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Une sénatrice d'extrême droite arrive en burqa au parlement en Australie

Son attitude a été vivement critiquée par le ministre de la Justice.

De son propre aveu, l'événement était quelque peu "extrême". La parlementaire australienne Pauline Hanson, leader du parti nationaliste One nation, a surpris ses collègues ce jeudi 17 août en arrivant vêtue d'une burqa au Sénat.

Elle dit avoir souhaité, par ce coup d'éclat, réaffirmer sa position en faveur de l'interdiction de ce vêtement religieux.

La stupéfaction était lisible sur les visages des sénateurs, réunis au parlement pour une séance de questions au gouvernement, lorsque Pauline Hanson a fait son entrée. Des "Oh!", "Mais...?" ont été entendus dans les rangs, suivis de chuchotements interrogatifs.

La sénatrice d'extrême droite, élue de l'État du Queensland, n'a pas tardé à retirer son vêtement une fois à sa place, alors que son identité avait été vérifiée avant son entrée dans la salle.

"Je suis contente d'enlever ce vêtement, car il ne devrait pas avoir sa place dans ce parlement, a-t-elle dit. Si quelqu'un se présente devant une banque ou un autre bâtiment vêtu d'une cagoule ou d'un casque, on lui demandera de l'enlever. Pourquoi n'est-ce pas le cas lorsque quelqu'un se couvre le visage et ne peut pas être identifié?"

L'attitude de Pauline Hanson a été très vivement critiquée par le ministre australien de la Justice, George Brandis: "Je ne vais pas faire semblant d'ignorer votre coup d'éclat. Nous savons tous que vous n'êtes pas une adepte de la foi islamique. Je vous avertis et vous conseille, avec tout mon respect, d'être prudente dans l'attaque que vous pouvez porter contre les sensibilités religieuses des Australiens", a-t-il dit, sous les applaudissements des parlementaires.

"Nous avons environ un demi-million d'Australiens musulmans dans ce pays, et la grande majorité d'entre eux sont bons et respectueux de la loi, a-t-il ajouté. Ridiculiser cette communauté, l'acculer, se moquer de ses vêtements religieux est consternant. Et je vous demanderais de réfléchir à ce que vous avez fait."

"J'espère que cela ouvrira le débat", s'est justifié la sénatrice à la radio australienne, mettant en avant les "problèmes de sécurité" provoqués par ce vêtement. "Ces gens" qui portent la burqa "doivent aller dans un pays qui répond à leurs attentes", a-t-elle insisté.

La mise en scène de Pauline Hanson intervient deux jours seulement après la publication d'un rapport du gouvernement américain sur la liberté religieuse dans le monde en 2016, pointant notamment du doigt le discours anti-musulmans de la leader nationaliste.

Le chapitre sur l'Australie revient en effet sur le premier discours au Sénat de Pauline Hanson, dans lequel elle mettait en garde contre le "danger" couru par son pays "d'être submergé par les musulmans". "Le Premier ministre Malcolm Turnbull a exprimé son désaccord et rappelé que '(son) engagement était que l'Australie soit une société multiculturelle et ouverte basée sur le respect mutuel'", rappelle le rapport, présenté par le Secrétaire d'État américain Rex Tillerson.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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