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Régime de retraite du secteur public: un gâchis à cause de négociations bâclées

Les retraités du gouvernement, souvent qualifiés de «gras durs», touchent une rente annuelle moyenne de 16 647$.
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Le régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) existe depuis 1973. Ce régime a donc atteint depuis belle lurette sa maturité, et pourtant les 196 453 retraités de ce régime, souvent qualifiés de «gras durs», touchent une rente annuelle moyenne de 16 647$.

Il n'y a donc pas là de quoi pavoiser. Les 65 ans et plus représentent 62% de tous les retraités du RREGOP, lesquels ont une rente annuelle moyenne de 10 791 $. Quant aux 86 440 femmes retraitées qui touchent une rente annuelle de 9 990 $, elles représentent 71% des 65 ans et plus (données tirées de l'évaluation actuarielle du RREGOP au 31 décembre 2011).

Voilà un des résultats d'un régime de 33 ans de désindexation.

La situation du RREGOP ne sera guère mieux dans l'avenir, pourquoi?

• Le gouvernement ne verse pas sa part à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), il se contente d'écritures comptables. Tout comme dans un RÉER, on ne peut s'attendre à des rendements et une plus-value à son fonds de retraite si on y cotise peu, ou pas.

• Depuis 2000, on constate que, de négociations en négociations, des baisses de cotisations sont troquées contre des (prétendues) augmentations de salaire. Comment peut-on anticiper ainsi pour les futurs retraités (les cotisants d'aujourd'hui) des rendements et une plus-value à leur fonds de retraite? Les baisses de cotisations consenties de 2000 à 2013 ont privé le fonds RREGOP de près de 3,78 milliards de dollars, selon le tableau déposé en janvier 2012 au Comité consultatif sur les services aux retraités et les enjeux de l'indexation. Que représenterait ce manque à gagner dans 25 ou 30 ans? On ne peut pas, là non plus, s'attendre à des rendements et une plus value si l'on ne cotise pas pleinement. Ils se disent sans doute: «les générations futures se débrouilleront comme elles le pourront»...

Les représentants du Front commun ne sont préoccupés que par les taux de cotisation et n'ont fait aucun effort pour améliorer la rente de retraite de leurs membres, pourtant de futurs retraités.

Les représentants syndicaux ont-ils réellement défendu depuis 33 ans les intérêts de leurs membres cotisants d'hier, aujourd'hui retraités? On peut réellement en douter en voyant le résultat des 33 dernières années du RREGOP. Leur image corporative et la facilité semblent avoir été et être toujours leur leitmotiv.

Savent-ils seulement qu'ils réclament pour eux leur appauvrissement assuré et systématique à la retraite? Savent-ils vraiment que les retraités de demain seront plus mal pris que nous? Si oui, pourquoi n'ont-ils pas le courage de le leur dire, et d'expliquer ces faits?

Si le passé est garant de l'avenir, cet avenir s'annonce très sombre pour les retraités de demain. En effet, les années travaillées et cotisées de 1982 et 2000 sont à indexation nulle*. Suivent les années à compter de 2000, lesquels seront indexées à 50% de l'indice des prix à la consommation. Les résultats attendus sont évidemment une perte systématique du pouvoir d'achat et un appauvrissement garanti, et cela dès la prise de la retraite.

On ne peut faire de plus avec des moins. Comment peut-il en être autrement ?

* Sauf en 2004 ou les retraités ont eu droit à une indexation équivalente à 2 $ pour chaque 1000 $ de leur rente de retraite. Le sort a voulu que ces 17,5 ans représentent la moitié d'une vie active de 35 ans de cotisation.

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