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Depuis 2008, Tim agit comme assistant au directeur du C.A.D.R.E. Le Centre d'action, de développement et de recherche en employabilité de l'Institut Douglas prodigue aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale du travail. Elles y trouvent autant sécurité financière que stabilité.
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«Des choses à recycler, aujourd'hui?» Mains gantées de latex, sarraus foncés, la petite cohorte responsable de la collecte des matières recyclables à l'Institut Douglas pénètre comme chaque semaine dans mon bureau, au premier étage du lumineux pavillon Dobell. Souriant, Tim, la cinquantaine, pousse gentiment devant lui les deux employés qu'il encadre dans leur travail de collecte, de bureau en bureau, parmi les pavillons disséminés sur le terrain de l'Institut. Tout en vidant les bacs bleus de leur paperasse, les préposés au recyclage me saluent timidement, avec retenue. Mais je vois bien qu'ils commencent à me reconnaitre et qu'un lien est établi. Et cela me fait chaud au cœur, comme une petite victoire dans ma journée.

Car ces deux personnes, tout comme celui qui les encadre, souffrent ou ont souffert de problèmes de santé mentale. Malgré cela, sous la houlette de Tim, ils réussissent l'exploit de se lever et de se présenter chaque jour, de s'assujettir à la rigueur d'un horaire, d'un travail au quotidien, d'une structure. Et ils assurent un service si essentiel et si bien rodé dans la vie du Douglas que celui-ci a été récompensé par un prix d'excellence, au printemps dernier. Dans cet effort quotidien, Tim, mi-caporal, mi-ange gardien, joue un rôle fondamental.

Depuis 2008, Tim agit comme assistant au directeur du C.A.D.R.E., le Centre d'action, de développement et de recherche en employabilité du Douglas.

Le C.A.D.R.E. prodigue aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale du travail, que ce soit comme personnel d'entretien ou au service de messagerie. Tout comme Tim, les autres employés du C.A.D.R.E. trouvent autant sécurité financière que stabilité dans ces emplois.

«Non seulement cela leur assure un revenu, ce qui n'est pas évident pour des personnes souffrantes qui vivent souvent dans la pauvreté, mais cela leur donne un objectif, un but, une stabilité», explique Tim.

Bien sûr, comme chef d'équipe, il lui faut composer avec les jours plus difficiles, quand les employés ne se présentent pas ou quand ils ont du mal à se concentrer sur leur tâche ou encore quand ils sont agités: «C'est pour cela que j'ai instauré une façon de faire un peu militaire», fait Tim, en souriant, «la routine, la structure, c'est essentiel, c'est rassurant».

Mais il doit aussi faire preuve de tact et de diplomatie : «Pour constituer des équipes de préposés au recyclage, il faut observer comment les gens travaillent ensemble, et jumeler ceux qui s'entendent bien. Ce n'est pas toujours si simple».

Tim a quitté son coin de pays en Estrie il y a bien longtemps. Avant de trouver un équilibre durable dans sa vie et dans son travail, il a galéré. Il se raconte librement, sa volonté de sortir de l'univers rural un peu étriqué, la ville, les découvertes puis les difficultés. «En plus d'avoir eu des problèmes de santé mentale, je suis malentendant». Malentendant peut-être, mais érudit, informé et déterminé. Aidé par les médecins du Douglas, dont le Dr David Bloom qui a déjà fait ici l'objet d'une chronique, Tim a pu demeurer actif et même assumer ses responsabilités actuelles. Du soutient, de l'aide, des années de travail, la considération générale et un prix pour couronner le tout. Aucun doute, les travaux de Tim ont porté fruit.

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