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Lancer des énormités sans nom aux partis d'opposition pour terrifier l'électeur mal informé via les gros titres de son journal matinal ne date pas d'hier.
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Le directeur de campagne du Parti libéral, Alexandre Taillefer, a déclaré que François Legault est «une menace à la paix sociale» et que la «crise sociale» guettait le Québec, advenant son élection le 1er octobre.
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Le directeur de campagne du Parti libéral, Alexandre Taillefer, a déclaré que François Legault est «une menace à la paix sociale» et que la «crise sociale» guettait le Québec, advenant son élection le 1er octobre.

Dimanche dernier, le directeur de campagne du Parti libéral, Alexandre Taillefer, a déclaré que François Legault est «une menace à la paix sociale» et que la «crise sociale» guettait le Québec, advenant son élection le 1er octobre. Tout individu ayant un peu d'esprit critique verra bien qu'il n'y a là que des attaques bêtes et erronées de la part du dauphin non élu du PLQ, dans le but de perpétuer une grande tradition libérale, soit celle de gagner par la peur d'abord.

Cette façon de faire, c'est-à-dire de lancer des énormités sans nom aux partis d'opposition pour terrifier l'électeur mal informé via les gros titres de son journal matinal ne date pas d'hier. Alors que la CAQ était une force politique insignifiante et que le Parti québécois était son seul véritable opposant, le Parti libéral faisait pareil, avec le nationalisme et l'indépendance pour boucs émissaires.

Ainsi, pendant des années, on agitait le spectre de «l'intolérance», du «repli sur soi» pour tout ce qui plaçait le Québec d'abord et l'infâme épouvantail référendaire pour faire frémir ceux qui font encore une syncope à la mention de la «séparation». Pas plus tard que l'an dernier, Philippe Couillard annonçait «dix ans de catastrophes» pour le Québec si celui-ci devenait souverain! C'est à peine s'il s'est retenu de prédire une pluie de crapauds et un Saint-Laurent dont les eaux seraient changées en sang...

Ce délire orchestré est l'unique stratégie libérale pour gagner des élections depuis le départ de Robert Bourassa.

Le fait est que ce délire orchestré est l'unique stratégie libérale pour gagner des élections depuis le départ de Robert Bourassa, dernier chef du PLQ avec un semblant de projet à proposer aux Québécois. Avec l'arrivée de Daniel Johnson, les libéraux ont adopté l'anti-séparatisme comme seule ambition pour le Québec, une vision bien vide considérant qu'elle se résume uniquement au rejet du projet popularisé par le Parti québécois.

À cela vient se greffer un multiculturalisme virulent pour non seulement protéger sa base électorale majoritairement immigrante, mais aussi pour se draper de vertu en chantant les vertus de «l'ouverture sur le monde» et de la «tolérance» comme le grand frère libéral à Ottawa.

Le Parti libéral, celui de la sécurité et du statu quo

De cette mixture dénuée d'ambition comme de considération pour la majorité historique québécoise est né le Parti libéral du Québec moderne, lequel se veut tout simplement le parti de la «sécurité», le parti du statu quo, celui pour qui «rien ne doit mourir et rien ne doit changer», pour ainsi citer Louis Hémon.

Les libéraux incarnent la sécurité pour les élites économiques satisfaites de gouvernements leur mangeant dans la main.

Les libéraux incarnent la sécurité pour les élites économiques satisfaites de gouvernements leur mangeant dans la main et ne les contraignant à rien. Les libéraux incarnent la sécurité pour ceux qui ont encore peur de se faire arracher leur chèque de pension ou d'assurance sociale si le Québec devenait un pays.

Les libéraux incarnent la sécurité pour les allophones et les anglophones qui souhaitent continuer de vivre entre eux sur l'île de Montréal et qui sont fondamentalement hostiles à toute mesure encourageant leur intégration au Québec.

Avec tous ces électeurs terrorisés à sa botte, on ne devrait pas se surprendre que le PLQ résiste bon an mal an à tous les scandales et à une usure du pouvoir incroyable pour conserver un confortable 30% dans les sondages et au moins une quarantaine de circonscriptions sûres.

La peur est le meilleur carburant dans une situation politique ou trop de gens votent contre quelque chose plus que pour une vision qui leur plait; les libéraux l'ont très bien compris. Ils savent qu'ils peuvent proposer quelques mesures insignifiantes, redoubler dans les attaques vicieuses et infondées contre tous les autres partis et qu'ils seront encore dans la course le jour du scrutin.

Le 1er octobre, ce sera le moment de leur prouver qu'ils ne sont pas infaillibles, que le Québec peut aspirer à plus que de vivre dans la terreur libérale.

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