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Compilation de coups de coeur films et séries pour l'année 2013

Upstream Color touche ici à l'intime avec une force enivrante, par le biais d'une histoire d'amour « pas comme les autres », où s'invitent le fantastique et les questionnements existentiels. Montage précis et « en apesanteur », belle direction photo, bande sonore hypnotique, soucis du détail; ce « thriller émotionnel » aux images éthérées a tout du rêve éveillé et de l'expérience de cinéma pure.
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Upstream Color de Shane Carruth

Je me souviens avoir été très impressionné par son premier essai, Primer, qui était une espèce de puzzle science-fictionesque existentiel. Carruth revient avec son style propre, mais sa patte se fait plus chaleureuse, organique, sensorielle. En effet, Primer pouvait s'avérer froid et hermétique. Upstream Color touche ici à l'intime avec une force enivrante, par le biais d'une histoire d'amour « pas comme les autres », où s'invitent le fantastique et les questionnements existentiels. Montage précis et « en apesanteur », belle direction photo, bande sonore hypnotique, soucis du détail; ce « thriller émotionnel » aux images éthérées a tout du rêve éveillé et de l'expérience de cinéma pure.

Stoker de Chan-Wook Park

À l'occasion de son premier film américain, Chan-Wook Park (responsable du très beau Old Boy -pas le remake là) puise fortement chez Brian de Palma et nous offre un thriller post-hitchcockien à l'identité visuelle très forte. D'une étrangeté envoûtante.

Spring Breakers de Harmony Korine

Objet pop subversif, bouleversant et désespéré. La « jeunesse », les aspirations modernes, le rêve américain, tout est poussière. L'appel du vide, comme jamais. « L'Amérique est morte. En voici l'épitaphe. La conclusion logique. Nous sommes au bout de la route. À la place d'une culture, il n'y a plus que ce néant désolant, clinquant - le spectacle des corps devenus viande, réduits à leur mécanique pornographique par la logique même d'une société où tout n'est plus que valeur monétaire et échappatoire hédoniste, violence banalisée et liberté illusoire. », écrit avec justesse Alexandre Fontaine Rousseau, de Panorama-cinéma.

Le météore de François Delisle

Subjectivité, intériorité, direction photo à tomber, narration qui nous prend au corps et à l'esprit...le tout pour un bien bel ovni filmique. Avec Le démantèlement, l'un des films québécois m'ayant fait le plus vibré cette année.

En passant, pour un excellentissime Top des meilleurs films québécois de l'année 2013, voir ici, sur le site Le quatre trois.

L'Étrange couleur des larmes de ton corps de Hélène Cattet et Bruno Forzani

Après le fascinant Amer, voici un deuxième film tout aussi sensoriel et visuellement bluffant. Peut-être bien simplement un formidable exercice de style, mais c'est avant tout une réelle proposition de cinéma, ce qui arrive que trop rarement par les temps qui cours. En bref, un flamboyant hommage au gothique italien et au giallo.

Léviathan de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor

Expérimental. Brut. Sans compromis. Demandant un certain investissement, ce film/documentaire n'en est pas moins une expérience délicieusement déroutante et vivifiante.

Trance de Danny Boyle

Thriller freudien à la photographie luxurieuse. Certes imparfait, clipesque et royalement clinquant, mais oh combien hypnotisant et intrigant esthétiquement parlant.

To the wonder de Terrence Malick

Bon, je triche un peu (le film datant de 2012). Bien que n'ayant pas la portée d'un The new world ou The tree of life, prenez 5 minutes du film et vous avez là plus de matériel « cinématographique » et de grâce visuelle et sonore que dans toute l'œuvre de Francois Truffaut.

La danza de la realidad de Alejandro Jodorowsky

Film somme d'un immense cinéaste.

Museum hours de Jem Cohen

D'une sérénité et d'une générosité pour le moins bouleversante. La vie, la mort, l'art, tout est là.

The Act of Killing de Joshua Oppenheimer

L'horreur, la viscérale. Ici posée sur pellicule. Quand l'humanité c'est pour les autres.

