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Entente de principe avec les pharmaciens: une mise au point

Est-ce une victoire de voir ses revenus amputés de 400 millions de dollars sur trois ans? Non! Les pharmaciens méritent que leur travail obtienne une rémunération équitable et que le gouvernement en reconnaisse la valeur.
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L'entente n'était pas secrète, comme l'ont affirmé certains médias. Elle allait être dévoilée publiquement lorsque le Conseil du trésor aurait donné son accord. Lorsque tous les processus de négociation seront terminés, les pharmaciens propriétaires seront tout à fait disposés à commenter.

Nous ne crions pas victoire.

Est-ce une victoire de voir ses revenus amputés de 400 millions de dollars sur trois ans? Non! Les pharmaciens méritent que leur travail obtienne une rémunération équitable et que le gouvernement en reconnaisse la valeur. Leur objectif initial était de préserver leurs honoraires au niveau des piluliers plutôt qu'un déplafonnement des allocations.

Le gouvernement a besoin de millions pour atteindre l'équilibre budgétaire et on demande un effort colossal au niveau des pharmacies.

Ce sont des coupes importantes qui allaient porter un coup dur aux pharmacies. Cela aurait entraîné des diminutions d'heures d'ouverture, plus d'attente pour être servi dans les pharmacies ainsi que l'apparition de certains nouveaux tarifs sur des services autrefois gratuits.

Les pharmaciens font plus que leur part dans ce que le gouvernement n'ose pas appeler l'austérité, même si cette dernière semble très sélective. Les pharmaciens n'ont pas seulement à se serrer la ceinture. Nous avons aussi à l'enlever, ainsi que notre pantalon, nos bas et notre chandail. Par contre, le gouvernement nous a laissé notre caleçon finalement...

Alors que les pharmaciens verront leurs honoraires baisser de plusieurs centaines de millions de dollars au cours des trois prochaines années, l'argent reçu par les allocations professionnelles servira à financer les dépenses additionnelles des pharmacies. Les nouveaux actes demanderont plus de ressources pour sa mise en place. En conséquence, les pharmaciens devront engager plus de personnel.

Les allocations compenseront une partie des pertes, mais il ne faut pas oublier que cet argent ne peut pas faire partie des bénéfices, il doit être utilisé dans des services pharmaceutiques destinés aux patients.

Il est faux de prétendre que les allocations professionnelles feront augmenter le prix des médicaments comme l'a mentionné Amir Khadir dans le reportage de Michel Morin. Le prix des médicaments est partout le même au Canada. Le prix du médicament est prévu dans la liste des médicaments de la RAMQ et il n'est pas plus élevé au Québec que dans les autres provinces. D'ailleurs le Québec bénéficie du meilleur prix au Canada.

Le déplafonnement des allocations professionnelles est une mesure transitoire pour les prochaines années. Cette mesure a pour but d'atténuer les impacts des compressions exigées des pharmaciens. Ces compressions viendront amputer les revenus des pharmacies de près de 400 millions de dollars sur trois ans.

S'il n'y a pas ces mesures de compensation, c'est 40% de pharmacies qui seront fermées ou en voie de le faire. Cela aurait-il aidé davantage la population?

Ce billet est cosigné par Thina Nguyen, pharmacienne à Montréal, Nicolas Bergeron, pharmacien à St-Remi, Georges Etienne Gagnon, pharmacien à St Jean sur Richelieu, Helène Paquet, pharmacienne à Lavaltrie, Alain Lafrance, pharmacien à Longueuil, Anne Fournier, pharmacienne à Québec, Marie-Lyne Thériault, ATP à St-Joseph du Lac

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