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La faim: un crime organisé en Afrique?

Les prix des aliments de base a considérablement augmenté. En un an et demi, le prix du maïs a augmenté de près de 92%, le riz de 110%, la tonne de blé est passée à 350 dollars aujourd'hui (143 dollars en 2010). Les spéculateurs ont délaissé les marchés financiers au profit de celui des aliments. Ils ont pu gagner 37% net sur le riz en 2010. Les pays ne peuvent plus se constituer de réserves et le Programme alimentaire mondial (PAM) ne peut plus acheter abondamment d'aliments. Ce sont eux, les spéculateurs qui décident chaque jour de qui va vivre et qui va mourir sur la planète.
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Le discours d'Accra du président Barack Obama du 11 juillet 2009, par sa force, à faire naître quelques espoirs sur la situation actuelle de l'Afrique. Je suis entièrement d'accord avec lui qu'il n'y a pas de fardeau blanc en Afrique, et que l'avenir de l'Afrique dépend essentiellement du peuple d'Afrique.

Cinquante ans après les indépendances, l'Afrique doit se réveiller car il n'y a plus d'excuses à laisser le continent dévasté par les guerres, la famine, la corruption, l'anarchie, la confiscation du pouvoir par des clans, des élections truquées, les constitutions modifiées à volonté et la fuite des cerveaux. Seuls ceux qui gouvernent et leur famille émergent de cet océan de malheur.

Oui l'Afrique peut vaincre la maladie, oui l'Afrique peut vaincre la faim et peut changer fondamentalement les choses. Oui l'Afrique est capable, mais avant, il va falloir arrêter la spirale de la faim, une arme de destruction massive qui tue un enfant toutes les cinq secondes et jeter les bases d'un nouveau modèle économique. Une perspective qui suscitera, à nouveau, l'espoir d'une amélioration des conditions de vie et donner à l'Afrique les moyens de son autonomie.

Selon Jean Ziegler, la faim qui tue 35 millions d'êtres humains dans le monde, chaque année, est «faite de main d'homme». Dans la corne de l'Afrique, 13 millions de personnes sont directement menacées par la faim, des milliers d'enfants meurent chaque mois, un enfant de moins de 10 ans meurt de la faim toutes les cinq secondes.

Selon lui, les véritables responsables ne sont pas les sécheresses, les guerres, les instabilités politiques, mais «les spéculateurs, les grands banquiers et les autres prédateurs du capital financier globalisé».

Les prix des aliments de base a considérablement augmenté. En un an et demi, le prix du maïs a augmenté de près de 92%, le riz de 110%, la tonne de blé est passée à 350 dollars aujourd'hui (143 dollars en 2010). Les spéculateurs ont délaissé les marchés financiers au profit de celui des aliments. Ils ont pu gagner 37% net sur le riz en 2010. Les pays ne peuvent plus se constituer de réserves et le Programme alimentaire mondial (PAM) ne peut plus acheter abondamment d'aliments. Ce sont eux, les spéculateurs qui décident chaque jour de qui va vivre et qui va mourir sur la planète.

Un enfant dans le monde qui souffle de la faim est en danger et a besoin d'une assistance. Quiconque s'abstient volontairement de lui apporter une assistance sans risque pour lui ou pour les tiers est condamnable. L'enfant qui meurt de faim est tout simplement assassiné. C'est un crime organisé. Il est temps de sortir les matières premières agricoles de la finance spéculative.

Dans un article publié à La Presse le 5 avril, Agnes Gruda écrit:

« Prenez le Niger qui, pour pouvoir rééchelonner sa dette, a dû accepter d'abolir son Office national vétérinaire, ce qui a ouvert le marché nigérien aux vaccins et médicaments vendus, beaucoup plus cher, par les multinationales. Incapables de les acheter, les éleveurs ont vu dépérir leurs troupeaux. Le FMI a aussi obligé le Niger à liquider ses réserves alimentaires. Depuis, le rythme des famines s'accélère. »

Le Népad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique) a été présenté comme une idée africaine pour sortir l'Afrique de la famine et du sous-développement. Mais c'est une supercherie, une escroquerie intellectuelle! Ce sont simplement les idées de la Banque mondiale et du FMI que l'on a reproduit, une sorte de vision Disneyland en prônant qu'avec le libéralisme, chacun pouvait jouer tranquillement. Les investissements privés sont en forte baisse depuis des années.

Les hommes politiques africains peinent à trouver une solution durable à partir de laquelle l'Afrique pourrait sortir de la famine et du sous-développement. Il est donc nécessaire de réfléchir à une nouvelle génération de leaders, capables de relever plusieurs défis comme ceux de la promotion de la démocratie et des droits humains, le développement économique, l'autosuffisance alimentaire, l'environnement, la mise en place de nouvelles conditions de paix et de liberté, etc., gage d'un développement durable. Il faut rompre avec l'idée que tout passe par la vision économique et politique de l'Occident. Il faut avoir d'autres visions. Il appartient ensuite aux Africains de choisir leur voie. Il faut parvenir à une affirmation sans ce besoin de se justifier (Robert Dussey).

Il faut refonder l'aide au développement qui doit permettre de renforcer petit à petit l'autonomie économique des peuples d'Afrique en insistant sur le travail. Car, quel sens peut avoir la croissance économique pour la jeunesse africaine si elle ne se traduit pas par des débouchés réels sur le marché du travail? L'emploi, et surtout l'emploi des jeunes, doit être au cœur de ce nouveau modèle d'aide au développement.

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