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Voler aux pauvres pour redonner aux riches, bienvenue au Canada conservateur

Ce budget a été clairement élaboré pour satisfaire les amis des conservateurs.
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Mardi 21 avril 2015, les conservateurs ont annoncé avec outrecuidance l'atteinte du déficit zéro. Ah ce Saint Graal du déficit zéro ! Un jour il faudra que l'on m'explique qu'elles en sont les bienfaits si cet objectif est atteint au détriment des citoyens les plus modestes pour servir les intérêts de ceux qui ont déjà tout. L'odeur électorale émanant de ce budget est asphyxiante. Quant au contenu, son cynisme y est consternant. Pour satisfaire les plus aisés de notre pays, les conservateurs sont prêts à tout et même du pire. Ils réussissent à aller chercher dans les poches de tous les Canadiens l'argent manquant pour ensuite la redistribuer comme cadeaux aux plus riches. Quelle étrange vision de la justice sociale !

Ce budget a été clairement élaboré pour satisfaire les amis des conservateurs. En clair, si vous avez des revenus faibles ou que vous faites partie de la classe moyenne, vous n'existez pas aux yeux de Stephen Harper. Vous êtes juste bons à payer encore et encore et à regarder les autres profiter de vos privations. Ce budget est une honte et une offense faite aux Canadiens. Les conservateurs se vantent de régler de multiples problèmes en se gardant bien de dire que ce sont eux qui les ont créés ces dernières années. Prenons l'exemple des organismes de surveillance des policiers qui bénéficiaient d'un sous-financement causé par les conservateurs, mais qui aujourd'hui verront une hausse cosmétique de 12 millions de dollars en cinq ans. Prenons également l'exemple des militaires : Les conservateurs se prévalent de rétablir le budget de ces derniers, cependant, ils se gardent bien de rappeler aux Canadiens que ce sont également eux qui l'avait réduit ces dernières années et que son rétablissement total ne sera effectif qu'en 2020. Quel manque d'honnêteté intellectuelle

Il est possible que d'ici 2080 nous ayons un problème, mais ce sera à la petite fille du premier ministre Stephen Harper de trouver une solution.

Alors que nous devrions redéfinir dans son ensemble notre fiscalité pour contrer les inégalités et penser aux futures générations, les propos mentionnés précédemment de notre ministre des Finances donnent froid dans le dos.

Ce budget fait en sorte que notre régime fiscal soit encore plus inégal. Comment ? Avec des mesures telles que le fractionnement du revenu pour les couples avec enfants et la hausse du plafond de cotisation au CELI, de 5500 à 10 000 dollars. Deux mesures qui font une fois de plus des plus fortunés les grands gagnants. Qui est capable à la fin de l'année de mettre 10 000 dollars dans un CELI ? Certainement pas moi donc certainement pas la classe moyenne et encore moins les plus pauvres d'entre nous. Pourtant, ces mesures coûteront 4,5 milliards par année. Parlons également de l'assurance-emploi, où le gouvernement s'engage à redistribuer les trop-perçus aux cotisants employés et employeurs. Cela ne se fera qu'à partir de 2017, mais d'ici là le gouvernement se sera approprié 13 milliards de dollars en se servant allègrement à même la caisse pour offrir ses cadeaux en veille d'élection. Rappelons qu'après les coupes conservatrices dans la caisse d'assurance chômage ce sont aujourd'hui moins de 4 chômeurs sur 10 qui peuvent en bénéficier. De plus, en réduisant les taux de cotisations le gouvernement bloque le régime d'assurance-chômage à la baisse au lieu d'augmenter son admissibilité.

Malheureusement, le budget de 2015 ne consacre peu, voire aucune attention aux urgences suivantes :

  • Inverser la baisse continue des fonds fédéraux affectés aux logements abordables
  • Investir dans des programmes communautaires afin de rehausser la sécurité alimentaire dans le Nord canadien et partout au pays.
  • Investir dans un programme de prévention et de lutte contre la malnutrition dans notre pays.
  • Baliser davantage l'industrie agroalimentaire et rehausser leurs normes de salubrité.
  • Favoriser l'accès à la formation pour les Canadiens peu ou non qualifiés afin de leur garantir un emploi de plus grande qualité et donc mieux rémunéré.
  • Investir dans les contrôles, la traçabilité et l'étiquetage de nos aliments.
  • Investir dans la lutte contre le gaspillage alimentaire en collaboration avec les banques alimentaires du pays. Le réseau des Banques alimentaires du Québec voyait en 2014 ses comptoirs alimentaires acheter 75% plus de denrées que l'année précédente alors que dans le même temps plus de 6 millions de tonnes de denrées alimentaires étaient jetées au Canada pour un montant totalisant 27 milliards de dollars.
  • Augmenter le taux d'imposition des grandes entreprises qui en 15 ans est passé de 28 % à 15 %. Ce sont 575 milliards de dollars qui dormaient en 2011 dans les 150 plus grandes entreprises non financières du pays.
  • Augmenter l'impôt des banques et autres institutions financières notamment en rétablissant la taxe sur le capital.
  • Lutter contre l'évasion fiscale. En commençant par couper nos liens avec les banques ne jouant pas le jeu de la transparence bancaire par exemple.
  • La lutte contre la précarité, l'exclusion et l'itinérance. Le gouvernement continue à jouer les sourds sur cette question.
  • Augmenter la part du gouvernement fédéral dans le financement des programmes de la santé dont les coûts devraient être partagés à 50/50 avec les provinces tel que convenu dans les années 1960. Aujourd'hui sa contribution n'est que d'une vingtaine de pour cent.
  • Investir dans le développement durable et ainsi favoriser la création d'emploi d'avenir. À l'approche de la 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ou COP21, qui aura lieu à Paris en décembre 2015, nous aurions pu attendre d'un gouvernement responsable des mesures contraignantes permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone.

Le gouvernement Harper fait une énième démonstration qu'il n'a aucune considération envers les personnes les plus fragiles de notre société. Tout ce que ce budget provoquera, c'est l'accroissement de la fracture sociale de notre pays. Ce budget électoraliste est une démonstration des ravages du déséquilibre fiscal et ne fait que célébrer les inégalités en les encourageant. Les inégalités se creusent au Canada et les conservateurs s'obstinent avec leurs politiques dévastatrices. Nous connaissions le cynisme exacerbé des conservateurs, nous connaissons désormais l'ignominie de leurs politiques.

Leurs petites manigances pour atteindre leur seule véritable ambition qu'est celle de se faire réélire ne trompent personne. Mais finalement, tout ceci venant des conservateurs nous surprend-il vraiment ?

Il est grand temps de sortir de cette noirceur et de nous ouvrir à autre chose. Une chance les élections sont dans 6 mois.

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