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Rêver à la péréquation

La péréquation n'existe pas au niveau de la loterie. La répartition des gains importants lors des tirages au Canada démontre que seul le Québec semble déficitaire.
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Honnis soient ceux qui comptent recevoir de la péréquation, cette forme de remboursement du gouvernement fédéral permettant d'équilibrer les montants reçus en compensation des impôts payés. Même si certains analystes financiers et politiciens disent que de recevoir des paiements de péréquation ne devrait pas être une fierté, j'en rêve, comme des millions de Canadiens.

J'en rêve parce que la Lotto Max me titille chaque semaine avec des gros lots en jeu de 50 millions de dollars et plus. Et je ne suis pas le seul à espérer un jour toucher le magot. Les ventes hebdomadaires en sont la preuve, alors qu'elles varient entre 40 et plus de 75 millions, selon le nombre de lots additionnels de un million chacun qui sont ajoutés au gros lot à force de reporter l'échéance du gain.

Or, au cours de la dernière année, 18 tirages, dont 7 consécutifs entre la fin avril et le début juin 2015, comportaient un gros lot de 50 millions et plus. Eh oui! Depuis le début de 2015, 14 des 28 tirages avaient comme enjeu 50 millions de dollars et plus. D'où la frénésie et des ventes ,pour ne pas les appeler des taxes déguisées, très importantes.

Cependant, une analyse détaillée des gains réalisés au cours des 18 tirages majeurs de la dernière année nous amène à constater que la péréquation n'existe pas au niveau de la loterie. Non, les gains ne sont pas répartis au prorata de la population des provinces ou des régions, comme nous pourrions le souhaiter.

En effet, en comparant les données officielles du dernier recensement canadien disponible, celui de 2011, et les résultats communiqués par Loto Québec, la répartition des gains importants lors de ces tirages démontre que l'Ontario (encore une fois) et les Prairies (ah bon, l'Alberta incluse), retirent la plus grosse part du gâteau alors que seul le Québec semble déficitaire ou ne pas toucher la péréquation, cette part égale des gains réalisés.

Voici un tableau illustrant mes dires :

Ontario (38,4% de la population canadienne) : 61 billets gagnants, 42,6% des gains;

Prairies (17,6% de la population) : 28 billets gagnants, 19,6% des gains;

Québec (23,6% de la population) : 26 billets gagnants, 18,2 % des gains;

Colombie-Britannique (13,1%) : 18 billets gagnants, 12,6% des gains;

Atlantique (7,3% de la population) : 10 billets gagnants, 7% des gains.

Là où l'Ontario sort grande gagnante, c'est au niveau des gros lots remportés (4) ainsi qu'au niveau des Max Millions avec 44 billets gagnants. Les Prairies tirent aussi avantage des mêmes tirages: 3 billets gagnants de gros lots et 19 pour les Max Millions, pendant que le Québec n'a été favorisé qu'une seule fois au tirage du gros lot et 15 fois au tirage des Max Millions.

C'est le 6/7+ qui permet au Québec de se rapprocher de la péréquation, avec 10 billets chanceux. Mais ne nous leurrons pas, il est assez facile de constater que le compte n'y est pas puisque ces derniers lots rapportent moins que les millions qui sont en majorité gagnés ailleurs.

Donc, la péréquation que l'on nous reproche de recevoir au niveau des impôts retournés par le gouvernement fédéral à la Belle Province ne nous revient pas nécessairement au niveau de la loterie, et pourtant, nous aussi, nous rêvons.

Doit-on continuer à rêver ou est-ce que l'on nous cache un autre cauchemar? En tout cas, moi, je veille et surveille.

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