Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le monde musulman doit tourner la page du mal et ouvrir celle du bien

Les premiers à s'engager sur ce chemin sont les instruits : savants, érudits, libres penseurs, etc. Ils doivent initier le vrai réveil en incitant les autres musulmans à ne plus écouter et suivre les pseudo imams et autres exégètes qui prêchent l'obscurantisme dans les medersas et les mosquées.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Après l'expansion musulmane puis celle des empires colonialistes, qui se voyaient éternels occupants des terres de la Méditerranée aux confins de l'Afrique, un territoire s'étendant des limites de l'Euphrate à celles du Nil est passé aux mains des puissances qui tiennent à la réalisation du grand Israël. En quelques décennies, des peuples qui pensaient avoir gagnés leur sédentarité se trouvent ballottés au gré des vents sur les routes de l'exode ou à survivre aux flots de la Méditerranée, pour passer des « rives de la souffrance à celle du bonheur ».

L'Occident et l'Orient, deux faces de la même médaille, mais...

Tout ce chambardement est scruté par les experts et analystes des observatoires occidentaux. Les uns parlent de choc des civilisations, les autres de guerres des religions, quelques-uns évoquent l'affrontement de l'Occident et de l'Orient. Mais tous feignent d'ignorer qu'une civilisation succède à l'autre, que les religions monothéistes se succèdent et se complètent alors que l'Occident et l'Orient sont les deux faces de la même médaille.

Les masses musulmanes du Moyen-Orient jurent par Allah qu'elles sont victimes des agressions humiliantes et du mépris que l'Occident leur inflige depuis la fin de l'Empire ottoman et elles sont convaincues qu'il veut configurer le grand Israël tout en profitant des richesses naturelles et patrimoniales recensées dans cette partie du monde. Des œuvres d'art, témoins de leurs histoires, de leurs cultures, sceaux de leurs identités et de leurs civilisations sont volés par les occidentaux qui les considèrent comme faisant partie du patrimoine de l'humanité. Ces mêmes Occidentaux parlent d'un « emprunt civilisationnel ».

Le Coran, deux grandes œuvres en une seule

Depuis le millénaire précédent, les musulmans se sont réveillés en situation d'impuissance et d'affaiblissement « imposé » par la gouvernance décadente des Ottomans. Il aura fallu peu de temps pour que des dictateurs et une opposition factice pervertis par le wahhabisme rétrograde prennent sa place avec le consentement tacite des puissances occidentales.

La référence à l'islamisme et ses succédanés - le salafisme et le tekfirisme - remplace la parole sacrée du Coran. Cette idéologie meurtrière obscurantiste pousse des pans entiers des populations musulmanes à la régression identitaire, cultuelle et culturelle. Leur endoctrinement se construit sur de prétendues attestations jurisprudentielles (la Charia) ou traditionnelles (la Sunna), le tout conforté par des paroles (les Hadiths) attribuées au Prophète (SAAWS).

Des expressions encadrent le message des prédicateurs du wahhabosalafisme. Elles énoncent le haram, le layadjouze, le makrouh (l'interdit, l'illicite, le non toléré) et les opposent aux : yajouze, halal et makbou (permis, licite et toléré). Les croyants sont poussés dans une voie où l'esprit critique est banni. La liberté de penser par soi-même est refoulée et réprimée au moment où les prédicateurs décrètent que c'est l'heure de la sahwa (le réveil). Quelques libres penseurs s'en offusquent et prennent la peine de questionner et de déconstruire ce silence qui réprime la parole. Mais cela reste insuffisant.

Depuis ma prime jeunesse, mes lectures du Coran ont été la source d'informations pour mieux apprécier la place des religions, les relations et les postures de leurs croyants, les uns vis-à-vis des autres. Il en ressort que les enseignements sont surtout ceux de la mise en valeur du « chemin vertueux et de la médiane » ainsi que les logiques de la répartition du Coran en deux registres dédallées - celui du bien et celui du mal - fixés par la chronologie imposée. L'idéal étant bien entendu de chercher le « chemin vertueux » et de ne jamais aller au-delà de la médiane. En les respectant, que l'on soit pratiquant ou non, l'essentiel est de toujours se placer du bon côté, quelles que fussent les perceptions des autres.

Les musulmans et leur rupture avec le registre du mal

Les musulmans sont convaincus qu'étant de passage sur terre, tout ce qu'ils vivent est écrit dans le ciel, consigné dans le registre où Allah décide de la vie de chacun. S'ils y dérogent (comme Adam et Ève), c'est que Satan les a influencés et, par conséquent, ils s'exposent au châtiment divin.

Donc, tout ce qu'ils vivent se justifie par ce qui est qualifié de mektoub (l'écrit), le « destin », la « fatalité », c'est ce qui est consigné dans le livre qui leur sera remis le jour du jugement (84,7 à 12. El Inshiqaq. Pré hég) occultant consciemment ou non le commandement suivant : « Ô les croyants ! Vous êtes responsables de vous-mêmes ! Celui qui s'égare ne vous nuira point si vous avez pris la bonne voie » (105. 5. Al Maidah. Post-hég). Ils commettent ainsi l'erreur du discernement. Or, a contrario, le discernement c'est bien entendu « el islam » (la soumission) qui n'est pas la servitude ; c'est surtout la capacité de se remettre en question, c'est le raisonnement permanent pour mener une vie loin des turpitudes et des dérives inconvenantes.

Le changement débute par celui du comportement, de l'attitude, de la parole porteuse d'amour et de contentement et c'est ce qui est prescrit : « ... En vérité, Allah ne change pas l'état d'un peuple tant que celui-ci ne change pas ce qui est en lui-même » (13. 11 - Ar Ra'd).

Pour les sociétés musulmanes, il n'y a que le changement intégral qui améliorera leurs statuts, les faisant passer d'arriérées à celles du bien-être et de l'équilibre individuel et collectif. Elles doivent se remémorer que les prophètes ont été les premiers indignés de tous les temps et les premiers désobéissants aux ordres établis. Elles doivent fermer le registre du mal, de la perversion et s'éloigner de ses pages. Elles doivent ouvrir celles du raisonnable et du respect de la vie. Elles doivent arrêter les dissimulations, les impostures et les bigoteries. Elles doivent se placer du bon côté de la médiane et sur le « chemin vertueux ». (Tarik El Moustakime).

Les premiers à s'engager sur ce chemin sont les instruits : savants, érudits, libres penseurs, etc. Ils doivent initier le vrai réveil en incitant les autres musulmans à ne plus écouter et suivre les pseudo imams et autres exégètes qui prêchent l'obscurantisme dans les medersas et les mosquées. Ils doivent se commettre au grand jour pour libérer l'islam de son registre mortifère et le replacer dans la lumière.

Subséquemment, si c'est au nom de Dieu et du Prophète (SAAWS) que sont mises en œuvre des règles empêchant toute forme de critique ou de remise en question de tout ordre humain imposé, cela revient à aller à contre sens de la révélation qui établit que « les hommes doivent changer ce qui est en eux... » et se développer au rythme de l'évolution générale de l'humanité.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Architecture: La grande Mosquée de Kairouan

Des vestiges de l'âge d'or Islamique

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.