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Voici quelques conseils pour protéger vos informations sur Facebook

Facebook a été accusé de ne pas avoir averti 50 millions d'utilisateurs dont les renseignements personnels auraient été utilisés par une firme politique liée à Donald Trump en 2016.

Rompre avec Facebook est difficile. Le géant des réseaux sociaux digère visiblement mal le rejet et malgré ses récents mauvais coups, il ne semble pas vouloir vous laisser aller (vous et vos renseignements personnels) sans se battre.

La dernière accusation envers Facebook est survenue en fin de semaine, lorsque des législateurs américains et britanniques se sont interrogés à savoir pourquoi le réseau n'avait pas averti les 50 millions d'utilisateurs dont les renseignements personnels avaient été utilisés par une firme politique liée à Donald Trump lors de sa campagne électorale de 2016. Ces informations auraient été utilisées afin de créer un logiciel «permettant de prédire et d'influencer le vote des électeurs».

Par le passé, Facebook a déjà été accusé de trahir la confiance de ses utilisateurs, alors que le réseau a accepté de devenir un outil de désinformation et a même avoué avoir placé de fausses publicités politiques afin d'induire en erreur des électeurs.

Même en mettant de côté la peur que ces renseignements puissent aboutir aux mauvais endroits, certains usagers n'en peuvent tout simplement plus des photos de chats et de repas. Ils voudraient quitter le réseau social, mais Facebook ne leur facilite pas la tâche. Que doit donc faire un utilisateur de Facebook qui en a assez? Qu'est-il possible de faire pour limiter l'accès à vos renseignements personnels? Voici quelques conseils:

1. N'utilisez pas Facebook pour vous connecter à d'autres applications.

Évidemment, il est plus pratique d'utiliser Facebook pour se connecter à d'autres applications que d'apprendre 2000 mots de passe par coeur. Par contre, quand vous agissez ainsi, vous permettez à ces applications d'accéder à vos renseignements Facebook. Et qui sait ce qu'elles pourraient en faire?

2. Souvenez-vous que ceux qui sont connectés sont le maillon faible.

Disons que vous avez sagement suivi le conseil de ne devenir ami sur Facebook qu'avec les gens que vous connaissez réellement. Vous pouvez même être encore plus sélectif: n'acceptez que votre famille et vos amis d'école.

Lorsque vous ouvrez la porte de Facebook à des étrangers, vous les laissez accéder à vos informations. Dans le même ordre d'idée, vous pouvez modifier vos paramètres pour que vos publications ne soient plus visibles par les amis de vos amis et par le public.

Les gens ajoutent régulièrement leurs collègues de travail à leur liste d'amis. Cela peut être délicat, si vous vous plaignez au sujet de quelqu'un au bureau ou si vous publiez des photos inappropriées.

3. Ne laissez pas les autres publier sur votre journal de bord.

Voulez-vous vraiment que vos exploits collégiaux, comme la fois où vous vous êtes réveillé dans une benne à ordures, soient partagés avec toutes vos connaissances. «Ah, le bon vieux temps.» Il se peut que votre employeur potentiel ne soit pas d'accord avec vous.

Les comités de sélections universitaires, vos futurs employeurs et même vos futures épouses vont tous aller visionner votre profil en ligne. Assurez-vous au moins de contrôler votre journal de bord et de mettre à l'écart vos mauvaises fréquentations passées.

Dans le même ordre d'idée, vous n'avez pas à partager vos problèmes de santé en ligne.

4. Faites attention à ce que vous partagez.

Même la publication la plus inoffensive peut se retourner contre vous dans les mains d'une personne mal intentionnée. Vous appréciez tous ces messages vous souhaitant un joyeux anniversaire sur Facebook? Votre date de naissance est un élément primordial à la vérification de votre identité. Le fait que Facebook rappelle à vos amis la date de votre anniversaire est à la fois gentil et dangereux.

Il n'y a également aucune raison à activer la fonction de géolocalisation lorsque vous publiez sur Facebook. Le site laisse vos contacts savoir où vous êtes et ce que vous faites. Il peut devenir dérangeant de recevoir des notifications sur les activités de vos amis. Si vous voulez boire votre café en paix, modifiez vos paramètre de confidentialité.

