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Crise de l'euro: vers la faillite des États et l'explosion de l'euro?

Beaucoup de citoyens et politiciens européens considèrent que l'Euro, par les déséquilibres croissants qu'elle a suscités au sein de la zone euro, est l'un des puissants facteurs de la crise actuelle. Certains militent même pour sa suppression. Cette approche paraît pourtant facile et simpliste. Ce n'est pas en supprimant les causes d'un tsunami qu'on répare les dégâts qu'il a causés
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La crise suscitée par la dette publique grecque a eu des répercussions néfastes au sein de l'Europe. Pourquoi la monnaie unique européenne est prise pour cible?

Beaucoup de citoyens et politiciens européens considèrent que l'euro, par les déséquilibres croissants qu'elle a suscités au sein de la zone euro, est l'un des puissants facteurs de la crise actuelle. Certains militent même pour sa suppression. Cette approche paraît pourtant facile et simpliste. Ce n'est pas en supprimant les causes d'un tsunami qu'on répare les dégâts qu'il a causés. Penser cela c'est un peu comme croire que le cancer du poumon d'un gros fumeur va se soigner par l'arrêt de la cigarette. Le fumeur peut arrêter, il aura non seulement toujours son cancer, mais il devra en plus faire face à une insupportable sensation de manque!

Rappelons les effets attendus par les sympathisants de cette approche : Les pays déficitaires qui vont sortir de l'euro, pourront de nouveau dévaluer, ce qui rétablira leur compétitivité et permettra d'alléger leur dette. Ils pourront en effet convertir souverainement la dette contractée en euro, en monnaie nationale dévaluée, retrouver la possibilité de monétiser leur dette publique en empruntant directement auprès de leur banque centrale. Cette thèse est clairement affectée par une approche individualiste. La solution fonctionne pour un État isolé, mais absolument pas si elle est généralisée par tous! Cette solution constituerait une « thérapie de choc » à l'image de celle qui a été infligée aux économies des pays de l'Est au sortir de l'Union soviétique, avec les mêmes chances de succès et les mêmes conséquences sociales. L'explosion de l'euro c'est le scénario de la déflagration, la politique du pire. Le retour à l'équilibre des économies nationales est indispensable, mais il gagnerait à s'effectuer de la manière la plus progressive possible, et donc si possible, dans le cadre de l'Euro et d'une Union Économique et Monétaire réformée.

Actuellement, toute l'énergie des dirigeants européens est consacrée à neutraliser la spéculation des marchés afin de contenir l'effet d'emballement du processus d'insolvabilité. Le fonds de solidarité européen a été conçu pour permettre de prêter à un taux raisonnable les liquidités nécessaires aux États en difficulté. Il est donc censé de donner un peu de temps aux États pour remettre leur finance en ordre afin de pouvoir retourner au plus vite se financer sur les marchés. Le problème est que ces États ne connaissent pas une difficulté passagère consécutive à la crise, comme on voudrait nous le faire croire. Comme on l'a déjà vu, ces États glissent lentement mais sûrement sur la pente de la banqueroute.

On ne fait que d'essayer de gagner un peu de temps pour repousser le problème à plus tard en espérant que le cataclysme prévisible ne se produise pas. Mais que se passera-t-il d'ici 2018 lorsque les dettes des États seront considérées comme officiellement à risque? Les États en difficultés pourront-ils même encore se financer sur les marchés ?

Les dirigeants européens ont-ils conscience de la gravité de la situation ? On pourrait être tenté de répondre par la négative lorsqu'on écoute les propos de nos ministres qui s'évertuent à présenter cette crise comme une guerre du politique contre la spéculation financière. Pourtant les déclarations des dirigeants allemands qui refusent de toutes leurs forces une « Europe de transferts financiers » laissent à penser du contraire. Eux semblent avoir compris la vraie nature de la crise, même s'ils refusent toutes les solutions proposées par leurs partenaires.

La vérité est que personne n'a à ce jour de solution et qu'en réalité, il n'y a pas de bonnes solutions.

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