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Même s'ils continuent à citer le peuple à chaque souffle qu'ils poussent, la vaste majorité des Québécois n'est pas dupe: les débats «bobos» créés de toutes pièces par QS ne l'intéresse pas.
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Vêtue de ses Dr. Martens et de ses jeans, la guerrière de Taschereau réclamait qu'on en finisse avec le code vestimentaire, exigeant des députés qu'ils soient bien mis pour pénétrer dans l'institution qu'est le Parlement.
CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot
Vêtue de ses Dr. Martens et de ses jeans, la guerrière de Taschereau réclamait qu'on en finisse avec le code vestimentaire, exigeant des députés qu'ils soient bien mis pour pénétrer dans l'institution qu'est le Parlement.

Mercredi matin, Catherine Dorion faisait à nouveau les manchettes pour soulever une préoccupation d'importance nationale, probablement l'enjeu de l'élection passée pour une majorité de Québécois: la tenue des députés à l'Assemblée nationale. Vêtue de ses Dr. Martens et de ses jeans, la guerrière de Taschereau réclamait qu'on en finisse avec le code vestimentaire, exigeant des députés qu'ils soient bien mis pour pénétrer dans l'institution qu'est le Parlement.

Apparemment, ce serait crucial important pour le peuple de se sentir ainsi représenté. Quoi? Vous n'y croyez pas?

Pour le peuple

Pourtant, Manon Massé et Catherine Dorion, sa déclinaison à Québec, se tuent à le crier sur tous les toits: Québec solidaire serait le parti du peuple, celui qui parle pour le «vrai monde», le «monde fier», autant de formules creuses répétées ad nauseam durant la campagne électorale.

Systématiquement, les populistes en chef de QS se vantent que leur formation politique n'est pas comme les autres, qu'elle veut en finir avec les élites et la vieille classe politique, qu'elle porte en elle un projet révolutionnaire.

Québec solidaire serait le parti du peuple, celui qui parle pour le «vrai monde», le «monde fier», autant de formules creuses répétées ad nauseam durant la campagne électorale.

Durant la campagne électorale, c'était chaque jour ou presque dans les lignes du parti: «le peuple doit se remettre en marche», disait Manon Massé, le poing en l'air.

Une révolution de salon

Malgré leurs beaux discours où le mot «peuple» est galvaudé à chaque phrase, Québec solidaire prouve à chaque détour être destiné à demeurer une donnée insignifiante en dehors des quartiers bourgeois et universitaires.

C'est simple, les militants solidaires adhèrent à 100% à la nouvelle gauche antisystème, spécialisée dans «l'enculage de mouches», comme le dit l'expression. Quand ce n'est pas une fronde contre la racine latine du mot «patrimoine», les vaillants députés du peuple se battent pour pouvoir porter leurs Dr. Martens au salon bleu et ainsi paraître différents du reste, comme ils aiment s'en revendiquer.

La «grande percée en région» des solidaires le 1er octobre s'est faite à 100% dans les quartiers embourgeoisés et sur les campus universitaires, les seuls endroits où l'électorat pense que c'est vraiment «transgressif» de s'habiller en mou pour aller siéger à l'Assemblée nationale.

Ce changement en apparence les sert bien au niveau de l'image, mais qu'est-ce qu'il change réellement dans la vie du peuple?

Évidemment que non. Le peuple à qui QS dit parler en est bien conscient et c'est pourquoi il ne vote pas pour Manon et ses apôtres. La «grande percée en région» des solidaires le 1 octobre s'est faite à 100% dans les quartiers embourgeoisés (Taschereau, Jean-Lesage) et sur les campus universitaires (Sherbrooke, Rouyn-Noranda-Témiscamingue), les seuls endroits où l'électorat pense que c'est vraiment «transgressif» de s'habiller en mou pour aller siéger à l'Assemblée nationale.

Devoir de cohérence

S'ils veulent vraiment parler au «vrai monde», les élus de Québec solidaire auraient intérêt à se mettre au travail parlementaire plutôt que de lancer des débats impertinents sur la tenue vestimentaire dans l'hôtel du Parlement.

Les solidaires répètent comme un mantra que seuls 24% des électeurs inscrits ont appuyé la CAQ, ils feraient bien de se souvenir qu'ils ne représentent que 10% des électeurs inscrits et non la nation québécoise tout entière.

De toute façon, même s'ils continuent à citer le peuple à chaque souffle qu'ils poussent, la vaste majorité des Québécois n'est pas dupe: les débats «bobos» créés de toutes pièces par QS ne l'intéressent pas. Les luttes vertueuses de la gauche postmoderne ont beau avoir complètement envahi les médias, la majorité du monde les trouve absolument ridicules ou s'en fout tout simplement.

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