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Vive le Roi, vive la Reine!

On ne peut plus se comporter comme de petits rois, ni socialement ni écologiquement.
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Les vieilles habitudes restent. C'est drôle d'entendre parler de démocratie alors qu'une énorme partie de la population demeure monarchiste. D'emblée, on dira que ce n'est pas vrai. Au Québec, au Canada, en Amérique, en Occident, nous sommes partisans de la démocratie. J'ai peine à le croire.

Au Québec comme ailleurs, les gens croient au bien-fondé de la monarchie de principe. Les gens croient que le Roi est maître. Les gens pensent qu'il est normal que l'on confère à un individu des pouvoirs spéciaux en fonction de sa parenté et de son lieu de naissance. De la même manière, la croyance populaire estime que le Roi doit choisir qui entre dans son royaume, aujourd'hui comme au Moyen-Âge.

Peu ont réellement compris qu'avant, bien avant d'être Québécois ou Canadiens, nous sommes terriens. Peu ont compris l'injustice de nous déclarer tout un chacun petits rois de notre royaume. Vous avez la malchance d'être né ailleurs : une douve administrative vous attend.

Parce que quelqu'un a eu la malchance de naître en Syrie, au Bangladesh ou en Somalie, tout ce qu'il peut espérer de son passage sur la Terre c'est de la misère et nous, en tant que petits, très petits rois, nous allons dire à ces gens qu'ils ne sont pas notre problème : « Ce manant n'est pas de notre royaume ! » Nous sommes et ils sont terriens.

Nous vivons tous et toutes sur un espace limité, avec des ressources limitées. À un certain moment donné, il faudra grandir et agir en conséquence.

Je suis un homme, blanc, né en Occident. S'il y a un biais favorable sur Terre, c'est envers moi.

Je suis un homme, blanc, né en Occident. S'il y a un biais favorable sur Terre, c'est envers moi. Je n'ai pourtant à priori rien demandé pour l'obtenir ; c'est seulement et uniquement circonstanciel. Je n'ai pas l'intention de changer de sexe ni de couleur de peau, mais la chose sur laquelle je peux travailler est sur l'empathie. Arriver à comprendre ce que l'autre vit et agir en conséquence.

Évidemment, ouvrir les portes du royaume aux autres c'est s'exposer, c'est partager. Ouais, pis ? L'ouverture aux autres nous a amené la cuisine asiatique et méditerranéenne. On est libéré du steak- blé d'Inde-patates. Je ne vois pas la perte. Chaque fois que je m'arrête pour aider un automobiliste en panne sur le bord de la route je m'expose. J'ai plus de risques de me faire frapper, je dois partager mon temps. Ouais, pis ? À la fin, j'ai aidé quelqu'un, il ne m'est jamais rien arrivé de mal et j'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de bien et je suis plus heureux.

On ne peut plus se comporter comme de petits rois, ni socialement ni écologiquement. La crise financière de 2008 aux États-Unis nous affecte encore. Pareil pour le ralentissement économique en Chine. Il faut regarder les problèmes de manière planétaire. Calculer son empreinte écologique est un bon point de départ pour avoir une idée de la place que l'on occupe dans le monde (ici par exemple). Si tout le monde sur la planète se comportait comme nous, ça aurait l'air de quoi ? C'est la question fondamentale qu'il faut se poser. Socialement autant qu'écologiquement.

Il faut arrêter de viser à une croissance économique insoutenable, tant en termes de surexploitation des ressources que des individus.

Il faut arrêter de viser à une croissance économique insoutenable, tant en termes de surexploitation des ressources que des individus. Le fait qu'il n'y ait pas de stratégie globale visant à contrôler la population mondiale est aberrant. Ça dépasse l'entendement. Tout comme le gaspillage de denrées alimentaires pour garder un prix élevé. Nombre d'aberrations trop longues à énumérer, car on continue à penser comme au Moyen-Âge et à limiter notre territoire au lieu de le partager. Il est grandement temps de prendre du recul et de regarder vers où vogue le navire et d'imaginer où l'on se retrouvera si l'on ne change pas le cap.

Avril 2018

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