On ne me fouettera jamais pour avoir écrit ce texte. Raif Badawi, lui, a été condamné à 1000 coups de fouet et 10 ans prison pour avoir blogué.
Le 28 janvier, c'était la journée Bell Cause pour la cause, une initiative maintenant bien connue, vouée à la déstigmatisation de tout ce qui entoure la santé mentale. Dieu sait qu'il y a du chemin à faire pour faire évoluer les mentalités, pour dissiper les peurs, dans ce domaine où les mots sont souvent galvaudés et les maladies profondément incomprises.
Dans l'ombre, ils sont nombreux, ceux qui travaillent au quotidien pour aider à faire tomber les barrières et pour aider les personnes souffrantes à vivre le plus pleinement et le plus librement possible. Parmi cette armée de l'ombre, je veux vous parler d'Isabelle Carrier. Cette infirmière clinicienne de longue date œuvre au Douglas auprès de personnes souffrant souvent de maladies complexes, auxquelles se greffent fréquemment des problèmes de dépendance.
Isabelle a une mission, celle de contribuer à libérer les patients des chaines de la dépendance. Car souvent, la maladie mentale s'accompagne de problèmes de consommation de substances nocives, pour des raisons complexes, que ce soit une toxicomanie découlant d'un problème de santé mentale (certaines personnes ont recours à l'auto-médicamentation pour tenter d'apaiser leurs symptômes) ou à l'inverse une situation de problème de santé mentale ayant émergé à la suite d'une période de toxicomanie.
Donner des outils
Arrivée au Douglas comme infirmière technicienne aux soins intensifs à l'urgence, Isabelle a poursuivi ses études à la force du poignet, se spécialisant en toxicomanie. Au fil des années, son objectif en tête, elle a mis sur pied avec des collègues des formations clé en main sous forme de cartables psycho-éducatifs, pour outiller les travailleurs en santé mentale.
Isabelle explique que l'idée derrière ces ateliers adaptés aux besoins spécifiques de la clientèle est de motiver la personne à s'engager. Et pour s'engager, il faut y croire. L'espoir, dit-elle, est et demeurera la clé absolue pour le rétablissement.
«La maladie est très dure à supporter, pour l'entourage aussi. Les gens hésitent à parler de maladie mentale. Et surtout, ils hésitent à demander de l'aide. Les ressources existent, il ne faut pas avoir peur».
Quelques données
- 2 personnes sur 3 souffrent en silence par crainte d'être jugées et rejetées (Association médicale canadienne)
- 27 % des Canadiens ont peur d'être en contact avec des personnes qui souffrent d'une maladie mentale grave (Association médicale canadienne)
- Une fois la dépression identifiée, obtenir de l'aide permet à 80 % des gens qui en sont affectés de retourner vaquer à leurs occupations (ACSM )
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