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Véronique Hivon veut un «Je contribue» pour l'éducation

Iriez-vous donner un coup de main pour désinfecter la classe de votre enfant?
Véronique Hivon
Jacques Boissinot/La Presse canadienne
Véronique Hivon

Craignant que le système d’éducation n’approche déjà son «point de rupture», trois semaines après une rentrée compliquée par la COVID-19, Véronique Hivon aimerait voir naître une nouvelle plateforme «Je contribue» pour permettre aux Québécois d’aller donner un coup de main dans les écoles, cette fois.

«La crise est déjà là et l’épuisement se fait déjà sentir», a affirmé la députée péquiste en entrevue avec le HuffPost Québec, lundi. «Si on veut se rendre à la fin de l’année en un seul morceau, il va falloir commencer à voir venir.»

Mme Hivon estime qu’un modèle semblable à la plateforme «Je contribue» mise en place ce printemps pour inviter la population à prêter main forte dans le réseau de la santé pourrait permettre de venir combler temporairement certains besoins dans les écoles, alors que les «tâches connexes» explosent pour tout le personnel.

«Ce qu’on voit déjà sur le terrain c’est que les enseignants gèrent beaucoup la COVID au quotidien», avance-t-elle, énumérant notamment les diverses tâches de désinfection et de surveillance prises en charge par ceux-ci depuis le retour en classe.

Alors que les besoins en rattrapage et en suivis personnalisés pour les élèves en difficulté «ne vont aller qu’en augmentant», Mme Hivon fait le pari que des retraités ou des étudiants au baccalauréat en enseignement seraient prêts à mettre l’épaule à la roue.

«Pourquoi ne pourraient-ils pas prêter main forte pour faire l’école à distance ou des suivis individuels avec des élèves en attente de résultats [de test de dépistage]?» évoque-t-elle.

Et même sans aucune formation ni expérience, des citoyens pourraient contribuer, en épaulant par exemple les concierges, qui «font à peu près chaque jour ce qu’ils faisaient avant quelques fois par année» en termes de nettoyage et de désinfection, affirme-t-elle.

«Avec le coeur qu’ont les Québécois, j’ai du mal à penser qu’il n’y aurait pas des dizaines et des dizaines de personnes qui lèveraient la main», dit-elle.

L’éducation, «un investissement»

Le gouvernement devrait toutefois être prêt à délier les cordons de la bourse pour mettre en place des incitatifs financiers à participer à un tel programme, comme il l’a fait en santé ce printemps.

La porte-parole du Parti québécois en matière d’éducation déplore par ailleurs que le gouvernement Legault semble réticent à injecter les sommes nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du réseau de l’éducation malgré la pandémie.

«L’éducation, c’est un investissement. C’est cliché, mais il faut le répéter parce que ça ne semble pas être la logique du gouvernement», lance-t-elle.

«C’est quand même déplorable que parce que ça ne saigne pas, parce qu’il n’est pas question de douleur physique, on ne s’emploie pas à déployer toutes les ressources pour que les élèves passent à travers cette crise-là en bonne santé pédagogique, alors qu’il est question de leur développement.»

Le ministère de l’Éducation n’avait pas répondu aux questions du HuffPost Québec, lundi après-midi.

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