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Gilbert Rozon acquitté de viol et d'attentat à la pudeur

La plaignante dans l'affaire, Annick Charette, a accepté d'être identifiée publiquement.

Le fondateur de Juste pour rire, Gilbert Rozon, a été acquitté de viol et d’attentat à la pudeur.

La juge Mélanie Hébert de la Cour du Québec a rendu son verdict mardi après-midi au palais de justice de Montréal. La lecture de son jugement a duré plus d’une heure.

Même si la juge ne croit pas la version des faits donnée par l’accusé, elle estime que son récit soulève néanmoins un doute raisonnable, est-il écrit dans sa décision de 30 pages.

Elle rappelle que le verdict d’acquittement ne signifie pas que les gestes reprochés ne se sont pas produits.

“Il signifie simplement qu’il subsiste, dans l’esprit du tribunal, un doute raisonnable quant à la culpabilité de Monsieur Rozon parce que le ministère public ne s’est pas déchargé de son fardeau.”

Un peu plus tôt, la juge avait accepté la demande de la victime présumée de lever l’ordonnance de non-publication sur son identité. Il s’agit d’Annick Charette, 60 ans.

Mme Charette s’est adressée aux médias après l’acquittement.

«Je pense que ce mardi 15 décembre va rester un jour sombre pour toutes les victimes d’agression sexuelle au Québec», a-t-elle déclaré.

Mme Charette est la secrétaire générale-trésorière de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC—CSN).

Des manifestants se sont rassemblés devant le Palais de justice de Montréal pour dénoncer le manque de soutien aux victimes d'agressions sexuelles.
Étienne Brière/HuffPost Québec
Des manifestants se sont rassemblés devant le Palais de justice de Montréal pour dénoncer le manque de soutien aux victimes d'agressions sexuelles.

Gilbert Rozon avait été accusé pour des événements remontant à 1980.

Alors âgé de 25 ans, il avait invité Mme Charette, âgée de 20 ans, pour une fin de soirée dans une discothèque des Laurentides.

La femme, qui a témoigné avec aplomb lors du procès, a raconté à la juge Hébert qu’après la discothèque, Gilbert Rozon devait la reconduire chez elle mais s’est arrêté en chemin à la maison de sa secrétaire pour aller chercher des documents. À l’intérieur, Mme Charette a raconté qu’il s’est jeté sur elle pour l’embrasser, lui mettant la main au décolleté, puis tentant de lui retirer ses petites culottes. Elle s’est débattue et l’a repoussé pour qu’il cesse, a-t-elle témoigné.

Gilbert Rozon a plutôt relaté une fin de soirée romantique, lors de laquelle ils se sont embrassés devant le feu de foyer. Mais lorsqu’il a tenté de mettre la main sous sa jupe, elle se serait raidie et il aurait arrêté net, dépité.

Le lendemain matin, les versions sont tout aussi opposées: la plaignante a relaté s’être réveillée au petit matin parce que Gilbert Rozon était sur elle, déterminé à avoir une relation sexuelle. Elle n’y a jamais consenti, a-t-elle rapporté dans la salle de Cour.

L’accusé a dit s’être réveillé alors que la plaignante était à califourchon sur lui, en train de “se faire l’amour”.

En quittant la salle de Cour, Gilbert Rozon n’a pas voulu parler aux journalistes, répétant “sans commentaire”.

Avec La Presse canadienne

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