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J'ai eu la grippe cette année... et je me referai vacciner l'an prochain

J'aurai à nouveau mal au bras pendant deux jours surtout pour protéger les gens qui m'entourent.
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En tant qu'externe en médecine en stage à l'hôpital, j'ai accès tous les ans au vaccin contre la grippe gratuitement et sur mon lieu de travail. C'est donc armée de courage et pleine de bonnes intentions que, en novembre dernier, je suis allée me faire vacciner contre les 4 souches de la grippe couvertes cette année.

Plusieurs mois plus tôt, des experts en santé publique du Québec avaient déterminé d'avance quelles souches étaient les plus susceptibles d'atteindre le Québec pendant la saison de la grippe. On sait que le virus part d'Asie puis se dirige vers l'est, et de savants calculs statistiques permettent de développer le vaccin à temps pour immuniser tout le monde.

Le jour de novembre où me suis fait vacciner, j'étais en stage de pédiatrie au CHUL - je pense sincèrement que j'ai été moins courageuse que tous les enfants avec qui je travaillais à l'époque, mais j'ai tout de même réussi à combattre ma peur des aiguilles. J'ai eu mal au bras pendant deux jours, et 2 semaines plus tard, je pouvais espérer être dans le 60 % chanceux (en moyenne) pour qui le vaccin allait fonctionner, et ce, pendant 6 mois.

Malheureusement, samedi dernier, je me suis réveillée avec une bonne fièvre et un mal de tête qui ne m'a pas lâché pendant plusieurs heures. J'avais mal à la gorge et j'étais congestionnée depuis 2 jours ; je portais un masque à l'hôpital pour ne pas risquer d'infecter personne, mais je voulais tellement n'avoir qu'un rhume... La fièvre, le mal partout, le marteau-piqueur martelant mon cerveau m'ont convaincue : j'avais la grippe.

Quelques jours plus tard, je peux dire que je m'en suis remise sans embûche. Je n'ai pas développé de complication à l'influenza comme une pneumonie ou une encéphalite, probablement grâce au vaccin. Mais j'ai tout de même perdu à une loterie qui penchait pourtant en ma faveur, en faisant partie des quelques malchanceux qui attrapent la grippe même si le vaccin visait les bonnes souches de virus.

Pourtant, je peux vous assurer que je me referai vacciner l'an prochain, et pas seulement parce que je suis asthmatique et ai donc plus de risques de développer des complications pulmonaires de la grippe. J'aurai à nouveau mal au bras pendant deux jours surtout pour protéger les gens qui m'entourent : les enfants à l'hôpital, les patients immunosupprimés qui ne peuvent pas recevoir le vaccin, ma grand-mère que je vois toutes les semaines...

Ce concept s'appelle l'immunité grégaire : si assez de gens sont vaccinés dans une population, ils protègeront ceux d'entre eux qui n'ont pas pu l'être, parce que le virus ne se propagera pas.

Au 20e siècle, on a vu un bon exemple d'atteinte d'immunité grégaire avec la variole : en vaccinant plus de 85 % de la population, on a permis d'éradiquer le virus qui ne pouvait plus se propager assez vite pour survivre à long terme.

Et présentement, à l'inverse, on assiste à une recrudescence de la rougeole dans plusieurs États des États-Unis depuis fin 2014, alors que les campagnes non fondées de peur contre les vaccins ont fait passer le seuil de protection sous le seuil d'immunité grégaire.

Évidemment, la grippe est moins mortelle que la rougeole ou la variole. Mais en prenant en compte les complications possibles, les coûts engendrés par l'absentéisme (on estime que 9 % des travailleurs s'absenteraient en raison de la grippe chaque année), et la protection globale de la population... je me ferai vacciner l'an prochain.

Pour en savoir plus sur la campagne de vaccination du Québec : cliquez ici ou visitez VaccinationQuebec.com.

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