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Pourquoi il faut légaliser le cannabis

Parce que cette lutte contre la drogue et les moyens qu'on y consacre sont un incontestable échec.
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Dans son édition du 6 janvier, Le Devoir soulève des lacunes importantes dans l'entrée de drogues et le transport aérien au Canada. Cependant, l'audit ne fait aucune mention d'une mesure « royale » d'austérité passée dans le budget fédéral de Stephen Harper du 2 avril 2012 où 19 200 postes dans la fonction publique fédérale ont été abolis, dont plusieurs postes de vérificateurs perdus à l'Agence des services frontaliers.

Cette lutte contre la drogue et les moyens qu'on y consacre sont totalement inutiles et un incontestable échec. Tel était d'ailleurs le constat de 31 des 33 chefs d'État des Amériques réunis lors de leur Sommet triennal de juin 2012 à Carthagène en Colombie. La très grande majorité de ces pays étant débordés et appauvris par cette lutte à la drogue devenue le plus vaste détournement de fonds public des 60 dernières années.

Lors de ce Sommet, deux seuls pays sur les 33 présents, soit les États-Unis et le Canada, ont refusé l'incontournable alternative proposée, soit une nécessaire concertation continentale et légalisation du cannabis et ses dérivés. Il s'agissait pourtant là de la première recommandation d'un rapport percutant soumis par une quarantaine d'ex dirigeants mondiaux et ex-chefs d'États dont Louise Arbour, ex Juge en chef de la Cour Suprême du Canada.

Cependant au cours des 12 derniers mois, Barack Obama - obsédé de repartir l'économie américaine plombée par un système bancaire fragilisé et une dette militaire inégalée tout en mettant en branle son Obamacare - a reconnu avoir déjà inhalé de la marijuana et que celle-ci n'était pas plus dommageable que l'alcool. En février, il osait rappeler que le fédéral n'irait pas à l'encontre de la vingtaine de référendums en cours sur la légalisation; une « ruée vers l'herbe » prévue dans autant d'états américains d'ici les prochaines élections présidentielles de 2016; le plus récent ayant passé favorablement en novembre à Washington dans le District de Columbia, la capitale américaine bourrée de milliers de fonctionnaires!

Au Canada, Stephen Harper et ses sénateurs réformistes, maintenant présidé par l'anti prohibitionniste Pierre-Claude Nolin, ont préféré depuis, construire toujours plus de prisons d'où l'on s'évade et multiplier les lois revanchardes et criminalisantes comme le C-10 sur la réhabilitation des jeunes contrevenants, à l'encontre des valeurs du Québec. L'ex-ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, actuellement aux affaires intergouvernementales canadiennes a même dû rappeler déjà à ce sujet aux Conservateurs que « La terre était ronde ».

Comme le Québec précurseur l'a fait il y a 80 ans en créant la Commission des liqueurs, une vente de cannabis psycho récréatif de meilleure qualité doit dorénavant être contrôlée par l'État, sans hypocrisie sociale, grâce aux coops agricoles en régions et à la structure actuelle des 403 succursales de la Société des alcools du Québec (SAQ), une entreprise reconnue parmi les 10 marques de choix préférées des Québécois. Quant au cannabis médical, celui-ci pourrait être vendu aux comptoirs d'ordonnances des pharmacies privées par tous ces cliniciens déjà formés et en première ligne des soins, ceux-ci s'étant déjà offerts pour désengorger le système de santé et les urgences d'hôpitaux.

Selon des études comparables réalisées par des économistes de l'Université Harvard, de tels revenus d'une vente légale de cannabis de qualité contrôlée pourraient générer entre 220 $ à 350 $ millions récurrents chaque année pour le Québec seulement; une somme extraordinaire et des emplois appréciables pouvant être sortis de l'économie souterraine et mafieuse, surtout en période d'austérité et de rigueur.

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MediJean, Richmond, B.C.

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