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Avec son discours décomplexé, M. Legault rappelle ce que l'on avait aisément pu oublier: le nationalisme n'est pas réservé aux partis d'opposition.
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Canadian Press

L'éclatante victoire de la Coalition avenir Québec le 1 octobre a rapidement créé des remous en politique au Québec, surtout au niveau du rapport à l'identité. Avec son discours nationaliste décomplexé, François Legault rappelle quelque chose que l'on avait aisément pu oublier sous le poids de la gouverne libérale: le nationalisme n'est pas réservé aux partis d'opposition.

Avec son discours décomplexé, M. Legault rappelle ce que l'on avait aisément pu oublier: le nationalisme n'est pas réservé aux partis d'opposition.

Ce message, la CAQ l'a communiqué sans ambiguïté en affichant sans détour sa volonté de finalement encadrer les signes religieux pour les employés de l'État en position d'autorité.

Un son de cloche immanquable

On commence à peine à voir l'ampleur des conséquences du retour de nationalistes au sommet de l'État québécois, et ce n'est que le début. Depuis leur défaite, certains libéraux, dont Hélène David, Pierre Moreau et Alexandre Taillefer, soutiennent que l'erreur du PLQ a été de s'éloigner démesurément de la majorité francophone, ce que personne ne pourrait leur contester, et qu'en conséquence le salut des libéraux se trouverait dans le nationalisme!

Malgré qu'on puisse se montrer sceptique devant cette foi nationaliste soudaine provenant du parti le plus multiculturaliste au Québec, le fait que le PLQ soit ébranlé par la CAQ au point de vouloir «parler de nationalisme» en dit énormément.

Même sur la scène fédérale, le mot s'est visiblement passé. Le Nouveau Parti démocratique de Jagmeet Singh, qui tenait son congrès québécois la fin de semaine dernière à Trois-Rivières, propose d'étendre la loi 101 aux entreprises à charte fédérale et de concéder au Québec la souveraineté culturelle, une tentative évidente de parler aux nationalistes négligés depuis des années qui ont porté François Legault et ses troupes au pouvoir.

Il y a fort à parier que les conservateurs, qui depuis le début de l'année vantent leur «virage nationaliste» continueront de taper ardemment sur ce clou, cherchant à bâtir sur leur victoire dans Chicoutimi-Le-Fjord ayant porté Richard Martel à la Chambre des communes.

Un nationalisme incontournable

Tous ceux qui prétendaient que la CAQ était «pire que le PLQ» ou «pareille au PLQ» en campagne électorale n'auront d'autre choix que de se raviser. François Legault et son équipe ont beau ne pas être indépendantistes, leur arrivée à la tête du gouvernement a tout le potentiel de remettre les revendications nationales des Québécois au centre du jeu politique du Québec et même de la prochaine élection fédérale, à en croire les professions de foi des conservateurs et des néodémocrates.

Les partis ont compris une leçon du dernier scrutin: pour rafler la majorité des sièges au Québec, il faut prendre en compte le sentiment national québécois.

Depuis le 1 octobre 2018, le nationalisme québécois, longtemps enterré par les libéraux, semble refaire surface de manière si proéminente que le PLQ lui-même s'est vu forcé de le reconnaître et même de vouloir s'en faire le porteur. Les sorties qui s'accumulent de part et d'autre confirment que tous les partis ont compris une leçon du dernier scrutin: pour rafler la majorité des sièges au Québec, il faut prendre en compte le sentiment national québécois.

C'est là une excellente nouvelle pour tous ceux qui ont le Québec à cœur, puisqu'il y a longtemps que l'on n'a pas vu une telle ouverture aux revendications autonomistes québécoises. En espérant que les indépendantistes sachent tirer profit de ce climat favorable aux aspirations nationales des Québécois, puisqu'ils sont les seuls à pouvoir réellement les mener jusqu'au bout.

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