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La science des données fait sa révolution

LE MONDE EN 2025 - Dans les 10 prochaines années, les ordinateurs devraient aller au-delà de leur rôle d'assistants, et devenir des conseillers. Avec leur aide, nous ferons face aux challenges les plus difficiles du monde d'aujourd'hui.
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Ce billet fait partie d'une série de blogues célébrant les 10 ans du HuffPost, série pour laquelle nous avons invité des experts à réfléchir sur la prochaine décennie dans leurs domaines respectifs. Pour découvrir leurs blogues, visitez notre section Le monde en 2025.

Le Huffington Post, lancé en 2005, aurait été reçu d'une toute autre manière s'il avait vu le jour 10 ans plus tôt. Le lecteur lambda de 2005 était déjà rôdé en matière de technologie -il passait beaucoup de temps en ligne, communiquait surtout via courriel et téléphone portable, et se servait quotidiennement des réseaux sociaux. C'était pourtant avant la naissance de Siri, Google Now et Waze. Aujourd'hui nous sommes plus connectés que jamais et nous utilisons les machines intelligentes tout au long de la journée. D'abord destinés uniquement à l'usage des ingénieurs pour des tâches simples, les ordinateurs sont devenus des appareils polyvalents et des assistants personnalisés.

Et ce qui nous attend est encore plus captivant. Dans les 10 prochaines années, les ordinateurs devraient aller au-delà de leur rôle d'assistants, et devenir des conseillers. Avec leur aide, nous ferons face aux challenges les plus difficiles du monde d'aujourd'hui.

Jadis, les ordinateurs étaient fabriqués pour servir un seul objectif: rechercher dans une grande base de données et trouver des réponses à des questions spécifiques, trouver en quelque sorte l'aiguille dans une botte d'information. C'est toujours ce qu'ils font aujourd'hui -mais à des vitesses et des niveaux de complexité bien plus élevés. Les pouvoirs jumeaux de la science des données et de l'apprentissage par la machine nous ont permis de nous débarrasser d'un certain nombre de tâches longues et fastidieuses, nous permettant de nous consacrer à des objectifs bien plus importants.

Prenons par exemple le Fitbit. Nous pourrions certainement mesurer notre activité physique manuellement, mais nous ne serions pas aussi réguliers et précis que l'appareil digital portatif programmé pour le faire à notre place. Et que dire des véhicules autonomes ? Confier le soin de la conduite à un ordinateur peut nous faire gagner de longues heures qu'on pourra passer à travailler, à apprendre ou à discuter avec nos proches. On en tire aussi le bénéfice de la sécurité puisque les conducteurs informatiques ne sont jamais distraits par les conversations, la fatigue ou l'alcool.

Les outils numériques ne profitent pas seulement aux initiés. Les pêcheurs des côtes africaines utilisent désormais des téléphones portables pour trouver le marché qui leur permettra de vendre leur poisson au meilleur prix. Et les étudiants qui devaient partager un seul livre de cours pour toute la classe peuvent désormais avoir accès à des trésors d'information grâce à internet.

On dit pourtant que les ordinateurs iront plus loin. Leur capacité d'analyse ne cesse d'augmenter, et de plus en plus de données sont numérisées. Forts d'un large impact social, ils nous aideront à régler certains problèmes de fond comme le coût de la sécurité sociale ou le changement climatique.

Au cours des prochaines décennies, environ 60 millions d'humains migreront vers les villes chaque année. On devra tenter de régler les problèmes de circulation, d'essence, d'empreinte carbone et d'urbanisation. C'est là que la science des données entre en jeu. Dans la prochaine décennie, la masse d'information rassemblée augmentera de manière exponentielle -propriétaires successifs d'un véhicule, consommation d'essence, temps d'attente moyen à chaque feu de circulation. Nous ne serons pas en mesure d'analyser toutes ces données nous-mêmes, et nous ne connaîtrons pas toujours les bonnes questions à poser. Mais, forts d'une capacité d'apprentissage toujours plus élevée, les ordinateurs seront en mesure de décortiquer les masses de données et d'y distinguer des schémas et obstacles que notre intuition ne nous aurait pas permis de trouver. Par d'innombrables relations et dépendances et des plans d'urbanisme devenus beaucoup plus scientifiques, nous pourrons régler les problèmes potentiels avant même qu'ils se posent.

Les voitures sont déjà presque capables de nous mener automatiquement vers une destination définie. Dans la prochaine décennie, les ordinateurs, devenus conseillers, répondront à des questions que nous ne serions pas en mesure de poser.

La science des données transformera aussi la médecine. La Watson d'IBM est déjà capable de compiler les registres clients pour identifier les meilleurs traitements à administrer. Dans les années à venir, les machines auront acquis une telle capacité d'apprentissage qu'elles pourront combattre des catégories entières de maladies. On peut imaginer la matière biologique être séquencée, enregistrée dans une base de données et soumise aux analyses informatiques, avec à la clé un nombre ahurissant de possibilités. C'est toute notre vision du traitement et de la prévention qui pourrait en être métamorphosée. Aujourd'hui nous consultons les données quand la personne est déjà malade, et les études médicales se concentrent sur un échantillon spécifique de patients alors que le traitement leur a déjà été administré. Imaginons que la portée de nos analyses soit étendue au-delà de la maladie et qu'elle prenne en compte la qualité de l'environnement, la nutrition des enfants et la pratique d'un sport.

Et si les données anonymes collectées à partir des détecteurs de mouvements étaient collectées à des fins de prévention de la maladie? Et si les algorithmes informatiques parvenaient à définir une relation entre la génétique et le cancer? Tout comme on donne aujourd'hui à la recherche contre le cancer, imaginons qu'un jour chacun d'entre nous transmette anonymement ses données Fitbit pour permettre de meilleurs soins préventifs.

Nous sommes d'avis que le rôle des ordinateurs est de donner plus de pouvoir aux gens en complétant leurs capacités. La décennie à venir nous le prouvera. Nous construirons des machines qui iront bien au-delà de la simple exécution de tâches, et qui nous permettront à l'avenir de prendre de meilleures décisions. Quelle époque magnifique.

Cet blogue, publié à l'origine sur le Huffington Post américain, a été traduit de l'anglais par Matthieu Carlier.

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