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L'indépendance du Québec n'a pas de date d'expiration

Plus le temps passe, plus on en vient à constater que l'indépendance du Québec ne devient pas de moins en moins pertinente, mais bien de plus en plus vitale à la préservation des intérêts québécois.
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Depuis l'échec référendaire crève-cœur de 1995, et encore davantage depuis le début du 3 millénaire, le climat médiatique ambiant véhicule à répétition que l'indépendance du Québec, qui est pourtant sans contredit le projet politique ayant le plus mobilisé de l'histoire québécoise, ne serait plus qu'un vieux rêve dépassé. On avance que la quête d'un pays pour les Québécois, peuple tout à fait distinct des Canadiens, n'était qu'une passe momentanée, une crise de folie chez les baby-boomers que l'on devrait laisser mourir comme on laisse dépérir un malade en phase terminale. En somme, vouloir se gouverner nous-mêmes était une vulgaire mode et, désormais, la « modernité » commande que l'on cesse ces manifestations archaïques.

Pourtant, même 58 ans après la fondation du Rassemblement pour l'Indépendance Nationale, le RIN, et 50 ans après la publication due manifeste Option Québec de René Lévesque, les raisons de bâtir ce pays demeurent autant sinon plus valables. À la base, le mouvement indépendantiste se fonde sur le constat que les Québécois sont un peuple à part entière et qu'ils ont le droit de ce gouverner eux-mêmes, alors qu'en demeurant dans le Canada, ils sont subordonnés à une autre nation et forcés de suivre des lois décidées pour eux par d'autres. Cette réalité fondamentale a-t-elle changé? Nullement.

Malgré les beaux discours du « French Power » de Pierre Trudeau, du « fédéralisme rentable » de Bourassa et du « fédéralisme d'ouverture » de Stephen Harper, il n'en demeure pas moins que le Canada est structurellement inadéquat pour le Québec. La nation québécoise n'a que 23% des sièges à la Chambre des communes et se fait constamment ignorer par les 77% de Canadiens même lorsqu'on offre des postes de ministres à des Québécois, qui finissent toujours par agir dans l'intérêt des Canadiens. Mais pourquoi donc, sommes-nous en droit de nous demander? Pour la simple et bonne raison que la nation canadienne, qui est mue par les mêmes intérêts économiques et sociaux, gouverne en fonction de ses besoins et applique ces lois from coast to coast. Cet état de fait inclut le Québec qui, malheureusement pour lui, doit supporter ces décisions puisqu'il est subordonné au gouvernement fédéral.

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Depuis le début de l'histoire canadienne, on assiste à une centralisation des pouvoirs continue vers le gouvernement fédéral. Voilà une étape logique pour les provinces anglophones qui se sont donnés une véritable conscience commune avec le temps, alors que le Québec s'est découvert de son côté comme une communauté nationale à part entière. Si, à la base, le gouvernement fédéral n'était censé ne gérer que l'armée, les postes et plus tard les relations internationales, force est de constater qu'il a pris de plus en plus d'ampleur au grand bonheur de la nation canadienne souhaitant s'uniformiser et au détriment de la nation québécoise aspirant à affirmer son identité propre.

Plus le temps passe, plus on en vient à constater que l'indépendance du Québec ne devient pas de moins en moins pertinente, mais bien de plus en plus vitale à la préservation des intérêts québécois. Ainsi, l'indépendance, loin d'être le caprice d'une génération, est plutôt l'aboutissement d'un peuple qui ne souhaite pas passer sous le bulldozer centralisateur canadien. Il est donc tout à fait illusoire de fixer une date de péremption à l'indépendance du Québec, qui devient plus nécessaire de jour en jour. De décider nous-mêmes ce qui se passe chez nous, ce n'est pas une mode qui part et qui revient: c'est fondamental.

Avril 2018

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