuter des changements climatiques. Mais il faut beaucoup plus que des moulins à paroles. Il faut un « élan global », comme l'exigeait une lettre ouverte cosignée par quelque deux cents personnalités. C'est également le sens de la marche pour le climat qui aura lieu à Québec le 11 avril.

Les premiers ministres doivent accoucher d'un plan crédible pour faire réaliser au gouvernement conservateur du Canada que nous sommes au 21e siècle depuis quinze ans. Mais leur plus grand défi sera sans doute d'infuser un peu de culture et de gros bon sens climatique à un « décrocheur scientifique » comme M. Harper.

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