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Laïcité de l’État: voile ou hijab, les véritables significations et leurs portées

Politiciens, acceptez ce texte par lequel les signes politiques et les symboles religieux ne sont pas autorisés là où les citoyens du Québec souhaitent se rassembler et vivre selon les valeurs et les lois du pays.
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Le hijab est politique, comme le confirme la grande majorité des musulmans, et ce, depuis fort longtemps. Il faut par conséquent que les autres partis politiques au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde soient autorisés à ce que leurs membres exhibent, eux aussi leurs symboles politiques.
Faiz Zaki / EyeEm via Getty Images
Le hijab est politique, comme le confirme la grande majorité des musulmans, et ce, depuis fort longtemps. Il faut par conséquent que les autres partis politiques au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde soient autorisés à ce que leurs membres exhibent, eux aussi leurs symboles politiques.

Je reviens sur ma promesse de ne plus intervenir sur la laïcité et je ressors de ma tanière avec la publication du projet de loi sur la laïcité de l'État que nous vend le gouvernement de la CAQ sans que nous puissions l'amender au cas où il est incomplet, mais qui constitue à n'en point douter un dossier risqué pour cette législature.

Qu'on le veuille ou non ce qui dérange le plus au Québec, c'est ce que je qualifierais d'entrisme malfaisant des islamistes, qui veulent à tout prix «imposer» leur idéologie à la société d'accueil tout en refusant de respecter ses lois pourtant votées par son législateur selon des principes démocratiques bien établis.

Le problème c'est que cet entrisme porte préjudice aux libertés individuelles qui sont liées à celle intrinsèque du culte et que personne ne remet en question; il porte aussi préjudice en particulier aux musulmans qui se considèrent comme citoyens logés à la même enseigne que toutes les autres Québécois et en second lieu à celles et à ceux qui refusent de s'adapter à leur nouvelle citoyenneté.

Je n'ai pas l'habitude de parler au nom de personnes qui ne m'ont pas autorisé à le faire, mais exceptionnellement, je le fais au nom de ceux qui partagent avec moi les mêmes valeurs et les mêmes principes du vivre ensemble et en bonne intelligence, c'est-à-dire les membres de l'Association québécoise des Nord-Africains pour la laïcité (AQNAL).

Mon propos ci-après est pour donner suite à ce titre «ironique» lu dans un média électronique d'un chroniqueur qui ne fait pas partie de mes références et qui a écrit: «Pour en finir avec le voile... ». Il croit savoir, mais en fait ignore la signification politique du hijab. Ce n'est pas le seul, puisqu'ils sont nombreux les chroniqueurs de divers médias écrits, parlés et télévisés, à faire comme lui et qui commencent sérieusement à nous agacer... nous les musulmans, qui n'ont d'autre objectif que de vivre en paix dans une société harmonieuse et tolérante comme celle des Québécois.

Ces chroniqueurs et autres animateurs de médias, sauf s'ils font exprès d'être provocateurs en insinuant que le hijab exprime la foi des musulmans, ignorent la signification du concept. Leur méconnaissance de la sémantique, de l'interprétation des symboles et des signes politiques qu'ils considèrent comme des symboles et des signes religieux est agaçante et blessante à plus d'un titre. Et pour cause, le hijab, réduit à son sens moderne, c'est-à-dire le voile, est l'indice le plus désavoué non seulement dans les pays musulmans, mais aussi dans les pays où les musulmans se sont installés depuis fort longtemps.

Le hijab sa signification et sa portée politique

Une première précision s'impose. Comme musulman, je ne suis pas contre le fait que les personnes musulmanes, les groupes de musulmans et les communautés musulmanes pratiquent leur foi selon leurs rites, leurs principes et leurs règles sociales et culturelles. Cependant, je m'inscris en faux contre l'utilisation de l'Islamisme. Dans le même segment de réflexion, j'ai déjà évoqué le féminisme islamiste et les motivations des femmes qui portent le voile, prétextant qu'elles le font par conviction et par soumission à Allah, pour ma part je les qualifie d'«activistes» parce qu'elles sont les plus néfastes à la cohésion sociale du Québec.

