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Bombardier: le fédéral avait raison

Que la rémunération des six plus hauts dirigeants de l'entreprise ait augmenté d'environ 50% au cours de la dernière année sans que la compagnie ait atteint la profitabilité dépasse toute logique.
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Plusieurs ont pesté contre le gouvernement fédéral qui s'est longtemps fait tirer l'oreille avant d'apporter une contribution à Bombardier. On y voyait du favoritisme envers l'industrie automobile en Ontario.

Nombreux aussi ont été ceux qui ont exprimé leur déception ou même leur mécontentement contre le gouvernement de Justin Trudeau qui s'est limité à accorder un prêt de 372.5 millions de dollars canadiens à Bombardier alors que notre gouvernement provincial avait investi un milliard de dollars américains (1.3 milliard de dollars canadiens pour la C Series).

Cependant, à la lueur des informations maintenant rendues publiques en vue de la prochaine assemblée générale des actionnaires, force est de constater que la décision du gouvernement fédéral était la bonne. Prise après de longues négociations sans obtenir les ajustements demandés à Bombardier, cette décision démontre qu'Ottawa n'a pas voulu prendre de risque avec des dirigeants d'entreprise qui semblent penser à leurs nombrils avant toute autre chose.

Que la rémunération des six plus hauts dirigeants de l'entreprise ait augmenté d'environ 50% au cours de la dernière année sans que la compagnie ait atteint la profitabilité dépasse toute logique.

Que la rémunération des six plus hauts dirigeants de l'entreprise ait augmenté d'environ 50% au cours de la dernière année sans que la compagnie ait atteint la profitabilité dépasse toute logique.

Que le président et chef de la direction touche une prime basée sur l'amélioration de la performance de l'entreprise est pertinent. Mais l'entreprise a réduit son déficit de plus de 5 milliards US à un peu moins qu'un milliard US par rapport à l'année précédente. C'est un pas dans la bonne direction, mais la profitabilité n'est pas encore au rendez-vous.

Si la rémunération de ces gens augmente de 50% alors que le déficit est réduit à près d'un milliard de dollars américains, qu'elle sera l'augmentation de la rémunération lorsque la profitabilité sera atteinte? La dernière année financière a été marquée par le licenciement de plusieurs milliers d'employés. Lorsque la compagnie atteindra la rentabilité et la profitabilité, combien de milliers d'emplois faudra-t-il encore éliminer pour payer la prime de performance du président et de son équipe de direction? Cela devient indécent.

À moins que ce soit encore une subvention de notre généreux gouvernement provincial qui servirait à payer les primes de rendement de la direction de l'entreprise. Bombardier a souvent réclamé l'aide des gouvernements pour assurer sa survie et sa croissance éventuelle. Allant parfois jusqu'à menacer de relocaliser des emplois dans d'autres pays, la compagnie a réussi à l'occasion à faire plier les gouvernements.

Le gouvernement de Justin Trudeau n'a pas fléchi lors des négociations récentes et comme il n'obtenait pas les ajustements demandés à la compagnie, il s'est limité à prêter pour 15 ans quelques centaines de millions de dollars canadiens. Notre gouvernement provincial a pris un risque beaucoup plus grand en devenant actionnaire de la filiale responsable du développement de la C Series. Espérons que ce risque rapportera des dividendes un jour.

Si j'étais actionnaire personnellement, je me retirerais de Bombardier parce que l'augmentation de la rémunération de son équipe de direction dans le contexte actuel ne correspond pas à mon éthique personnelle. C'est cependant impossible pour moi de me retirer, parce que comme contribuable québécois, mon gouvernement m'a engagé comme plusieurs autres dans un investissement à risque qui pourrait rapporter à long terme. Il me faudra donc être très patient avant de me dissocier de telles procédures.

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