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L'après Consultation nationale sur la réussite éducative

Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur entre l'après-Facebook ou l'après-consultation-sur-la-réussite-éducative, mais dans les deux cas, j'ai peur. J'ai peur d'être déçu.
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L'autre jour, il y a environ trois ans, ou deux, je ne m'en souviens plus, j'ai demandé à Facebook ce qu'il y aurait après Facebook. Je n'ai obtenu aucune réponse. Pas même un like, c'est dire.

Sincèrement, ça sera quoi selon vous? C'est plutôt dur à imaginer, non? Davantage de photos? De vidéos? Webdiffusion en direct toute la journée pour les abonnés? Pour ma part, quand je m'y mets, j'essaie de voir (et croyez-moi, j'essaie, à un point tel que je plisse les yeux) et je ne discerne rien, sinon un brouillard épais, définitivement pas assez clair pour voir quoi que ce soit, mais avec la nette impression que ce ne sera pas mieux, mais pire. Pourquoi pire? Simple sentiment instinctif. Peur de la nouveauté, de l'inconnu ou tout simplement peur de ce qu'on est capable de faire en général.

Pessimiste, moi? Non, j'ai juste peur de la nouveauté, de l'inconnu et de ce qu'on est capable de faire en général.

Comprenez bien, j'aime Facebook, mais des fois, je trouve ça un peu niaiseux. Souvent même, mais j'aime bien assister à cette grosse niaiserie collective, ça fait donc de moi un beau niaiseux aussi. Déjà qu'on est tous niaiseux dans la vie à certains moments donnés, Facebook nous le rappelle quotidiennement, à plusieurs reprises. Alors, une fois que Facebook aura évolué et sera dépassé (Dépassé! Imaginez!), est-ce que ce sera mieux ou pire?

Comme l'après-Facebook reste flou et que de toute manière, arrivera ce qui arrivera, je regarde autour de moi pour voir des après plus faciles à imaginer et un tantinet moins effrayants. Mais mes yeux reviennent incessamment se buter sur un après pas si loin que ça, beaucoup plus près de ma réalité, mais tout aussi imprévisible: l'après-consultation-nationale-sur-la-réussite-éducative.

Je ne suis pas pessimiste, mais désabusé. Je me suis heurté trop souvent à un espoir déçu.

Pour vrai, il arrivera quoi? Car on assiste à un exercice démocratique très intéressant. On a réussi à converger tous les acteurs et leurs opinions en un lieu qu'on présente comme étant celui de l'écoute et de l'échange. Tout le monde a été invité à y participer et tous pouvaient dire ce que bon lui semblait. Sûr, certains plaideront qu'ils n'étaient pas dûment représentés ou qu'on ne les a pas laissés s'exprimer, mais pour un exercice d'échange de cette envergure, je ne pense pas que tous puissent être entendus ou vus. Pour créer cet espace et que celui-ci soit viable, il faut des balises et, forcément, celles-ci rejetteront des individus ou des groupes. Et comme les balises parfaites n'existent pas, je pense qu'en soi, cet échange est une belle œuvre démocratique, avec ses qualités et ses défauts.

Le problème est justement là : belle œuvre démocratique. Car la dernière fois où j'ai été assez inspiré pour parler ainsi, c'était lors de la Commission Taylor-Bouchard. Vous vous en souvenez? Moi, je jubilais. Quelle plateforme d'échange! Ça ne pouvait qu'être sain. Et je crois qu'elle a produit beaucoup de bien, même ouvert les yeux de certains. Même chose pour la Consultation nationale sur la réussite éducative, soit dit en passant. Mais qu'est-il resté de Taylor-Bouchard? Un rapport avec des recommandations qu'on tarde toujours à appliquer, et ce, en dépit que celles-ci soient issues d'un exercice démocratique tout à fait respectable. Bref, d'une consultation publique où toutes les opinions ont convergé et se sont rassemblées pour culminer en de judicieux conseils émis par la population elle-même, ou du moins, la majorité de celle qui s'est exprimée. Et qu'en a-t-on fait? Peu ou pas grand-chose. Heureusement, le sujet de la laïcité permet au rapport et à ses recommandations de se dépoussiérer de temps en temps, mais sans plus. Alors, je vous le redemande, qu'arrivera-t-il après la Consultation nationale sur la réussite éducative, selon vous?

Pessimiste, dites-vous?

Par la force des choses. Par habitude. Mais aussi par réflexe. Comme un élève en difficulté qui ne fait qu'échouer à chaque examen, peu importe la quantité d'efforts qu'il y a mis. Lui sait que l'échec arrivera pour sûr et s'y prépare mentalement. Comme lui, je vois le mur arriver d'avance et je me prépare au choc en espérant de tout mon cœur qu'il n'arrivera pas. Et pour mieux y croire, je ferme les yeux.

Non, je ne suis pas pessimiste, mais désabusé. Je me suis heurté trop souvent à un espoir déçu. Et encore une fois, j'espère par principe, car c'est plus fort que moi, mais je n'y crois pas. Est-ce que c'est vraiment ça la démocratie chez nous? Une grosse et belle discussion de laquelle ne naît qu'une timide avancée? Est-ce l'inconnu qui nous effraie tant? Ou est-ce la peur de réussir? Celle d'échouer?

Peut-être que c'est nous, en tant que société, finalement, l'élève en difficulté.

Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur entre l'après-Facebook ou l'après-consultation-sur-la-réussite-éducative, mais dans les deux cas j'ai peur. J'ai peur d'être déçu.

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