Contre toute attente, la première décision majeure de Donald Trump en politique étrangère s'avère judicieuse. Par ailleurs, le fait que l'inaction précédente de l'Administration Obama lui ait permis de redorer son image à si bon compte est tout de même dommage.
Une précision, pour ne pas verser dans le manichéisme ambiant: ne pas frapper en 2013 était probablement une erreur et en tout cas une faute morale, mais pas une décision prise à la légère par le Président Obama. La situation en 2013, en Syrie, était bien différente. Les questions qui se posaient à Obama étaient alors celles-ci:
1. La possibilité qu'une réplique américaine provoque la chute du régime Assad alors très affaibli entraînait de lourdes interrogations -sans réponses évidentes- sur ce que serait l'après Assad.
2. Un risque d'engrenage militaire était à craindre dans un contexte où Assad (et ses parrains) pouvait avoir intérêt à un bras de fer avec Washington.
Barack Obama a tranché, au prix d'une atteinte à la crédibilité américaine (il avait mis en garde la Syrie contre l'utilisation des armes chimiques considérées comme une "ligne rouge" à ne pas franchir, sous peine de représailles... qui n'ont jamais eu lieu), d'un renforcement de Assad et de ses alliés et d'une prime à l'opposition la plus radicale.
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La situation à laquelle Donald Trump fait face est bien différente. Les questions sur qui prendrait le pouvoir si Assad chutait (les modérés? les durs? le chaos?) et sur l'implication qui en résulterait pour les Etats-Unis ne se posent plus vraiment aujourd'hui.
Aujourd'hui le régime d'Assad a la main et paraît renforcé depuis la chute d'Alep. De toute façon, le but de Trump n'est pas de le faire chuter. Intervenir est donc plus aisé que pour Obama. Ça n'en est pas moins une bonne chose de l'avoir fait. À condition que cela ait des effets politiques, et soit autre chose qu'une punition certes souhaitable mais symbolique.
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