Before Midnight de Richard Linklater

La « vie de couple » comme si vous y étiez. Interprétation et écriture au diapason. Après Before Sunrise et Before Sunset, Linklater finalise magistralement sa trilogie sur le couple, l'intime et l'amour.

Inside Llewyn Davis de Ethan et Joel Coen

Le film rejoint facilement le très haut du panier de la filmographie des frères Cohen. Rien de moins.

Ont échappé de peu à ce classement (ou pas encore visionné) :

Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch

12 Years a Slave de Steve McQueen

La grande bellezza de Paolo Sorrentino

L'Inconnu du lac de Alain Guiraudie

Snowpiercer de Bong Joo-ho

Vic + Flo ont vu un ours de Denis Côté

Camile Claudel 1915 de Bruno Dumont

American Hustle de David O. Russell

Her de Spike Jonze

Nebraska de Alexander Payne

Frances Ha de Noah Baumbach

4 soldats de Robert Morin

The wolf of wall street de Martin Scorsese

Pour d'autres suggestions de films, voir cette liste.

Ah, et, ne me parlez pas de La vie d'Adèle, d'Only God Forgives ou encore de Gravity.

Hautement surévalués.

Poursuivons.

Parce que le cinéma s'invite aussi au petit écran, quelques séries dignes de mention :

House of Cards de David Fincher

Les coulisses de la politique américaine, mais avant tout de « la politique » tout court. Oh cynisme du pouvoir et foudroyante dramaturgie. Puis, il y a Kevin Spacey, impérial. Merci David Fincher.

19-2 (saison 2) de PodZ

Le réalisateur Daniel Grou, dit PodZ, revient à la barre de la série policière 19-2. L'homme a fait ses armes au petit écran avec notamment 3X Rien, Les bougons, C.A, mais surtout Minuit le Soir (véritable perle télévisuelle québécoise). Il est également responsable des longs métrages casse-gueule, mais réussis, que sont Les 7 jours du talion (sombre vengeance appliquant la loi du talion) et 10 ½ (sombre plongée dans le monde d'une enfance brisée). Alors que la saison 1 de 19-2 pouvait faire du surplace par endroit, du remplissage -le gros point faible de Unité 9 par exemple-, la saison 2 est plus franche du collier. Puis, PodZ y va toujours d'une approche hyperréaliste particulièrement réussie; une caméra à l'épaule, une sensibilité discrète, un montage sophistiqué, des interprètes justes, le tout conjugue à créer des moments forts de télévision. Prenez cet épisode qui met en scène une fusillade dans une école et qui, à cette occasion, introduit la tragédie par un magistral plan-séquence d'une dizaine de minutes. Chapeau.

Peaky Blinders de Steven Knight

En six petits épisodes, cette série retrace l'épopée d'une famille de gangsters de Birmingham juste après la Première Guerre mondiale. Au programme, accents au couteau, bande sonore tarantinesque, ambiance irrésistible, notamment. Je laisse Bertrand, du blogue Multa Paucis, vous en dire quelques mots : « côté mise en scène, la BBC a mis le paquet, c'est la classe absolue : stylisation de néo-film noir, lumières et cadrages soignés, reconstitution historique fascinante, aidée très légèrement par du synthétique discret sur quelques plans larges, et ces acteurs qui fument et fument encore, mais non pas pour nous faire une critique postmoderne à rebours à la con tel que dans Mad Men, mais parce que c'est l'époque et voilà tout, et de retrouver du coup ces postures de films hollywoodiens classiques de beaux et élégants acteurs avec une clope à la main. »

Masters Of Sex de Michelle Ashford

Poursuivant les aspirations du film Kinsey, soit tout ce qui entoure la sexualité humaine des années 50 -mais aussi le couple, les conventions, l'amour...- cette petite série est un petit régal.

Futurama (saison 7) de Matt Groening

Que d'inventivité, de sensibilité et d'humour ! La série tire admirablement sa révérence. Et contrairement à Dexter, Matt Groening et son équipe n'ont pas manqué leur épisode final -pour une énième fois de plus!

VOIR AUSSI:

Dallas Buyers Club et Prisoners aux Oscars

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