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L'Université McGill fait face à une poursuite et une démission dans le cadre d'allégations de harcèlement

La Faculté de dentisterie se retrouve sous les projecteurs.
SteveRosset

L'Université McGill fait face à au moins une poursuite pour diffamation, dans le cadre d'allégations de harcèlement psychologique et sexuel à la Faculté de dentisterie. Selon nos informations, le vice-doyen de cette faculté a remis sa démission.

La Faculté de dentisterie est sous les projecteurs depuis le mois de décembre, lorsque CBC Montréal a diffusé un reportage décrivant le mauvais traitement des plaintes d'agression sexuelle et de harcèlement psychologique. Un rapport interne, dont le HuffPost Québec a obtenu copie, décrit une situation où les étudiants craignent de témoigner contre les dirigeants, de peur que cela se fasse «au détriment de leur réussite académique et de leurs futures carrières».

L'auteur de la plainte qui a mené à ce rapport est passé à la prochaine étape dans son conflit avec la faculté. Il poursuit l'université, un administrateur et un professeur pour harcèlement psychologique et diffamation.

«On m'a fait doubler ma troisième année d'études, mais cette décision a été renversée en appel. Sauf que sur ma lettre de recommandation, le doyen a quand même indiqué que j'avais doublé. Ce qui est faux!», affirme l'étudiant, qui a demandé que son nom ne soit pas publié afin de ne pas nuire à sa carrière.

L'ancien étudiant indique dans sa poursuite que cette lettre de recommandation est nécessaire pour être accepté en résidence. Une mention négative peut l'empêcher de poursuivre sa carrière de dentiste ou d'être admis aux cycles supérieurs d'études. Il a déjà perdu deux années de salaire potentiel, prétendument à cause de cette lettre.

L'homme en question dit aussi avoir été visé injustement par un de ses professeurs, qui aurait notamment lancé un objet sur un véritable patient pendant un cours de pratique clinique.

«Étant donnée la nature de cette transgression, je crois que des mesures disciplinaires sont justifiées dans le cas présent», indique le rapport interne à propos de cet incident.

L'ancien étudiant réclame près de 483 000$ à l'université, principalement pour les deux années de salaire perdues.

Le HuffPost Québec a tenté de joindre le doyen de la Faculté de dentisterie, Dr Paul Allison. Le service des communications de l'Université McGill a répondu que l'institution ne commentera pas un dossier judiciarisé.

L'université indique aussi que «à McGill, les dénonciations pour harcèlement ou violence sur un membre de notre communauté sont prises au sérieux. La priorité de McGill est d'assurer le succès, le bien-être et la sécurité de ses étudiants, de ses professeurs et de son personnel».

Une seconde poursuite se prépare

Selon nos informations, une seconde poursuite pourrait s'ajouter au dossier. Un autre étudiant, Gregory Gareau, estime aussi avoir été l'objet de harcèlement. On lui a aussi demandé de reprendre une année d'études et son appel a été refusé.

M. Gareau affirme avoir été visé pour ses demandes d'accommodements. Il a demandé une chaise adaptée pour un handicap physique subi lors d'un accident de la route.

«À cause de cette demande, je suis arrivé sur leur écran radar comme étant un fauteur de troubles», affirme-t-il.

Les allégations de M. Gareau n'ont pas encore été mises à l'épreuve d'une enquête interne ou d'un procès.

M. Gareau a mis en ligne une page GoFundMe pour payer ses frais d'avocats.

Selon CBC, un professeur de la Faculté de dentisterie a aussi fait l'objet d'une plainte interne, d'une enquête criminelle et d'une plainte en déontologie pour une agression sexuelle sur une étudiante. La cause criminelle n'a pas mené au dépôt d'accusations, mais la plainte devant l'Ordre des dentistes du Québec serait toujours en cours.

Démission du vice-doyen

Dans la foulée des différentes allégations visant la Faculté de dentisterie de McGill, le vice-doyen Shahrokh Esfandiari a quitté ses fonctions administratives mardi, selon un échange obtenu par le HuffPost Québec.

Dr Esfandiari est décrit par M. Gareau et l'autre étudiant comme ayant participé au climat de silence instauré à la faculté. Le rapport de la vérificatrice le disculpe de l'allégation de harcèlement, mais souligne qu'il a été incapable de mettre fin à la situation problématique.

Le HuffPost Québec a tenté de contacter le Dr Esfandiari, sans succès.

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