Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Way Running développe une chaussure de course écoresponsable

L'entreprise québécoise veut révolutionner le cycle de consommation entourant l’industrie de la chaussure pour la course à pied.
Les premières paires de souliers Way Running devraient être livrées à leurs clients en avril 2020.
Courtoisie Way Running
Les premières paires de souliers Way Running devraient être livrées à leurs clients en avril 2020.

Pour faire convenablement de la course à pied, il faut une bonne paire de souliers. C’est la base pour éviter les blessures.

Mais après avoir couru des centaines de kilomètres, la semelle se dégrade et il faut acheter de nouvelles chaussures. Et le cycle continue ad vitam aeternam. Et que faire avec vos souliers si vous ne voulez pas les envoyer aux poubelles? Les options sont encore limitées.

Une entreprise québécoise veut révolutionner le cycle de consommation entourant l’industrie de la chaussure pour la course à pied. Way Running, fondée entre autres par les Montréalais Mathieu Desjardins et Dmitry Rysakov, a développé un soulier écoresponsable qui pourra être recyclé.

En 2018, plus de 24,2 milliards de paires de souliers ont été produites dans le monde, selon le World Footwear Yearbook. De plus, selon le département de l’Intérieur des États-Unis, les Américains envoient plus de 300 millions de paires de souliers dans un site d’enfouissement chaque année.

«On regarde où l’industrie s’en va et chaque année, on fait des nouveaux produits, mais l’aspect environnemental n’est pas pris en compte», a expliqué Mathieu Desjardins en entrevue téléphonique.

«Il y a une opportunité d’intégrer ça et pas juste pour faire un nouveau produit, mais pour construire une compagnie qui va avoir [l’aspect environnemental] à coeur. Une compagnie qui veut faire de l’argent, mais qui peut le faire en changeant un peu le modèle d’économie de consommation au lieu de tout le temps reproduire de nouvelles choses», a-t-il ajouté.

Mathieu Desjardins et Dmitry Rusakov ont participé à toutes les étapes du projet, ayant eux-mêmes conçu la chaussure.
Courtoisie Way Running
Mathieu Desjardins et Dmitry Rusakov ont participé à toutes les étapes du projet, ayant eux-mêmes conçu la chaussure.

Deux ans après avoir eu cette idée, les fondateurs de Way Running ont dévoilé leur chaussure. Fabriqué à partir de matériaux naturels et avec un look épuré, le quartier (haut du soulier) est compostable puisqu’il combine la laine de mérinos et le Tencel, un matériel qui provient des arbres.

Quant à la semelle, elle est faite de plastique, mais sans réaction chimique, ce qui lui permet d’être recyclée à la fin de son cycle de vie. C’est grâce au troisième fondateur, Mick Kaplan, que Way Running a pu développer sa semelle.

«L’avantage de la nouvelle technologie qu’on utilise, c’est qu’on fait fondre le plastique et on injecte des bulles d’air dedans. Ça fait une mousse où on est capable d’aller chercher les mêmes caractéristiques, mais en fin de vie, c’est recyclable. On peut récupérer la mousse et la remouler pour un autre soulier», a précisé Mathieu Desjardins, lui-même adepte de la course à pied.

De Montréal à la Corée

Après des tests effectués auprès d’un groupe de coureurs diversifiés, Way Running est confiant d’avoir conçu une chaussure écoresponsable et qui peut être en même temps performante et confortable.

La startup montréalaise a lancé il y a un peu plus d’une semaine sa campagne sur Kickstarter. L’entreprise a pour objectif d’amasser 30 000$ pour pouvoir concevoir les moules pour toutes les grandeurs de semelle.

MISE À JOUR:

L’entreprise Way Running a annoncé le 26 novembre dernier qu’elle annulait sa campagne de sociofinancement.

«Nous avons réalisé le potentiel de nouvelles idées et de nouvelles opportunités. [...] Nous ne voulions pas tourner les coins ronds et pour mettre le projet à terme en respectant son essence nous devons retourner à la table à dessin.»

Si Way Running fait présentement affaire avec une usine en Corée pour l’assemblage de la chaussure, à long terme, les partenaires aimeraient bien rapatrier toute la production à Montréal. Le recyclage de la chaussure se fera d’ailleurs dans la métropole.

Les clients qui auront acheté une paire de souliers pourront la renvoyer directement dans les locaux de l’entreprise et obtiendront un rabais sur leur prochain achat.

«Si la chaussure n’est pas trop usée ou qu’elle demande seulement une altération mineure, on peut la réutiliser pour des programmes pour des pays en voie de développement», a affirmé Mathieu Desjardins.

Le soulier peut aussi être en noir avec la semelle blanche ou grise.
Courtoisie Way Running
Le soulier peut aussi être en noir avec la semelle blanche ou grise.

«Si les souliers sont détruits, on peut en disposer. On peut recycler la mousse (semelle) et la réutiliser pour faire d’autres semelles. Le quartier, étant donné qu’il est en matériaux naturels, c’est compostable», a-t-il mentionné.

Pour l’instant, les clients n’ont que le choix entre une chaussure blanche ou noire. Si les ventes vont bien, Way Running voudrait éventuellement offrir d’autres couleurs. Au prix régulier, la paire de souliers se vendra 195$. Pour la campagne Kickstarter, le prix a été fixé à 145$. Au moment d’écrire ces lignes, Way Running était à environ 1500$ d’atteindre son objectif avec près de trois semaines à faire à la campagne de financement.

À voir: la course à pied réduit le risque de décès toutes causes confondues

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.