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La différence entre le tabac et la marijuana? Une question de taxes, pas de santé!

Légaliser la marijuana rapportera beaucoup en taxes à l'État. On n'a qu'à voir ce qui s'est passé chez nos voisins du Sud où les revenus se chiffrent par centaines de millions de beaux dollars dans les États ayant légalisé la chose.
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La société évolue à grands pas, c'est indéniable. Ce qui était interdit hier sera bientôt disponible. Il reste seulement à déterminer combien d'argent ça pourrait rapporter aux différents paliers de gouvernements en taxes de toutes sortes. On n'a qu'à penser à l'arrivée prochaine, promesse électorale oblige, de la marijuana pour tous au Canada. Justin Trudeau a promis de légaliser la chose, à l'instar de quelques états américains.

Je ne vous parlerai (presque) pas de police dans ce billet, juste un peu pour illustrer le propos. En fait, je vais essayer...

Voici donc un gouvernement qui promet pour 2017 une loi qui va encadrer l'utilisation et la consommation légale du pot. Pas celui qui affichait un taux de THC de 5 % jadis naguère. Mais plutôt celui de 2016 qui offre un produit nettement plus puissant avec un taux du recherché principe actif, le tétrahydrocannabinol, pouvant atteindre les 15 %, sinon plus. Mais là n'est pas non plus l'objet du présent texte. Je laisse le soin aux académiques de décrire les effets sur la santé mentale des personnes qui pourraient être vulnérables à une telle drogue.

Effort louable si on pense que le fait de légaliser le pot permettrait de désengorger les tribunaux et les prisons qui sont déjà surpeuplées un peu partout au pays. Il y a aussi la volonté, enfin je l'espère, de diminuer l'emprise du crime organisé sur la production et la vente du produit en question. Même s'il y aura toujours un marché clandestin. Certes il y aura des règles sur l'âge légal de la consommation et les points de distribution. Par exemple, il est illusoire aujourd'hui de penser que l'alcool n'est vendu que dans les SAQ, dépanneurs et chez les producteurs locaux au Québec.

Mais par-dessus tout, conséquence non négligeable, légaliser la marijuana apportera beaucoup en taxes à l'État. On n'a qu'à voir ce qui s'est passé chez nos voisins du Sud où les revenus se chiffrent par centaines de millions de beaux dollars dans les États ayant légalisé la chose. La santé? Bof, c'est une question secondaire à ce qu'il paraît, tant que la machine marche et que l'argent « entre dans le cash ».

Et les gens sont assez rapides à réagir. Radio-Canada révélait hier qu'une enquête journalistique tenue à Toronto avait permis à ses auteurs d'acheter de la marijuana sans trop de questions dans trois des 78 boutiques ayant pignon sur rue dans la ville reine. Pas encore légal? Pas grave, on va exploiter une zone grise où les policiers de Toronto n'osent intervenir à moins d'une plainte du public. Mais qui donc va se plaindre d'une industrie en pleine évolution et qui sera légale sous peu?

Dans le reportage de la CBC, on dit qu'il aurait une centaine de ces commerces à Toronto. Il y est même fait mention que Vancouver émet des permis à 30 000 $ par année afin d'opérer ce genre de boutique. Des taxes, encore des taxes... Là non plus on n'entend pas parler d'interventions policières, comme à Toronto. On est d'avant-garde où on ne l'est pas!

Par ailleurs, les efforts des policiers pour contrer l'économie souterraine de l'industrie du tabac ne connaissent pas de repos. Pour preuve, pas plus tard qu'en mars dernier, l'opération Mygale, menée par divers Services de police canadiens et d'application de la Loi, permettait l'arrestation d'une soixantaine de suspects et la saisie de tonnes de tabac (un produit légal en passant) de contrebande. Au fil des dernières années, les accusés auraient importé pas moins de 2 millions de kilos de tabac. Cette opération majeure a fait dire aux forces de l'ordre qu'ils estimaient que cette quantité de tabac a détourné plus de 530 millions $ des coffres du gouvernement. En taxes non perçues, encore des taxes...

Une question se pose ici. N'est-il pas un peu paradoxal de voir les policiers intervenir lorsque les taxes relatives au tabac sont en jeu, alors qu'ils n'interviennent pas lorsque la marijuana, encore aujourd'hui illégale au pays, circule presque librement?

On aura peut-être la réponse quand l'herbe sera légalisée et que le gouvernement constatera que toutes les taxes qu'il devrait percevoir n'arrivent pas jusqu'à ses coffres.

Encore une fois, une question de taxes ou de santé?

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