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Qu'un sang impur...

Il vous est raconté par ailleurs, l'histoire de cette députée israélienne noire d'origine éthiopienne, Pnina Tamano-Shata, qui a été interdite de don de sang par l'équivalent de la Croix-Rouge, à l'occasion d'une opération organisée dans l'enceinte de la Knesset, le parlement à Jérusalem.
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Il vous est raconté par ailleurs, l'histoire de cette députée israélienne noire d'origine éthiopienne, Pnina Tamano-Shata, qui a été interdite de don de sang par le Magen David Adom, l'équivalent de la Croix-Rouge, à l'occasion d'une opération organisée dans l'enceinte de la Knesset, le parlement à Jérusalem. Une responsable du Magen David Adom, filmée et enregistrée par une caméra vidéo, lui a expliqué que "selon les directives du ministère de la Santé, il n'est pas possible d'accepter le sang spécial d'origine juive éthiopienne".

Selon les médias, le ministère de la Santé estime que le sang des juifs d'origine éthiopienne qui ne sont pas nés en Israël est susceptible de propager des maladies notamment le sida. Tollé général dans le pays. Les responsables du Magen David Adom ont alors indiqué qu'ils étaient prêts à accepter le sang de la députée, mais que celui-ci serait congelé et ne serait pas utilisé, a précisé Ynet, le site internet du Yedioth Aharonot. Pour autant, le même ministère de la santé envisageait, en mars dernier, de lever l'interdiction faite aux homosexuels de donner leur sang en raison du risque d'une transmission du VIH. Interdiction qui perdure en France, soit dit en passant.

Pour revenir à notre députée d'origine éthiopienne, une précision : après la défection de Benyamin Netanyahou (trop cher, le voyage), c'est Pnina Tamano-Shata qui a représenté Israël à la journée d'hommage à Nelson Mandela en Afrique du Sud...

Propagée par le site Your Jewish News, une rumeur a couru selon laquelle un rabbin haredi (ultra-orthodoxe) interdisait toute transfusion à un homme juif de sang provenant d'une femme, même juive, d'un juif non orthodoxe et, évidemment, d'un goy, un non-juif. Cela a été vigoureusement démenti par un porte-parole de l'association Lev Malka, le troisième plus important collecteur de sang en Israël (le premier étant Magen David Adom). Il indique qu'il s'agissait d'une mauvaise traduction d'un article en hébreu du Yedioth Aharonot. "Nous acceptons le sang de tout sexe et de toute religion. Aucun rabbin reconnu n'y trouve à redire". L'existence de ce rabbin ultra-orthodoxe anonyme, qui a l'instar d'un Drago Malefoy (mais si, vous avez bien lu Harry Potter, quand même) refuse le sang de bourbe ("mudblood"), soulève un grand scepticisme de la part de l'athée militant Ryan Lee Hall sur son blog.

Cela dit, chez les haredim, si cette histoire d'interdits sur la transfusion sanguine n'est pas prouvée, il est un fait établi que, pour se marier, des tests ADN sont requis. La maladie de Tay-Sachs, appelée aussi idiotie amaurotique familiale, est une maladie neurodégénérative présente autrefois parmi les juifs ashkénazes. Elle a généralement disparu, mais deux cas ont été recensés en Israël en 2010 (et précédemment un cas en 2004 et un autre en 2005). Chez les juifs haredim, le dépistage de la maladie de Tay-Sachs est obligatoire avant une union. Pas de test ADN, pas de mariage, rapporte le quotidien Haaretz..

Les mêmes juifs ashkénazes qui ne seraient pas tous nés d'une mère juive, elle-même née d'une mère juive et ainsi de suite depuis la dispersion du peuple juif à travers le monde. A en croire une étude reprise dans une note par notre ministère des affaires étrangères, la majorité des juifs ashkénazes (juifs d'Allemagne et d'Europe de l'Est) descendrait d'ancêtres européens, remettant ainsi en question des études précédentes. Les nouveaux résultats suggèrent que c'est la conversion au judaïsme de femmes européennes qui aurait permis l'établissement d'une communauté juive dans la plupart des pays européens plus que l'effet d'une diaspora.

C'est que, parfois, des femmes on n'en trouve pas suffisamment. Adepte du "vrai judaïsme orthodoxe", la discrète communauté des samaritains ne compte plus qu'environ 750 membres dans le monde. Mais la consanguinité menace sa survie. D'où ses efforts pour attirer des femmes étrangères, quitte à rompre avec la tradition comme le rapporte le quotidien espagnol El Pais.

Je vais vous dire, l'obsession de la pureté du sang... vous savez où cela mène, n'est-ce pas?

Vous m'avez compris.

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Avril 2018

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