Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

J'ai rassemblé 125 médecins de 95 pays différents dans une vidéo et voici notre message

«La réalité des études en médecine et du travail de médecin est bien différente d’un pays à l’autre. (...) Mais une chose nous unit tous: ce désir d’aider, d’aider sans discrimination.»
Michelle Houde
Courtoisie Michelle Houde
Michelle Houde

J’ai toujours cru que notre monde n’était bien qu’un seul monde: un monde sans frontières.

Sur mon bras, un tatouage représente ma vision de la vie: «vivir para servir» (qui veut dire «vivre pour servir» en espagnol), écrit sur un extrait de la partition Imagine de John Lennon - le segment de la chanson qui dit : «You may say I’m a dreamer, but I’m not the only one».

Rêveuse et idéaliste, j’ai toujours voulu aider et protéger ceux qui en avaient besoin, donner une tribune aux causes peu populaires et une voix aux plus marginalisés de notre société.

J’ai eu la chance, à 17 ans, de découvrir Phú Tho, une petite communauté du Vietnam, dans le cadre d’une introduction à la coopération internationale avec le Collège Saint-Sacrement. Ce dont je me rappelle le plus de cette expérience, c’est le sentiment de découvrir la beauté de la diversité. J’y ai fait des rencontres exceptionnelles, dont une amie qui représente d’ailleurs le Vietnam dans ma vidéo, huit ans plus tard.

Michelle Houde, à l'Assemblée mondiale de la Santé 2019 (de l'Organisation mondiale de la santé), avec ses amis mexicains et hondurien
Courtoisie Michelle Houde
Michelle Houde, à l'Assemblée mondiale de la Santé 2019 (de l'Organisation mondiale de la santé), avec ses amis mexicains et hondurien

Lors de mes études en médecine, je me suis beaucoup impliquée dans la Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine (IFMSA), qui unit 1,3 million d’étudiants à travers le monde. J’ai participé à plusieurs assemblées internationales pour former mes pairs dans le domaine de la santé publique, après avoir moi-même beaucoup appris d’eux.

J’ai aussi agi à titre de déléguée de la Fédération lors de trois assemblées générales annuelles de l’Organisation panaméricaine de la santé et de l’Organisation mondiale de la santé. Présenter un discours en tant que représentante des étudiants en médecine devant une salle remplie de tous les leaders en santé du monde fut une des plus belles expériences de ma vie.

Ces événements, en plus de stages médicaux au Bénin, en Slovénie et au Panama, m’ont permis de rencontrer des jeunes des quatre coins du globe qui partageaient ma vision de la médecine, et de la vie!

“J’ai réalisé que, malgré tout ce qui pouvait séparer nos pays, nous étions unis dans cette situation d’adaptation, de travail acharné, d’isolement, de déchirements, de peurs... et d’espoir.”

Depuis le début de la pandémie, je vis beaucoup d’anxiété face aux changements fréquents dans le système de santé, qui s’est d’ailleurs adapté de manière extrêmement résiliente, je tiens à le mentionner.

Lorsque j’ai décidé de contacter quelques amis de l’international pour voir comment ils allaient, ils m’ont tout de suite transmis de la force. J’ai réalisé que, malgré tout ce qui pouvait séparer nos pays, nous étions unis dans cette situation d’adaptation, de travail acharné, d’isolement, de déchirements, de peurs... et d’espoir.

Je me suis donc lancée un défi: réunir des jeunes professionnels de la santé de 50 (puis 100) pays en guise de message d’espoir. Pour être honnête, ce processus a été pour moi comme le soleil dans la tempête, l’union dans l’isolement.

J’ai d’abord écrit à certains amis personnels qui vivent ailleurs dans le monde. Puis, voyant leur enthousiasme, j’ai téléchargé une liste de tous les pays du monde, puisque je me devais d’avoir la meilleure représentativité possible.

J’ai ainsi contacté tous les individus et toutes les associations d’étudiants en médecine que j’ai pu trouver sur internet, un à un, afin de trouver des participants. Certaines personnes m’ont également aidée à recruter des étudiants de pays où j’avais moins de contact, particulièrement sur le continent africain.

“Certains pays ont une connotation spécifique à la guerre, à la pauvreté ou au surpeuplement, par exemple. Mais de voir qu’une cause commune s’ajoutait à celles, multiples, qui nous unissaient déjà, et de le capturer en vidéo, ça m’a émue.”

La réponse fut vraiment bonne! La majorité d’entre eux se sont sentis interpellés par la cause et ont noté le besoin d’un mouvement de solidarité internationale. J’ai discuté avec chacun d’entre eux pour en connaître plus sur la situation de la COVID-19 dans leur pays. Je peux dire que j’admire profondément leur capacité d’adaptation et leur dévouement.

Je me rappelle avoir eu les larmes aux yeux en recevant les vidéos. Certains pays ont une connotation spécifique à la guerre, à la pauvreté ou au surpeuplement, par exemple. Mais de voir qu’une cause commune s’ajoutait à celles, multiples, qui nous unissaient déjà, et de le capturer en vidéo, ça m’a émue.

La réalité des études en médecine et du travail de médecin est bien différente d’un pays à l’autre. Certains sont peu payés, plusieurs travaillent de longues heures, et beaucoup font face à des inégalités de santé bouleversantes. Mais une chose nous unit tous: ce désir d’aider, d’aider sans discrimination.

«You may say I’m a dreamer, but I’m not the only one. I hope today you will join us, and the world will live as one.»

Vous direz peut-être que je suis une rêveuse, mais je ne suis pas la seule. J’espère qu’aujourd’hui, vous vous joindrez à nous, et que le monde ne sera qu’un.

Voyez la vidéo réalisée par Michelle Houde ci-dessous:

La section Perspectives propose des textes personnels qui reflètent l’opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle du HuffPost Québec.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.