Seconde précision, si l'on accepte cette idée, celle de l'Islamisme comme étant la religion musulmane, il faudra aussi préciser et rappeler que les jeunes femmes et jeunes filles nées dans les pays où l'Islam est religion d'État, où la société en est une d'hommes, où l'islamisme a sévi ou sévit encore... et même dans les monarchies du Golfe arabe/persique, se battent tous les jours pour se libérer de ce carcan.

Souvent ces femmes, en quittant leur pays, enlèvent avec une hardiesse non feinte ce fichu qui les emprisonne. Elles sont nées au moment où cette idéologie mortifère a pris son élan et où les ingérences étrangères de l'Arabie saoudite, de l'Iran et du Qatar n'ont jamais été une simple vue de l'esprit. Elles se sont formalisées avec le Wahhabosalafisme et ses adversaires Mollahs, les frères musulmans et leur chef militaire qui rêvent du retour au Khalifa Ottoman.

Le hijab est politique, comme le confirme la grande majorité des musulmans, et ce, depuis fort longtemps. Il faut par conséquent que les autres partis politiques au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde soient autorisés à ce que leurs membres exhibent, eux aussi leurs symboles politiques.

Bien entendu, une question sera posée: pourquoi le faire? La réponse se résume à ce qui suit: ce sont les islamistes qui disent qu'ils sont les membres actifs du Parti d'Allah (Hizb Allah = Le Parti de Dieu) ou celui qui énonce la victoire de l'Islamisme (ENOSRA), ils le disent depuis fort longtemps: la seule loi qui s'applique à eux et à leur environnement social est la Charia.

Le sens profond du hijab

Une autre précision: le hijab, recèle en lui l'idée, la représentation ou encore la pensée d'un premier sens générique qui est ignoré par tous et qui véhicule une double signification: traduit en français ou dans les autres langues, ce mot veut dire rideau, séparation, tenture... ou encore devanture et non pas habit ou foulard qui couvre la tête des femmes. Il référait tout simplement à une séparation de l'espace en deux, celui des hommes étrangers à la maison du Prophète et celui de ses femmes.

Ensuite, l'histoire nous le rappelle, après le décès du Prophète, le pouvoir masculin a étendu le territoire le hijab en l'imposant comme séparation entre les espaces de tous les hommes et ceux de toutes les femmes. Enfin, à l'adresse de ceux, en général des islamistes et pas des musulmans, qui citent les versets d'al-Ahzâb (33 sourate), le khimar est un châle et le djilbab ou le thaûb, sont des fichus, portés par les femmes de l'époque dans ces mêmes pays du golfe arabe. Ils n'avaient pas pour fonction de couvrir comme elles voudraient nous le faire accroire la tête, mais bien les épaules et la poitrine. Juste une affaire de décence sociale, pour ne pas dire de pudeur sociale. Cette même pudeur s'applique aussi aux hommes, voire les vêtements qu'ils portent dans les pays du golfe persique.

Remarquez que tous les spécialistes, pour ne pas dire les experts en la matière, se gardent de traduire ces concepts dans les autres langues. Ils maintiennent un seul mot en arabe, le hijab, comme étant un voile qui couvre la tête et les cheveux.

Alors, monsieur le premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, mesdames et messieurs les élu-e-s du Québec: de grâce, acceptez ce texte par lequel les signes politiques et les symboles religieux ne sont pas autorisés là où les citoyens du Québec souhaitent se rassembler et vivre selon les valeurs et les lois du pays. Dans cet espace commun et citoyen, géré par l'État, qui n'exige ni ne nécessite aucune clause Grand-Père.

Initialement le voile n'est pas un vêtement de femmes. Il est devenu depuis 1979 l'étendard de l'Islam politique. Il marque le territoire sans frontières de ses militantes et militants. Voir plus loin la signification première de ce concept.

La nouvelle femme du Prophète, Zeynab Bint Jahch, était belle et le jour des noces, parmi les invités quelques-uns sont restés tard à discuter en présence des deux. Le verset a été révélé juste après cette observance, pour qu'elle soit préservée du regard des hommes. Cela a été étendu à toutes ses autres femmes.

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