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Pour une déclaration de revenus unique... et québécoise!

Chaque année, le casse-tête habituel se présente: celui de fournir deux déclarations distinctes, pour une seule et même poche... dont il faut sortir toujours plus d'argent.
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Dans quelques semaines à peine, les Québécois devront remplir leurs déclarations d'impôts. Chaque année, le casse-tête habituel se présente: celui de fournir deux déclarations distinctes, pour une seule et même poche... dont il faut sortir toujours plus d'argent.

L'autonomie fiscale constitue le fondement même des pouvoirs de l'État québécois et de la capacité du peuple québécois d'être réellement maître chez lui. Historiquement, il s'agit d'un combat qu'ont entrepris tous les premiers ministres du Québec depuis la moitié du XXe siècle.

Malheureusement, l'actuel premier ministre, Philippe Couillard, semble vouloir baisser les bras, malgré la volonté affichée de sa propre formation politique, en 2004, quand Yves Séguin était ministre des Finances.

La bataille pour l'équité fiscale au Québec est loin d'être gagnée. C'est une des raisons pour lesquelles nous appuyons la campagne de sensibilisation du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ). Une chose est claire à la Coalition avenir Québec: la défense des intérêts des Québécois passe par une autonomie fiscale accrue. Il nous atterre de constater que le Québec est la seule province où les citoyens doivent remplir deux déclarations. En effet, dans le reste du pays, les citoyens n'ont qu'un seul document à envoyer, mais c'est à l'Agence du revenu du Canada (ARC) que revient cette tâche.

La procédure québécoise n'a rien d'enviable. Les particuliers paient jusqu'à 300 millions de dollars annuellement pour faire préparer leurs deux déclarations de revenus, fédérale et québécoise. Cette réalité, coûteuse et complexe pour de nombreux Québécois, s'applique même aux entreprises.

Le statu quo n'est plus tolérable. Non seulement il envahit la vie des contribuables, dont l'énergie investie à remplir des formulaires est une source d'irritation, mais il alimente également la réputation acquise de Revenu Québec au fil du temps: celle d'un percepteur agressif.

À la CAQ, il est de notre intention de fusionner les activités de perception des impôts et taxes du Québec de Revenu Québec avec celles de l'ARC, afin que soit confié exclusivement à notre agence québécoise le recouvrement des impôts fédéraux. Nous avons toutes les ressources et l'expertise nécessaires pour collecter tout l'impôt des Québécois.

Ceux-ci s'attendent à plus de nationalisme de la part de leur gouvernement. Ils souhaitent voir le Québec faire des gains constructifs, tout en restant au sein de la fédération canadienne.

Rapatrier l'ensemble des opérations entourant la production des rapports d'impôts cadre parfaitement avec la vision nationaliste que nous avons pour le Québec, une vision qui vise à faire des gains à l'intérieur du Canada

Le chef de la CAQ, François Legault, a lancé dernièrement un appel au ralliement de toutes les forces nationalistes. Cette idée d'affirmer l'autonomie du Québec dans cette compétence qui est celle des impôts fait partie des revendications tout à fait légitimes et pragmatiques du Québec. Parce qu'une entente en ce sens n'est pas de l'ordre de l'impossible. Pas plus tard qu'en 1991, n'est-ce pas Robert Bourassa, premier ministre libéral, qui s'était entendu avec le fédéral pour que la perception de la taxe sur les produits et services (TPS) relève de Revenu Québec? Il est renversant de voir Philippe Couillard renier obstinément de la sorte l'héritage nationaliste de sa propre formation politique.

Confier à Revenu Québec le traitement d'une déclaration de revenus unique n'impliquerait pas une négociation constitutionnelle longue et périlleuse, mais bien une simple entente bilatérale. Cela fait partie des gestes nationalistes que nous pourrions poser dès maintenant.

Malheureusement, comme dans bien d'autres dossiers nationaux, un seul obstacle reste à surmonter: le manque de courage, de vision et d'affirmation nationaliste du gouvernement Couillard.

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