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Il n'ira plus... zob... ouah!

Prêtres chrétiens, ne fréquentez que des prostituées édentées de 90 ans (oui, c'est moins bien mais c'est pour votre intégrité virile) ; djihadistes, n'exécutez les infidèles qu'avec des pistolets à bouchon (oui, ça fait moins mal, mais on est bien content en cas d'erreur).
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Ce billet a également été publié sur Fait-religieux.com

Je vous la raconte comme je l'ai lue. Au Cameroun, le père Mathieu, un Français de l'Ordre du Carmel, aimait bien les plaisirs de la chair. Un peu comme DSK, si vous voyez. Sauf que, quand même, un homme d'Église... Bref, papa Mathieu était connu et reconnu dans le quartier Auberge, à Bafoussam (283 km à l'ouest de Yaoundé). Le quartier Auberge, c'est là qu'exercent les péripatéticiennes locales. Un jour, il est invité par le père supérieur du Mont Carmel, d'origine allemande, Ludwig Blumen au grand séminaire de Nkolbisson à Yaoundé. Ah, zut, et les fifilles, alors, comment faire ? Ni une ni deux, le père Mathieu décide d'y aller avec deux gagneuses déguisées en carmélites. Comme ça, le séminaire ne sera pas d'un ennui total. Et il ne le fut pas. Trois jours de galipettes frénétiques. Avec également le père Ludwig en invité vedette.

A la fin du séjour, une dispute éclate entre le prêtre et les deux prostituées au sujet du tarif. Les deux dames réclament la somme de 75 000 francs CFA (environ 160 dollars) chacune comme il a été convenu à leur départ de Bafoussam. Le prêtre français ne leur ayant remis que 40 000 francs CFA (environ 90 dollars) pour les deux, les discussions s'animent jusqu'à ce que, de guerre lasse, il leur propose 70 000 francs CFA (environ 150 dollars) chacune, mais les deux dames réclament une petite rallonge affirmant qu'elles auraient servi le père supérieur, Ludwig Blumen, ce qui n'était pas prévu dans le contrat.

«Quoi ?! Plus un franc, plus un sou !», glapit le prêtre comme Jambier-De Funès dans la Traversée de Paris. Croyant avoir fini la transaction, le père Mathieu demande une petite gâterie aux deux filles de petite (très petite) vertu.

«Bien sûr, mon chou...» Et soudain, clac, ouille ! La dénommée Chimène Z. alias La Bombe, qui s'était baissée pour porter le sexe du père Mathieu dans sa bouche en a profité pour lui arracher la verge avec ses dents, pendant que sa copine étouffait les cris de douleur de ce dernier. Après avoir laissé le prêtre souffrir tout seul enfermé dans sa chambre, elles ont pris la fuite avant d'être rattrapées par des éléments de la Brigade de gendarmerie de Mvog-Betsi à la gare routière pour Bafoussam. «Nous sommes dans le métier depuis 28 ans et ça nourrit son homme. Moi, je paie les impôts à la mairie de Bafoussam», a confié Chimène. Après interrogatoire et une amende de 15 000 francs CFA (environ 30 dollars), les deux prostituées ont recouvré la liberté. Quant au père Mathieu, retrouvé le soir de l'agression qui s'était déroulée au petit matin, il a été admis en soins intensifs à l'hôpital militaire de Yaoundé.

Une autre histoire tranchante: on change de religion

Nous sommes cette fois en Syrie. Dans une rue d'Alep, deux hommes exposent comme un trophée la tête d'un homme barbu, décapité peu de temps avant. La victime serait un Irakien chiite venu soutenir le régime alaouite (branche du chiisme) de Damas. Ses bourreaux, deux membres de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), une émanation irakienne d'Al-Qaïda présente en Syrie. Sauf que, ben... il y a eu erreur sur la personne.

«L'homme décapité a été identifié comme étant Mohammad Marrouche», explique Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Il n'est pas un militant pro-Assad, mais un membre d'Ahrar al-Cham, un groupe de combattants sunnites luttant pour la destitution du dictateur syrien.

Mohammad Marrouche a été blessé lors de combats autour d'une base militaire à l'est d'Alep opposant djihadistes et rebelles syriens à l'armée du régime, appuyée par des membres du Hezbollah chiite libanais et de combattants du groupe Abou Fadl al-Abbas (composé de chiites irakiens). A l'hôpital où il était soigné, Mohammad Marrouche aurait évoqué dans un délire - dû aux médicaments - les noms d'Ali et Hussein, figures majeures du chiisme. «C'était la dernière chose qu'il avait entendue des combattants chiites avant qu'il ne soit blessé», explique le directeur de l'OSDH. Il n'en fallait pas plus aux membres de l'EIIL, farouches ennemis des chiites, pour considérer l'homme comme un ennemi et le décapiter.

Rapidement, un porte-parole de l'EIIL, Omar al-Qahtani, publie un communiqué, demandant «compréhension et clémence» pour cet acte et expliquant qu'il y avait eu erreur sur la personne. Penaud, le porte-parole tente d'absoudre ce meurtre en rappelant un épisode du Coran où Allah aurait pardonné un homme qui a tué un croyant par erreur. C'est vrai, c'est ballot.

Moralités : prêtres chrétiens, ne fréquentez que des prostituées édentées de 90 ans (oui, c'est moins bien, mais c'est pour votre intégrité virile) ; djihadistes, n'exécutez les infidèles qu'avec des pistolets à bouchon (oui, ça fait moins mal, mais on est bien content en cas d'erreur).

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