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Non! Aylan Kurdi n'est pas la honte de l'Europe

Il est la triste et malheureuse illustration d'une Arabie saoudite, d'un Qatar et d'un Koweït sans humanisme et profondément raciste. Sociétés à proximité de la Syrie qui nagent dans des océans de richesse et contrôlent des millions d'hectares de terres du Golfe, mais qui n'accueillent presque aucun réfugié. Ces pays ne font pas leur «part».
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Aylan Kurdi sans vie. Photo la plus exposée médiatiquement dans les journaux européens et sur les réseaux sociaux d'un enfant mort noyé sur une plage de Turquie.

Non! Aylan Kurdi n'est pas la honte de l'Europe.

Il est la triste et malheureuse illustration d'une Arabie Saoudite, d'un Qatar et d'un Koweït sans humanisme et profondément raciste. Sociétés à proximité de la Syrie qui nagent dans des océans de richesse et contrôlent des millions d'hectares de terres du Golfe, mais qui n'accueillent presque aucun réfugié. Ces pays ne font pas leur « part ».

Ces pays construisent des murs pour empêcher les populations environnantes de traverser les frontières et usent d'une législation contraignante pour que les réfugiés et les migrants économiques demeurent des citoyens de seconde zone pour ne pas dire des esclaves avec le système de la kafala.

On reproche souvent à Israël la situation des réfugiés palestiniens. Quelle est leur situation dans les pays du Golfe? Peu glorieuse. Les restrictions sont nombreuses tant sur le plan économique, social et éducatif. 60 ans plus tard, ils ne sont toujours pas considérés comme des citoyens dans les pays qui les ont accueillis, c'est tout dire...

L'Europe, les pays du Golfe : deux poids, deux mesures

Au XXIe siècle, la promesse d'un monde multipartite entraîne l'exigence d'une juste répartition des difficultés. Ce n'est actuellement pas le cas! Pire, des relents du 19e siècle refont surface par des appels : « Nous devons accueillir! », « Soyons généreux! » disent en cœur les commentateurs. Pourquoi, les pays du Golfe ne peuvent-ils pas eux aussi? Serait-ce un aveu pudique d'un sentiment de supériorité morale des Occidentaux face à l'inhumanité orientale?

On exige de l'Europe de la compassion, de l'ouverture et de la générosité dans une période incertaine où la crise économique frappe les couches sociales les plus vulnérables du Vieux-Continent. Cette exigence morale que nous avons envers l'Europe, mais pas envers les pays du Golfe est un nouveau coup sur le clou du populisme européen qui ne cesse de croître. On n'exige rien de ces pays! Je le répète. Quand ces pays feront-ils « leur part » dans cette tragédie?

Il est temps de négocier!

Cette tragédie syrienne dure depuis trop longtemps! Quatre ans, plus de 200 000 morts et la création d'un monstre, l'État islamique. Cette tragédie est le résultat de l'interventionnisme occidental et plus spécifiquement de l'administration américaine d'Obama après le Printemps arabe.

Printemps d'espoir, les pays occidentaux ont saisi l'opportunité pour déstabiliser des pays autoritaires ou dictatoriaux. Le résultat est horrifiant! Il n'y a jamais autant eu de pays en guerre ou des troubles sérieux que sous l'administration d'Obama. La Libye, l'Irak, la Syrie, l'Égypte, Turquie et l'Ukraine en sont quelques exemples.

Pour l'Europe la situation est insoutenable. L'Europe semble ne gérer que des crises. Elles viennent et se suivent. Crise financière, crise de l'Euro, crise grecque, crise des migrants. Pire, aujourd'hui l'Europe démontre son inutilité. La seule solution proposée à ce jour, une répartition contraignante des réfugiés aux pays adhérents de l'Union Européenne. La répartition des réfugiés n'est qu'une soupape d'une Europe en ébullition. Cela ne fera que gagner du temps.

Pour les grandes puissances aujourd'hui, la guerre ne se fait plus de manière frontale, mais par lutte d'influence. En Syrie s'affrontent les superpuissances que sont les États-Unis et la Russie ainsi que des puissances régionales, la Turquie, l'Iran, l'Arabie Saoudite et le Qatar.

Personne ne pliera par la force armée. Il est temps de négocier! Il est temps pour les grandes puissances de s'asseoir et de discuter des modalités d'une pacification de la région. Réglons la situation syrienne et le flux des réfugiés cessera. Continuons d'utiliser la Syrie comme terrain de lutte d'influence et la crise des réfugiés perdurera avec le risque de déstabiliser une région bien mal-en-point.

Les négociations seront exigeantes, mais l'Europe ne peut être à elle seule la caution de cette faillite morale internationale.

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