5. Aimez moins, inquiétez-vous plus.

Aimer des publications peut être très tentant sur Facebook. Il y a des tonnes de publications, de groupes, de films et de livres alléchantes. Le hic, c'est que ces «j'aime» aident à définir votre profil en ligne.

Attention, il est difficile de supprimer son compte

Facebook aime s'accrocher à ses utilisateurs, avance Serge Egelman, le directeur de recherche du laboratoire en sécurité utilisable et expérimentale de Berkeley, une compagnie affiliée à l'Université de Californie, Berkeley, qui fait des recherches sur la façon dont les gens prennent des décisions concernant leur vie privée et leur sécurité. Le laboratoire utilise ensuite ces informations pour construire des systèmes et des interfaces plus sécuritaires.

Le vrai travail de Facebook est de récolter des renseignements, déclare Egelman, et le site a depuis des années compliqué la vie de ceux qui voulaient supprimer les leurs (internet ne laisse pas cette chance, de toute façon). Une fois que vous publiez quelque chose, cela reste pour toujours. Avant 2007, Facebook ne supprimait pas vraiment les renseignements des utilisateurs, même si leurs comptes étaient supprimés. Les profils étaient plutôt suspendus, ce qui permettait aux usagers de retrouver leur compte et leurs informations dès qu'ils révoquaient leur décision. En 2008, Facebook commence à offrir l'option de supprimer définitivement un profil.

Facebook n'est pas intéressé à laisser aller vos informations s'il peut faire de l'argent avec celles-ci.

Aujourd'hui, Facebook offre deux options à ses usagers qui veulent quitter FB: la désactivation, ce qui permet de conserver leurs renseignements personnels jusqu'à leurs retours (même s'ils ne réactivent pas leur comptes, le site aura toujours accès à ces informations) et la suppression, qui supprime définitivement les informations des utilisateurs, mais qui nécessite un long et complexe processus. Ceux qui choisissent malgré tout cette marche à suivre doivent ensuite attendre environ deux semaines avant que la suppression ait lieu. S'ils se connectent à leur compte pendant cette période d'attente, le processus est invalidé et ils doivent recommencer le processus à zéro.

Il y a aussi une troisième option, qui consiste simplement à abandonner son profil et à arrêter de fréquenter Facebook, ce qui arrive relativement régulièrement, selon Egelman.

Facebook n'a pas répondu aux demandes du HuffPost de fournir les statistiques concernant le nombre d'usagers ayant supprimé, désactivé ou abandonné leurs comptes.

Egelman souligne que le «droit à l'oubli» existe dans l'Union Européenne, mais pas aux États-Unis. «Les États-Unis doivent se doter de législations plus rigoureuses afin que nous bénéficions du droit d'être oubliés et que nos renseignements aussi», a-t-il déclaré au HuffPost.

La vérité est que la majorité des renseignements accumulés par des compagnies via Facebook sert à vous envoyer des publicités ciblées. Même s'il est ennuyant d'avoir l'impression que quelqu'un guette vos moindres faits et gestes, leur but n'est rien de plus qu'identifier les consommateurs potentiels pour un produit donné. Mais, bien sûr, il existe tout de même des personnes à même de voler votre identité, vider vos comptes bancaires ou cambrioler votre maison après avoir appris que vous étiez en vacances à Hawaï en consultant vos photos Facebook.

«Facebook en sait beaucoup à votre sujet, assure Egelman, mais gardez quelque chose en tête: Facebook n'est pas intéressé à laisser aller vos informations s'il peut faire de l'argent avec celles-ci. Voici la politique de Facebook concernant ce qu'il va faire et ne pas faire avec vos renseignements.»

Faites attention à vos activités sur tous les réseaux sociaux, incluant Facebook. Appréciez le site pour ce qu'il a à vous offrir: la capacité de rester en contact avec des personnes éloignées et la possibilité de partager des moments de la vie quotidienne avec vos connaissances. Mais faites attention à ce que vous publiez.

Ce texte initialement publié sur le HuffPost États-Unis a été traduit de l'anglais.

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