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La réaction du monde arabe si Trump réalise sa promesse de serrer la vis à l'arrivée d'immigrants musulmans pourrait réserver des surprises inattendues.
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On en connaît peu sur les idées du président-élu Donald Trump sur le Moyen-Orient. Au cours des derniers mois, il a répété à l'envi que l'accord sur le nucléaire avec l'Iran était catastrophique et qu'il allait régler le cas du groupe État islamique. Ses commentaires sur le président russe Vladimir Poutine laissent songeur. Certains observateurs y voit cependant la perspective d'une coopération avec les russes en Syrie contre l'État islamique et autres groupes terroristes, avec en contrepartie de laisser le président Assad en place. Paradoxalement, pareille approche renforcerait aussi l'Iran et le Hezbollah libanais, alliés du régime syrien. Les médias rapportent que la crise syrienne aurait été discutée lors d'un premier contact téléphonique entre les deux leaders.

Pour l'instant il est donc difficile de prévoir ce que pourrait être la politique américaine au Moyen-Orient. Sauf qu'il serait surprenant que le nouvelle administration s'investisse dans le dossier palestino-israélien. Elle n'a rien à y gagner dans le contexte actuel. Le processus de paix est au point mort et on ne voit pas comment il pourrait être remis sur les rails. Les sources d'instabilité dans la région sont ailleurs.

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a été discret pendant la campagne électorale mais il doit être soulagé de voir le changement de garde à la Maison-Blanche. Sa relation avec le président Obama était détestable. Reste à voir si le président-élu Trump sera un ami fiable d'Israël. La communauté juive aux États-Unis appuyait Hillary Clinton et semble se méfier du discours raciste du président-élu, ou clairement antisémite de certains membres de son entourage.

Alors que la pression militaire bat déjà son plein contre le groupe État islamique tant en Irak qu'en Syrie, c'est l'accord avec l'Iran qui pourrait revenir à la surface. Les républicains au Congrès ont tout fait pour l'empêcher et il y a fort à parier qu'ils reviendront à la charge. On rapporte que l'Iran planifierait un achat massif de matériel militaire russe. Si cela se confirmait, il renforcerait leur argumentation à l'effet que la fin des sanctions et l'argent des revenus pétroliers servent à bâtir la menace militaire iranienne.

Trump et son équipe devront faire preuve de diplomatie et d'une bonne connaissance des dossiers. Deux éléments qui n'ont pas été leur force jusqu'à maintenant.

Les pays du Golfe appuieront sûrement ce point de vue, de même qu'Israël. La fin de cet accord se traduirait sans doute par la reprise des efforts de Téhéran en vue de se doter de l'arme nucléaire. Il porterait un coup fatal aux efforts des «modérés» à Téhéran de faire revenir ce pays sur l'échiquier international. Et ajouterait davantage à l'instabilité de la région.

De nombreux dirigeants arabes ont critiqué la position américaine en Syrie ou le rapprochement avec l'Iran. Ils souhaiteront sûrement une nouvelle stratégie de Washington. On pense par exemple à l'Arabie saoudite et à l'Égypte, lassés aussi des remontrances de l'administration Obama sur le respect des droits de la personne chez eux.

Les relations avec la Turquie seront aussi intéressantes à suivre. Le président Erdogan s'est apparemment réjoui de l'arrivée d'un «homme fort» à Washington. Réussira-t-il à convaincre les Américains d'extrader le chef religieux Gülen? Quelle sera la place des Kurdes en Syrie et en Irak une fois que l'État islamique aura été vaincu? Les propos négatifs de Trump à l'égard de l'OTAN se concrétiseront-ils? La Turquie joue un rôle de premier plan dans cette organisation.

La réaction du monde arabe si Trump réalise sa promesse de serrer la vis à l'arrivée d'immigrants musulmans ou face à une montée de l'islamophobie aux États-Unis pourrait aussi réserver des surprises inattendues.

Au Moyen-Orient, le défi du leadership américain sera de trouver un juste milieu entre un activisme idéologique à la George W. Bush et la trop grand prudence, pour certains, du président Obama. Mais une chose est claire: les crises et l'avenir du Moyen-Orient continueront de figurer dans les priorités des États-Unis. Que Trump le veuille ou non.

Lui et son équipe devront faire preuve de diplomatie et d'une bonne connaissance des dossiers. Deux éléments qui n'ont pas été leur force jusqu'à maintenant.

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