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Bilan de la saison du Canadien: autopsie d'un naufrage

Qui d'entre vous pensait, le 24 octobre dernier, alors que le Canadien venait de remporter sa neuvième victoire consécutive pour débuter la saison, que la Sainte-Flanelle ne se qualifierait pas pour les séries éliminatoires?
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Qui d'entre vous pensait, le 24 octobre dernier, alors que le Canadien venait de remporter sa neuvième victoire consécutive pour débuter la saison, que la Sainte-Flanelle ne se qualifierait pas pour les séries éliminatoires? Je crois que de nombreux fans du Tricolore se demandaient plutôt quelle chaise pliante choisir pour le défilé de la Coupe Stanley sur la Ste-Catherine et à peu près personne, même l'anti-Canadien notoire et de mauvaise foi que tout le monde compte dans son entourage, n'aurait pu prédire pareille issue. Mais que s'est-il passé pour que l'équipe passe de héros à zéro en si peu de temps? Regardons cela ensemble de plus près:

1) Les blessures

Je ne m'attarderai pas sur la blessure de Carey Price, car tout a été dit et redit sur le sujet. Cependant, je ne peux passer sous silence le fait que son style de jeu (papillon) et la grande charge de travail à laquelle il fait face année après année tendent à fragiliser l'excellent cerbère, notamment aux genoux et à l'aine.

Par ailleurs, tandis que le Canadien avait été l'équipe la plus épargnée par les blessures lors de la saison 2014-2015, ManGameslost.com souligne qu'en 2015-2016, outre les 40 matchs ratés par Michaël Bournival (qui n'aurait probablement pas joué avec le club de toute façon), le Canadien est l'équipe dont les joueurs ont manqué le plus de matchs, soit 352. En effet, en plus de Carey Price, plusieurs joueurs d'impact ont raté plusieurs matchs, notamment P.K. Subban et Brendan Gallagher. Est-ce que ces blessures sont simplement un retour du balancier pour l'année précédente durant laquelle l'équipe était restée en santé de façon presque miraculeuse ou sont-elles la conséquence de carences dans la préparation physique des joueurs? Dur à dire...

2) Les joueurs

Avec la débandade que le Tricolore vient de subir, il est légitime de se questionner sur la composition de l'équipe. Il est évident que Carey Price et P.K. Subban sont les pierres angulaires de cette équipe. Avant que Michel Therrien se décide (enfin!) à utiliser Alex Galchenyuk au centre, l'équipe ne comptait sur aucun joueur de premier plan à cette position.

David Desharnais et Tomas Plekanec font leur possible, mais ils sont plus à leur place dans un rôle complémentaire que sur une première ligne. Sinon, il y a des trous béants à l'aile, alors que seuls Brendan Gallagher et Max Pacioretty ont leur place dans un top 6. Ne me parlez pas de Lars Eller car, malgré ses qualités indéniables, son apport offensif s'apparente à celui d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. D'ailleurs, l'alignement compte essentiellement des attaquants condamnés à être reconnus pour être bons sans la rondelle, quoique Sven Andrighetto et Daniel Carr semblent avoir un certain flair offensif.

Quant à la défense, Andrei Markov ne rajeunit pas, Alexei Emelin est capable du meilleur comme du pire et Nathan Beaulieu tarde à gagner la confiance des gestionnaires de l'équipe. Et entre vous et moi, je crois qu'il était impossible d'en demander plus à Mike Condon, qui n'avait jamais joué un match dans la LNH avant le début de la saison. D'ailleurs, cet excellent texte d'Andrew Berkshire tend à démontrer que les gardiens ne sont pas les principaux responsables de cette fin en queue de poisson.

Aussi, quand les défaites se succédèrent et les difficultés s'accumulèrent, ce groupe de joueur a prouvé être incapable d'élever son jeu d'un cran pour se sortir du bourbier dans lequel il s'était fourré, ce qui est une preuve flagrante de manque de leadership.

Quant à la relève, elle est plutôt mince. Artturi Lehkonen montre de belles choses en Suède. De plus, j'aime bien l'apport de Charles Hudon dans la Ligue américaine, mais les Glorieux ne lui a donné que trois matchs (où il a inscrit deux points) dans une situation désespérée.

Nikita Scherbak a un certain potentiel, mais il est loin d'être prêt. Quant à Noah Juulsen, sa production offensive a chuté de moitié à Everett (quoiqu'il est vrai que son équipe a généré beaucoup moins d'offensives cette année). Par ailleurs, je ne pense pas que Michael McCarron va se transformer en joueur d'impact (je n'ai pas peur de me mouiller). Enfin, que dire du fiasco Jarred Tinordi, que je n'aurais jamais repêché et dont le développement et la transition en athlète professionnel a été un échec? Ce manque de relève signifie-t-il que l'évaluation du talent de l'équipe de recrutement de Trevor Timmins est déficiente ou est-ce le développement subséquent qui fait défaut?

3) La direction

Quand Marc Bergevin a fait sa sortie publique le 21 janvier pour prendre le blâme pour les insuccès du Bleu-blanc-rouge, j'avais crié au génie. J'aimais beaucoup l'idée d'enlever la pression sur son personnel de joueurs et d'entraineurs en leur manifestant son soutien. Or, sa sortie n'eut pas l'effet escompté. Les défaites continuèrent de s'accumuler et le charismatique directeur général ne fit rien de tangible pour empêcher le bateau de couler. Oui, il alla chercher Ben Scrivens, un gardien dont le jeu actuel n'est plus assez bon pour la Ligue nationale, mais c'était trop peu trop tard: on n'utilise pas du duck tape pour tenter de boucher un trou dans la fondation de l'édifice.

Finalement, dire que je ne suis pas un fan de Michel Therrien est un euphémisme. Son plan de match simpliste et son immobilisme, expliqués ici par Marc Dumont et Nicolas Cloutier, ont nettement contribué à l'écroulement pur et simple de son club. Son rôle étant de trouver des solutions quand ça va mal, ses adjoints et lui ont échoué lamentablement. Et que dire de Sylvain Lefebvre qui n'a jamais amené le club école, que ce soit à Hamilton ou à St. John's, en séries éliminatoires depuis sa nomination il y a quatre ans?

On sait maintenant que tout ce beau monde sera de retour, sauf Craig Ramsay. De votre côté, auriez-vous passé le balai ou vous voulez donner une autre chance à l'équipe de gestionnaires et aux joueurs de l'édition actuelle?

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