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Les grands oubliés de l'affaire Depardieu sont les Belges

Puisque je dispose d'une tribune pour exhaler mes humeurs, je voudrais, sans entrer dans la mêlée, parler du cas Depardieu. Pour me souvenir de la Belgique de mes 20 ans. Car je note que les grands oubliés de l'affaire sont les Belges. N'avons-nous pas le droit de lâcher Saint-Germain-des-Près pour la plèbe wallonne?
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Gerard Depardieu during the filming of the Graham Norton Show at The London Studios, south London, to be aired on BBC One on Friday evening. PRESS ASSOCIATION Photo. Picture date: Thursday March 8, 2012. Photo credit should read: Ian West/PA Wire
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Gerard Depardieu during the filming of the Graham Norton Show at The London Studios, south London, to be aired on BBC One on Friday evening. PRESS ASSOCIATION Photo. Picture date: Thursday March 8, 2012. Photo credit should read: Ian West/PA Wire

Puisque je dispose d'une tribune pour exhaler mes humeurs, je voudrais, sans entrer dans la mêlée, parler du cas Depardieu. Pour me souvenir de la Belgique de mes 20 ans. Car je note que les grands oubliés de l'affaire sont les Belges.

Quand je suis arrivé à Paris dans les années cinquante, après avoir écumé quartier après quartier dans la vente des plaquettes de poèmes au porte-à-porte, j'ai dû trouver un autre lieu pour gagner ma vie. Je me retrouvai rapidement à Bruxelles, découvrant une ville chaleureuse et hospitalière. Dans mes patries d'adoption, je compte la Belgique. Je n'ai depuis ce temps cultivé que des liens agréables avec ce pays. Mes confrères artistes de tous poils y rencontraient un accueil toujours agréable. Dans l'autre sens, les acteurs, romanciers, peintres et chanteurs belges venaient en France y faire carrière avec le succès que l'on sait.

Bonne fille, la Belgique heureuse de la carrière de ses sujets ne songeait guère à leur reprocher leur exil. Quand les Belges fournissaient les héros des histoires belges, je n'ai jamais entendu les victimes manquer d'humour et s'en plaindre.

Aujourd'hui, les bonnes âmes plaignent sarcastiquement Depardieu qui délaisse notre douce et irréprochable France pour s'établir dans "un bled meublé de maisons en briques rouges et habité par quelques péquenots avinés et embiérés". "On ne peut que s'emmerder dans un environnement pareil". Sans s'intéresser de savoir si ceux qui y vivent n'y sont pas attachés. Comme si nous n'avions pas le droit de lâcher Saint-Germain-des-Près pour la plèbe wallonne. Les autres lui en veulent de manger le pain des Français pour s'enrichir. Tout ça est une affaire de gros sous.

Je connais mal Depardieu. Mais je suis sûr qu'il n'est pas plus vénal qu'un autre, pas plus que ceux qui gèrent notre économie par exemple.

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