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Berlin prépare Noël, Montréal vit un drame - 25 ans après!

Je sais qu'aujourd'hui, les médias traditionnels et sociaux ne parleront que de Polytechnique. Avec raison. Je vais donc vous parler de mon 6 décembre 1989.
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Je sais qu'aujourd'hui, les médias traditionnels et sociaux ne parleront que de Polytechnique. Avec raison. Je vous parlerai de mon 6 décembre 1989.

J'étais à Berlin pour finaliser les reportages que mon ami, Jean-Marie Boehm et moi-même préparions ensemble pour France 3 et Radio Canada.

Nous nous étions mis en tête de diviser les reportages à faire à Berlin Est, car il était si difficile de se déplacer. Un rendez-vous pouvait prendre une journée en déplacement, trouver un taxi qui daignait nous prendre, nous y amener et un autre pour nous ramener à Alexanderplatz.

Je me préparais dans ma chambre d'hôtel à aller à la rencontre de Brigitte Burmeister, écrivaine vivant à Berlin Est.

CNN

Lorsque je voyage à l'étranger, dans les chambres d'hôtel, j'écoute presque toujours CNN et maintenant TV5 et Al Jazeera.

J'étais loin du téléviseur lorsque j'ai entendu les mots en rafales : In Montreal ... killing of women... polytechnique... bruits d'ambulance familiers... cris... the killer... suicide...

J'ai prêté l'oreille et comme lorsque nous sommes loin de chez nous, nous pensons que ce qui est rapporté par les chaines internationales concerne uniquement des événements géopolitiques, moins locaux... Je n'ai pas cru une minute qu'il pouvait s'agir de Montréal - Québec - Canada.

Ce n'était pas possible. Il devait y avoir un Montréal ailleurs. Dans un pays où la violence est coutumière et où la femme n'est pas respectée.

Puis, je me suis rapprochée du téléviseur. Et j'ai vu et entendu. Reconnu d'abord les ambulances, puis les habits des policiers montréalais pour enfin comprendre que ça se passait chez nous.

Berlin fête, Montréal vit un drame

Jean-Marie Boehm et moi finalisions cette journée-là l'écoute des reportages pour un montage qui devait avoir lieu une heure plus tard, avant mon rendez-vous avec l'écrivaine.

Nous montions les bruits de marteau qui résonnaient sur le mur.

Bruits assourdissants des marteaux

Nous étions bouleversés et le seul moyen d'exprimer ce bouleversement a été de décider de ne monter que des interviews, de femmes écrivaines, de théâtre, cinéaste, metteure en scène, etc. que nous avions récoltées les semaines précédentes. Avec comme amorce au reportage un montage assourdissant de bruits de marteaux sur le mur de Berlin. Défoulement.

L'ordre et le contenu de notre reportage devaient refléter notre soutien aux femmes.

Ça a été notre manière personnelle et professionnelle de souligner la douleur qui nous habitait et de partager un peu du profond désarroi dans lequel se trouvaient les familles et la population québécoise devant cet acte de barbarie.

Ce court billet pour souligner également le travail remarquable de mon talentueux ami, journaliste de France 3, décédé depuis: Jean-Marie Boehm, avec lequel j'ai partagé l'annonce de ce drame. «Son engagement qui força toujours le respect.»

25 ans. Déjà!

Geneviève Bergeron

Les victimes de l'École Polytechnique - 1989

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