«Je ne connais pas la question, mais le sexe est définitivement la réponse», aurait dit un jour Woody Allen. On pourrait même ajouter: "mondialement", tant la révolution sexuelle, née dans les années 1960, n'en finit pas de faire des vagues.
De la libération des femmes à la reconnaissance des transgenres, les nouvelles frontières de la sexualité bougent tous les jours, bousculant les petits conforts de la pensée. Soixante-cinq ans après la mise sur le marché américain de la première pilule contraceptive Enovid, les États-Unis continuent de montrer l'exemple, oubliant leurs pudeurs puritaines: la légalisation en juin par la Cour suprême du mariage gai sur l'ensemble du territoire en apporte la preuve éclatante. Tout comme l'annonce de l'installation de toilettes non sexistes à la Maison-Blanche, nouveau geste de Barack Obama en faveur des transgenres. De quoi nourrir les inquiétudes des conservateurs de tout poil qui s'imaginaient que le XXIe siècle serait spirituel et le voient se transformer en vaste intervalle sexuel.
La décadence menace l'Occident, dénoncent en chœur les dirigeants russes ou chinois, sans s'apercevoir que les revendications des minorités sexuelles dans leur propre pays se font de plus en plus fortes. Ils devraient surtout jeter un œil sur les dernières statistiques publiées par les autorités médicales américaines: on y apprend que seulement 44 % des jeunes filles et 47 % des garçons âgés de 15 à 19 ans reconnaissent avoir déjà eu un premier rapport sexuel. Des chiffres en chute de 14 % pour les filles et de 22 % pour les garçons en un quart de siècle. La nouvelle génération est peut-être plus libérée, mais aussi moins pressée.
Billet publié, à l'origine, dans le Courrier international de cette semaine, dont voici le sommaire.
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