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L’unification indépendantiste et le destin du Bloc québécois

Ce projet plutôt cosmétique, sinon de «feu de boucane», rejette ironiquement les indépendantistes sans rejeter l’indépendance.
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Les dirigeants du parti aussi doivent agir dans la sagesse et la prudence des chemins démocratiques ainsi qu’en accord avec la proposition principale adoptée au Conseil général précédent.
Facebook/Bloc québécois
Les dirigeants du parti aussi doivent agir dans la sagesse et la prudence des chemins démocratiques ainsi qu’en accord avec la proposition principale adoptée au Conseil général précédent.

La fin de semaine dernière, il a été longuement question d'unification au Conseil général du Bloc québécois.

Il est tentant de dire qu'il existe des catégories d'indépendantistes. Le projet de refondation, mis en évidence à la rencontre, en fait mention. Mais pour faire un pays, il faut la condition nécessaire et suffisante qu'une seule loi, que la Loi des lois, prédomine sur notre territoire. C'est donc simplement ce projet emballant d'espoir de liberté qui passe par ce besoin d'être maître chez soi — ce que la Loi des lois permet. Alors, il est confondant d'enfermer les indépendantistes dans de fausses catégories. On veut un pays, ou pas.

L'ambiguïté sur le choix de bâtir un pays est un malaise qui pourrit l'évidence. Le Québec debout est assis entre deux chaises.

Dans tout parti, il existe des membres qui sont hésitants. L'ambiguïté sur le choix de bâtir un pays est un malaise qui pourrit l'évidence. Le Québec debout est assis entre deux chaises. Il est indépendantiste, et/ou peut-être, fédéraliste et vice versa. Le Bloc québécois n'a rien à faire qui vaille avec ces membres qui s'esquivent de tout. La cohérence et la rigueur doivent prévaloir.

Le Conseil général du 18 août 2018, une méprise

Les dirigeants du parti aussi doivent agir dans la sagesse et la prudence des chemins démocratiques ainsi qu'en accord avec la proposition principale adoptée au Conseil général précédent.

En refusant d'intégrer la proposition principale dans leur projet, comme il était proposé, le Conseil général de cette fin de semaine aura-t-il plutôt vidé le Bloc québécois de sa substance indépendantiste? Faut-il rappeler que cette proposition principale avait été votée à l'unanimité en avril dernier à Drummondville et que la promotion de l'indépendance sur toutes les tribunes avait fait l'objet du référendum le 1er juin dernier et voté à plus de 66% des membres?

Voilà la méprise que ne voulait surtout pas voir le projet de refondation. Ce projet plutôt cosmétique, sinon de feu de boucane, rejette ironiquement les indépendantistes sans rejeter l'indépendance tout en disant «peut-être» aux fédéralistes et «non» au fédéralisme. L'ex-chef Gilles Duceppe, lui, a dit voir le retour de la cohérence. À étirer la sauce, l'autre ex-chef, Michel Gauthier, y verrait peut-être aussi de la cohérence, mais de conservateur.

Aussi, en évitant les mises en garde incluses dans le rejet de l'injonction par la juge Dallaire la veille du Conseil, certains portent une responsabilité majeure. Des personnes-clés dénient les règles démocratiques.

C'est dans la nonchalance et l'insouciance que des leaders ont pris acte des mises en garde apportées à leur connaissance. En faisant la même proposition, d'apparence contraire aux Statuts et règlements de celle considérée hypothétique la veille et déposée à la cour, ils se sont arrogé des droits sous de faux prétextes.

L'élection du président du parti par une proposition irrégulière a été le clou du mauvais spectacle.

C'est le congrès national, instance suprême du parti, qui peut changer les règles du jeu, et non pas le Conseil général. La prise de contrôle du parti aura bel et bien été faite dans la parfaite méprise des Statuts et règlements. L'élection du président du parti par une proposition irrégulière a été le clou du mauvais spectacle.

Aussi, était-il vraiment de bonne stratégie de leur part pendant l'été, d'extirper des indépendantistes, pour les remplacer par des bénis-oui-oui ou encore de créer des associations de circonscriptions «bidon» dans le seul but d'augmenter le nombre de délégués favorables à leurs stratégies?

Mario Beaulieu, ex-président du parti ainsi que d'autres députés ont-ils à utiliser du personnel de bureau pour s'introduire dans plusieurs circonscriptions et d'y faire «le ménage (sic)»? Pourtant ne devions-nous pas nous attendre du président du parti, responsable de la vie démocratique, qu'il ne soit justement pas à la fois juge et partie. Pour plusieurs membres dont je ne peux me faire le porte-parole, il y a, désormais, plus que matière à réflexion.

Manifestement, le Bloc québécois se disperse et s'éloigne des indépendantistes. Aurait-il déjà renié sa destinée?

Doit-on comprendre que l'unification se résume au déni des Statuts et règlements du parti, aux départs souhaités des membres qui ne pensent pas comme eux, et à un bon plan de marketing ? Ils n'auront malheureusement pas compris la différence entre l'unification et l'inclusion! –-OU-- que l'unification devait se faire par l'inclusion et non par l'exclusion de ceux qui ne pensent pas comme eux ou qui souhaitaient tout simplement le respect des règles et surtout le respect des membres militants!

Oui, la déception était palpable samedi dernier. Manifestement, le Bloc québécois se disperse et s'éloigne des indépendantistes. Aurait-il déjà renié sa destinée?

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