Le phénomène d'accroissement politique du mouvement conservateur, mis en lumière avec la victoire de Jason Kenney en Alberta, vient de franchir une nouvelle étape et acquiert en vivacité. Mardi le 23 avril, il s'agit désormais de l'Île-du-Prince-Édouard qui vient de tomber sous la bannière conservatrice, impliquant la prise au pouvoir du premier ministre Dennis King et son parti progressiste-conservateur.
Après plus de 12 ans au sein de l'opposition, voilà maintenant le parti au cœur de l'action, à la tête de la province et représenté par 12 députés sur 27 à l'Assemblée législative. Devant se contenter d'une position minoritaire au gouvernement, ils auront tout de même accompli l'exploit de reléguer le Parti libéral au troisième rang, ce qui représente une conjoncture territoriale exclusive et significative.
On constate donc que depuis 2018 plus de six provinces, c'est-à-dire l'Ontario, le Nouveau-Brunswick, l'Alberta, le Manitoba, la Saskatchewan et, dorénavant l'Île-du-Prince-Édouard, sont régies par un gouvernement conservateur.
Une régularité s'opère quant au déploiement d'un souffle conservateur qui embrasse les terres du Canada.
Fait intéressant, le Parti vert, guidé par Peter Bevan-Baker, forme pour la première fois l'opposition officielle avec huit députés victorieux (au nombre de 17 pour l'ensemble du Canada), ce qui laisse transparaitre une assise considérable. Il ne se trouve cependant pas de coalition à l'horizon pour le moment, Dennis King restant confiant pour la suite des choses malgré sa position minoritaire.
Également, il annonce que ses politiques seront inclusives et concerneront tous les citoyens, y compris les francophones. Pour ce faire, il prévoit même apprendre le français afin de faciliter le processus et offrir une meilleure gouvernance nationale.
Du point de vue canadien, le premier ministre du pays, Justin Trudeau, voit son empire libéral de plus en plus fragilisé par la progression des acteurs conservateurs au sein de la zone fédérale.
Ayant marqué les esprits avec son échec diplomatique en Inde, la nationalisation du pipeline Trans Mountain et les accusations d'ingérences politiques attribuables au dossier SNC-Lavalin, force est de constater qu'il devra viser haut et fort s'il souhaite véritablement renverser la tendance et s'émanciper d'une fatale chute.
Ceci étant dit, il reste encore bien du temps d'ici les élections fédérales d'octobre 2019. Tout peut arriver.
À LIRE AUSSI:
» Rapport sur l'évolution linguistique au Québec: une langue sur un dangereux fil d'équilibre
La section des blogues propose des textes personnels qui reflètent l'opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle du HuffPost Québec.