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Est-ce que de notre côté de la frontière, une intervention franche, claire et ferme de notre premier ministre aurait mis un frein à cette hémorragie?
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Notre premier ministre fédéral est quasi absent depuis déjà quelque temps.
Chris Wattie / Reuters
Notre premier ministre fédéral est quasi absent depuis déjà quelque temps.

Est-on en manque de thèmes pour justifier la prise d'égoportraits? Notre premier ministre fédéral est quasi absent depuis déjà quelque temps.

Et pourtant, son intervention semblait souhaitable au moment de l'arrivée massive et illégale des Haïtiens et au début de la reprise des négociations de l'ALENA. Doit-on comprendre qu'il ne voulait pas indisposer notre voisin? Doit-on penser qu'il s'écrase devant l'effrayant toupet orange?

C'est clair que Donald Trump est imprévisible et qu'il est préférable de ne pas jeter d'huile sur le feu à la veille d'une négociation difficile devant les Américains qui suivent les ordres du fougueux (ai-je écrit une syllabe de trop dans ce mot?) maître de la Maison-Blanche. Après tout, il n'exige rien de moins que toutes les concessions possibles alors qu'il n'offre rien en retour.

L'intervention pour le moins timide de Justin Trudeau la semaine dernière pour dire aux migrants haïtiens que notre processus d'analyse de leurs dossiers sera rigoureux et que nous ne pourrons pas les admettre tous chez nous est venue bien tard.

Cependant, l'intervention pour le moins timide de Justin Trudeau la semaine dernière pour dire aux migrants haïtiens que notre processus d'analyse de leurs dossiers sera rigoureux et que nous ne pourrons pas les admettre tous chez nous est venue bien tard. N'aurait-il pas pu dès le début du flot des arrivées illégales faire savoir aux Haïtiens fuyant les États-Unis, que des règles d'immigration existent au Canada et qu'elles doivent être respectées, pour être acceptés dans la Belle Province ou chez ses voisines?

De cette façon, il aurait possiblement limité le nombre des fuyards vers le Nord et des demandes d'asile. Maintenant, son intervention récente a peut-être atteint ce but puisqu'une baisse des arrivées est constatée, mais nos organismes d'accueil sont débordés et on a dû improviser pour loger les nouveaux arrivants. Or, pendant combien de temps le Stade olympique devra-t-il refuser des activités sportives parce qu'il sert d'abri aux réfugiés haïtiens? Est-ce que Québec peut vraiment se priver de ces revenus?

Mais la question principale est de savoir combien de mois ou d'années il faudra pour répondre à toutes ces demandes. Pendant ce temps-là, ces gens vont vivre chez nous, s'acclimater, obtenir des emplois, envoyer leurs enfants à l'école et leurs femmes vont donner naissance à de petits Haïtiens du Nord, nés au pays du froid et de la neige.

Certains d'entre eux vont vraiment démontrer la bonne volonté de s'intégrer à notre culture et à nos us et coutumes. Malheureusement, comme cela se produit toujours, près de la moitié d'entre eux vont ensuite recevoir plusieurs mois plus tard si ce n'est pas quelques années plus tard, la décision de nos fonctionnaires les informant que leur demande d'asile est refusée. On va les informer qu'ils doivent retourner là d'où ils viennent.

Les pleurs et les crises seront difficiles à supporter pour des gens comme nous qui détestent la confrontation. Des groupes d'aide se formeront pour trouver un compromis ou obtenir une permission spéciale. Or, tout cela aurait pu être évité si notre premier ministre avait joué un rôle préventif en annonçant en toute honnêteté, que nous sommes un peuple accueillant, mais que nos frontières ne sont pas une passoire quoiqu'en pensent nos voisins.

Il aurait aussi, par la même occasion, limité les revenus des chauffeurs de taxi ou passeurs professionnels américains qui savent maintenant qu'un camp de réfugiés attend les migrants au bout du Chemin Roxham. Vont-ils se retenir de reconduire les fuyards à notre frontière? Pourquoi se priveraient-ils d'un revenu facile pendant les prochaines décennies? Rien chez eux ne les empêchera de continuer à nous livrer des cas problématiques, des gens désœuvrés, puisque l'Oncle Sam réduit ainsi l'ampleur du problème à régler avec la présence de ces gens admis par Barrack Obama, mais promis à l'expulsion par son successeur.

Est-ce que de notre côté de la frontière, une intervention franche, claire et ferme de notre premier ministre aurait mis ou mettrait un frein à cette hémorragie? On peut y croire. Sinon, à lui d'identifier une solution pour limiter les dégâts puisque nous sommes déjà rendus là.

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