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«75e, elles se souviennent»: un docu avec trouble cognitif de la mémoire récente?

Bravo Flavie Payette-Renouf pour votre nouveau documentaire intitulé «75e, elles se souviennent». Cependant, je ne vois ni n'entends aucun témoignage ou trace de Françoise David dans votre docu...
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Bravo Flavie Payette-Renouf, pour votre nouveau documentaire intitulé «75e, elles se souviennent ». Votre docu rappelle fraichement à notre mémoire l'Histoire de l'évolution et de la révolution des Québécoises (et Québécois), spécialement depuis l'obtention du droit de vote des femmes en 1940. Grâce aux témoignages vibrants de personnalités marquantes de diverses générations, vous faites un réel devoir de mémoire envers toutes ces Québécoises au cœur de notre société.

Cependant, je dénote, un certain trouble cognitif dans la mémoire récente du film, voire même un dérèglement frisant ou portant ostentatoirement un lourd voile de partisannerie, même si l'intention première du film ne le veut pas. Mais pourquoi?

Je ne vois, ni n'entends aucun témoignage ou trace d'une Françoise David, pourtant fondatrice il y a 9 ans seulement du mouvement Option citoyenne, maintenant cheffe et porte-parole d'un parti politique, libre et autonome, soit Québec solidaire qui siège dignement à l'Assemblée nationale et représente plus de 12 000 membres cotisants. À mon avis, et celui de plusieurs Québécois, c''est une œuvre totalement colossale de créer un mouvement issu des OBNL et entreprises collectives pour ensuite fonder un parti à contre-courant, spécialement dans un régime parlementaire britannique qui n'encourage que le bipartisme et l'alternance de partis traditionnels formés trop souvent de gouvernements élus par moins de la moitié des électeurs - le PLQ de Philippe Couillard l'est par 41,5 % - alors que la moitié du monde sont des femmes.

Travailleuse sociale et ex-présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), la députée de Gouin n'a-t-elle pas, elle aussi, le 4 septembre 2012, été élue comme première cheffe d'un parti reconnu; éclipsée le même jour par l'élection de Pauline Marois, unique première ministre à ce jour du Québec?

Pourtant, depuis février 2006, son jeune parti résolument socialiste, indépendantiste, participatif, écologiste et féministe est la seule formation politique officielle dans les Amériques à avoir instituée une parité hommes femmes exemplaire dans les 125 circonscriptions lors des quatre dernières élections générales et toutes les complémentaires au Québec? N'est-ce pas là, si l'on souhaite de réels changements structurants, une avancée remarquable et une condition essentielle pour assurer plus naturellement une nécessaire parité de genre, une justice et un équilibre budgétaire dans tout futur Conseil des ministres, tel que souhaité et réitéré récemment par le Conseil du statut de la femme ?

De surcroit, Québec solidaire n'est-il pas le seul parti au Québec ou au Canada dont les structures à tous les niveaux - locale, régionale et nationale - statuent et favorisent une telle parité, incluant même une alternance hommes femmes dans les droits de parole offerts à ses membres lors de tous ses congrès, assemblées ou réunions visant un Québec meilleur, plus juste et plus humain?

Je suis persuadé que l'illustre et expérimentée auteure Lise Payette aurait accepté de vous offrir à tout le moins une leçon de cohérence et de neutralité journalistique; elle qui, dans plusieurs chroniques et journaux ou dans la réédition récente de son livre « Les femmes d'honneur », reconnaissait toute l'importance de s'impliquer, voire d'infiltrer les partis afin « d'expliquer comment nous pouvons faire de la politique autrement ». L'ex-ministre des Consommateurs et marraine de l'assurance automobile observe constamment et avec justesse que « lorsqu'un parti se trouve au pouvoir, les hommes sont moins enclins à concéder de l'espace aux femmes et à leurs idées » et insiste toujours pour dire qu'un « parti politique est plus accessible lorsqu'il est en bas plutôt qu'en haut ».

A-t-on seulement envoyé une invitation « Pour se souvenir » à Françoise David ou aux deux autres députés élus à ses côtés : Manon Massé, militante altermondialiste ou à Amir Khadir? Mais j'y pense tout à coup. Peut-être que la position éditoriale de convergence de Julie Snyder, des Productions « J » et leader des « Jeannettes », ne souhaitait aucun ombrage d'ici son conjoint candidat à la chefferie du Parti québécois. Serait-ce que l'ardent porteur « bras en l'air » d'un projet de pays est tant à l'opposé des idées de Françoise David et de QS, plutôt favorables à un Québec, pays de projets, tant pour les hommes que les femmes?

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75e, elles se souviennent

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