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Les firmes informatiques et l'évasion fiscale à la commission Charbonneau?

N'est-ce pas Renaud Lachance, ex-vérificateur général du Québec maintenant vice-commissaire à la commission Charbonneau, qui déclarait que deux tiers des projets informatiques menés par le gouvernement connaissaient des dépassements de coûts, ne respectaient pas leurs échéanciers ou ne remplissaient pas leurs promesses?
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Monsieur Philippe Couillard, premier ministre du Québec

Monsieur Carlos Leitao, ministre des Finances et du Revenu

Vendredi 2 mai, touriste à Québec, j'ai pris le diner au café Le Parlementaire de l'Assemblée nationale. Toujours échaudé par le scandale des mafieuses caisses enregistreuses de type «Zapper» utilisées entre 1997 et 2003 dans bien des restos de la province tentant de camoufler leurs taxes de vente - les pertes fiscales dans le seul domaine de la restauration au Québec sont évaluées à 420 millions $ par année! - j'ai remarqué que la caisse dans la Maison du peuple était ostentatoirement affichée de type «Logicaisse».

Cependant que lis-je avec stupéfaction, samedi matin 3 mai, dans l'article de Jean-Nicolas Blanchet du Journal de Québec et sa série «Le Bordel informatique»? Que la firme Logicaisse située à Laval - ville qui tente désespérément de nettoyer sa réputation et ses mœurs suite aux 18 chefs d'accusation par l'UPAC de fraudes graves, de complots et de gangstérisme dont fait face son ex Roi-maire Gilles Vaillancourt - a été condamnée le 22 avril dernier à payer 350 000 $ d'amendes (140 000 $ en 2008 pour les mêmes motifs) suite à un coûteux procès de 16 jours.

L'enquête majeure aurait également permis au fisc d'élucider un système d'effacement des ventes favorisant les manipulations fiscales dans de nombreux restaurants de Montréal, Laval et Mascouche condamnés récemment pour l'utilisation de tels camoufleurs de ventes. Toutes ces villes sont déjà réputées, on se souvient, de visites successives de l'UPAC alors qu'une autre comme celle du Maire Labeaume de Québec tente, dans la «concorde», de faire sortir la mafia de la Capitale-Nationale.

Encore plus consternant, l'article nous apprend qu'en 2011, l'ex-PDG de Revenu Québec avait dû expliquer en commission parlementaire pourquoi Logicaisse était encore sur les listes de concepteurs et d'installateurs du gouvernement ; les restaurateurs qui choisissaient des produits autorisés avaient en outre accès... à un programme de subventions de Revenu Québec. Comble d'ironie, selon cette enquête et article d'aujourd'hui du journaliste Blanchet, dont la première page de son site Internet s'affiche Au cœur de vos affaires (sic) indique que son appareil LCS-Touch - bravo pour cette autre touche de francisation et ce «Touch» comme le célèbre bateau du mafieux Tony Accurso de Laval! - est... toujours autorisé par Revenu Québec.

Combien de jours et années encore Logicaisse incluant les caisses enregistreuses du Parlementaire de l'Assemblée nationale pourront-elles profiter des certifications de Revenu Québec?

Austérité, suppressions de postes dans la fonction publique et privatisations d'Hydro ou de la SAQ

Les pertes fiscales dans la restauration seulement sont évaluées à 420 $ millions par année pour le Québec, mais pour quand une suite à la commission Charbonneau sur l'industrie de la construction afin de s'attaquer cette fois au bordel informatique et aux dépassements de coûts du seul Dossier de santé électronique du Québec (DSQ) et ensuite, ces privatisations tous azimuts qui mènent incontournablement vers l'évasion dans les paradis fiscaux du Delaware, de l'île de Jersey, de la Barbade, des Bermudes et du Panama?

N'est-ce pas Renaud Lachance ex-vérificateur général (VG) du Québec maintenant vice commissaire à la commission Charbonneau qui, dans son rapport de 2011, déclarait que deux tiers des projets informatiques menés par le gouvernement connaissaient des dépassements de coûts, ne respectaient pas leurs échéanciers ou ne remplissaient pas leurs promesses?

N'est-ce pas ce même VG du Québec qui questionnait fortement le modèle de gouvernance non fonctionnel du Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT), délesté et n'ayant plus aucune expertise interne en informatique et dépendant totalement de consultants externes (privés), souvent des fonctionnaires ayant été forcés de devancer leur retraite pour se joindre à des firmes de services-conseils? Des firmes de surcroit qui offrent à plus cher leur service à leur ancien employeur et rédigent les appels d'offres faute d'expertise au sein de l'appareil gouvernemental!

Tout cela ne vous rappelle-t-il pas aussi le récent scandale des compteurs d'eau et du mafieux lobby des égouts et trottoirs à la Ville de Montréal ou de l'actuelle construction en PPP du Centre hospitalier McGill par SNC-Lavalin et les 35 complices et amis d'Arthur Porter, l'ex-DG du CUSM, dans le versement d'un pot-de-vin de 22,5 $millions? Le «bon docteur» - marchand d'armes selon le National Post - est toujours en cavale après sa fuite successive dans les paradis fiscaux de la Barbade, des Bermudes et aujourd'hui au Panama malgré une demande d'extradition du Canada et un arrêt international inédit de l'UPAC, de la SQ, de la GRC et d'Interpol.

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Tony Accurso

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