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Une manifestation pro-armes s'organise à la place commémorative des victimes de Polytechnique

Les organisateurs se font solidement critiquer.
La place du 6-décembre-1989.
La Presse canadienne/Graham Hughes
La place du 6-décembre-1989.

Une manifestation pro-armes s'organise à la place du 6-décembre-1989, un lieu créé à la mémoire des 14 femmes tuées à la Polytechnique par Marc Lépine à l'aide d'une carabine Ruger Mini-14.

En entrevue avec La Presse, le vice-président de Tous contre registre des armes à feu, Guy Morin, s'est défendu de vouloir provoquer en tenant ce rassemblement à l'endroit où est commémoré la mémoire des victimes de la tuerie misogyne.

«On aurait bien aimé faire la manifestation dans un sous-sol d'église de Maniwaki, mais personne n'en aurait parlé. Le seul but, c'est d'attirer l'attention et de démontrer que Poly se souvient [un groupe de pression qui milite pour un contrôle strict des armes] utilise chaque année l'événement de la Polytechnique pour ramasser de l'argent pour défendre un agenda - le contrôle des armes à feu - en disant qu'ils veulent défendre des vies. Nous aussi, on veut défendre des vies», a-t-il soutenu en entrevue.

En début de journée, les réactions n'ont pas tardé à se faire entendre, d'abord de la ministre de la Condition féminine, Hélène David.

Valérie Plante demande l'annulation de l'événement

En mêlée de presse à l'hôtel de ville, Mme Plante a demandé à ce que l'événement soit annulé. «Je leur demande de faire preuve de discernement et de revisiter leur stratégie», a jugé Mme Plante.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait plus tôt signifié son indignation sur son compte Twitter.

En début d'après-midi, le premier ministre Justin Trudeau a également utilisé le média social pour livrer le fond de sa pensée, qualifiant le geste «inutile et provocateur».

La députée de Québec solidaire, Manon Massé, dit qu'elle «ne veut pas commenter pour ne pas donner plus de visibilité à ce groupe».

Familles outrées

Les familles des victimes y voient justement un manque de sensibilité, un affront à la mémoire des femmes qui ont été assassinées par Marc Lépine, le 6 décembre 1989.

"Les gens ont le droit d'exprimer leur inquiétude et ils ont le droit de prendre part au débat, parce que c'est un débat de société. Sauf qu'il y a des endroits pour le faire et il y a des manières pour le faire. C'est très agressif comme moyen de communication de la part de ce groupe-là", a opiné Mme Sylvie Haviernick, dont la soeur, Maud, est l'une des victimes de la tuerie.

"C'est vraiment une forme d'utilisation à mauvais escient. Je pense que c'est vraiment de la provocation, oui, de la provocation ou, du moins, un manque total de respect pour d'une part le souvenir de l'événement et pour les gens qui ont contribué pendant des années

à faire en sorte qu'on ait une société qui soit plus libre, mais en même temps avec un contrôle sur la sécurité publique qui est nécessaire", a commenté Mme Haviernick.

Plusieurs citoyens se sont rendus sur la page de l'événement Facebook pour faire entendre leur opinion sur la tenue de l'événement à cet endroit.

Facebook/Rassemblement des Gunnies
Facebook/Ressemblement des Gunnies
Facebook/Ressemblement des Gunnies
Facebook/Ressemblement des Gunnies
Facebook/Ressemblement des Gunnies

D'autres personnes ont également réagi sur les médias sociaux.

Avec La Presse canadienne et Catherine Lévesque

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