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Quand j'ai publié mon billet de blogue à propos du, ce n'était pas à propos du. C'était à propos de la sphère médiatico-culturelle. Le fait est qu'il n'y a que le. Et que tout le monde aime quand il y a plusieurs choses. Mais j'évoque le, car l'état de ce dernier m'importe.
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Courtoisie

Quand je publie mon billet de blogue à propos du Voir, ce n'est pas à propos du Voir. C'est à propos de la sphère médiatico-culturelle. Le fait est qu'il n'y a que le Voir. Et que tout le monde aime quand il y a plusieurs choses. Mais j'évoque le Voir, car l'état de ce dernier m'importe.

Certes, c'est une erreur de dire que le Voir est le symbole de l'échec des journaux à s'adapter. Fort, faux et injuste, compte tenu du fait que le journal a justement développé sa communauté 2.0 et s'est renouvelé grâce à son émission à la télévision (encore une fois profitant du fait qu'il n'y a qu'elle), certaines nouvelles sections, etc. Le journal a réussi à proposer un concept bien à lui. Mais cela ne change rien à la situation que le Voir - à l'instar d'autres journaux et du reste du monde - est en crise. Et tout le monde tente de trouver des stratégies pour limiter la casse.

On ne va pas commencer à tirer pas sur l'ambulance. Et je ne veux pas faire la leçon, que ce soit à l'entreprise ou à l'équipe de rédaction, sur comment faire leur travail parce que je sais (oui cette fois je sais quelque chose) qu'ils font de leur mieux.

Je ne dis pas que l'équipe de rédaction change, je ne vise personne en particulier. Ce que j'évoque, c'est un concept qui a déjà été appliqué et qui, pour moi, n'améliore rien. Nous faire croire que tout va bien, c'est un peu comme dire que le Plateau est à la mode. C'est un peu comme se conforter dans un vieux souvenir.

Je n'y connais rien, alors pourquoi parlais-je? Pourtant, quand j'évoque les mesures d'austérité, ne jouons pas les dupes. Aujourd'hui, gens du milieu comme gens hors du milieu connaissent la situation. Je ne sais rien, à part ce genre de discussion à chaque nouvelle rencontre:

- Sinon, que fais-tu dans la vie?

- Journalisme.

- Ah, c'est pas facile, hein? Il parait qu'il y a de moins en moins de travail.

Oui. Merci. Je sais.

Mais dans ce billet de blogue, où est la théorie fumeuse?

Ce que j'écris ne vise pas le Voir. Ce que je dis n'avance aucune théorie. D'ailleurs, où est le besoin de théorie pour une chose si insignifiante?

Quand j'écris ma petite histoire et mes petites envies de magazine culturel, je me base sur ce dont je pense qu'on a besoin et ce que je sais. Mais comprenez, je ne sais rien!

En tout cas, je ne suis pas de ceux qui croient qu'une société a la presse qu'elle mérite. Les choses ne devraient pas être ainsi. Je ne suis pas de ceux qui pensent que tout va bien dans le meilleur des mondes et qu'il faut acquiescer sans jamais questionner.

Je ne souhaite pas non plus me conforter de ces tempêtes dans des verres d'eau virtuels, ces pseudo-polémiques misant plus sur la forme que sur des réels débats concrets. Je ne suis pas un professionnel de l'indignation facile, et nulle envie ou besoin de le devenir. Je ne suis qu'un insignifiant ignorant naïf.

À jouer l'idiot utile du trafic internet, tant qu'à faire y exprimer ce que je pense. « Ce que je pense », on dirait qu'il n'y a que cela aujourd'hui. Voyez moi-même, obligé de raconter ma vie.

Donc. Ai-je le droit de dire CE QUE JE PENSE? De dire « JE PENSE QUE la présence d'un magazine culturel manque »? De dire que je suis déçu de certaines choses?

Ou non. Je ferme ma gueule, puis je lis chaque semaine le Voir. Le problème, c'est que chaque semaine, ça me prend pas longtemps pour le lire, puis j'aime ça lire. Le problème c'est que j'apprécierai une plateforme comme le Voir pour écrire sur la culture, parce que j'aime ça écrire.

La chose qui m'indigne, ou plutôt qui me cause un profond ennui, c'est qu'on n'accepte pas de se remettre en question. Ce sont ces gens remplis de « bien-pensance », ceux qui se croient au sommet et qui n'acceptent pas la critique de quelque bord qu'ils soient. Ceux qui ne sont jamais dans le doute, ces intolérants à la gueule ouverte qui dénigrent avec leur verve facile et une condescendance hors du commun tout discours contradicteur.

En fait, c'est surtout une marque de petite bourgeoisie de parvenus privilégiés avalés par le système. Qui je vise? Personne. Parce qu'inconsciemment, c'est tout le monde. Là, bien tranquilles, prêts à tout pour ne pas perdre leur petit confort, leur petit salaire pour leur petit chalet dans le Nord, ou leurs petites vacances à Paris. Tout en arborant un carré rouge. Sur ce sujet pourtant, ce sont ces gens qui ne semblent pas savoir grand chose. Et pourtant, ils s'expriment.

De toute façon, tout cela, ce billet, ce journal, cette vie médiocre..., il faut se rappeler que nous ne sommes que de passage et que ce n'est que du vent.

Fioouuuuuuuuuuuuu!

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