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François, Benoît et les autres: un film interminable

Voilà, la fête est finie. Les lampions sont éteints. On a rangé les cotillons, ramassé les confettis. C'est la gueule de bois post-papale. Je suis un peu barbouillé. Beuh...
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AFP

Ah là là... Quel week-end ! J'ai failli claquer d'overdose. Overdose papale. Depuis jeudi matin jusqu'à dimanche soir, François, Benoît, Jean et Jean Paul, matin, midi et soir, je n'en pouvais plus. Pitié. Grâce. Un peu de miséricorde, quoi. Moi qui ne suis déjà pas un bon juif, j'étais à deux doigts de devenir un mauvais chrétien.

Un coup de pub interplanétaire pour le Vatican

Du marketing de ouf. La double canonisation de Jean XXIII et de Jean Paul II, c'est le coup de maître du pape François. Je ne vais pas revenir sur les tenants et les aboutissants vaticanesques de cette opération qui, en associant deux papes que tout opposait, a permis à François de réconcilier les libéraux et les conservateurs de l'Église catholique. Mais chapeau, les spin doctors du Saint-Siège ! Tous les médias de la planète mobilisés pendant quatre jours et tous les regards convergeant vers le plus petit État au monde (0,44 km2). Beau travail.

Une superproduction médiatique comme peu d'institutions peuvent en réaliser

Une fiesta à 7,6 millions de dollars. 800 000 fidèles place Saint-Pierre, 1700 cars, 58 charters, 5 trains rien que pour la Pologne. 4326 places de stationnement pour les cars. Quelque 600 volontaires d'associations catholiques pour accueillir les pèlerins, 1000 employés supplémentaires pour le service public de nettoyage, plusieurs centaines de médecins et infirmiers pour l'assistance médicale assurée à 14 points de la ville, cinq lieux de réanimation, 106 ambulances, 81 équipes de secouristes, 7500 personnes pour assurer l'ordre qu'il s'agisse de volontaires de la protection civile, d'agents de police, de carabiniers, de la "Guardia di finanza", 1000 toilettes chimiques (pour le chiffre exact concernant les commodités, il y a débat), 2630 volontaires pour distribuer 4 millions de bouteilles d'eau aux pèlerins.

Ce n'est pas tout. Il y avait là 5000 prêtres romains et 200 séminaristes. L'Oeuvre romaine des pèlerinages a installé 19 écrans géants pour la retransmission en direct à distance de la messe de canonisation. Par ailleurs, 200 prêtres ont distribué la communion au cours de la cérémonie.

Et je ne vous dis pas le business. Des hôtels complets partout. Restaurants, pizzeria, bars et glaciers, mais aussi les boutiques de souvenirs et de cadeaux, pris d'assaut. Se sont vendus comme des petits pains, rosaires, portraits et médailles des deux papes sanctifiés, évangiles de poche, avec le must absolu, la "Miséricorde" cette petite boîte de médicaments inventée par François il y a quelques mois, qui contient non pas des pilules, mais un rosaire.

Voilà, la fête est finie. Les lampions sont éteints. On a rangé les cotillons, ramassé les confettis. C'est la gueule de bois post-papale. Je suis un peu barbouillé. Beuh...

Et que vois-je ! Que lisent mes yeux hagards ! Le pape Paul VI, qui a succédé à Jean XIII, sera béatifié le 19 octobre prochain selon l'hebdomadaire religieux Credere. Sans moi.

Cette chronique a précédemment été publiée sur le site Fait-religieux.com

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