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Tolérance zéro pour tous les types de harcèlement

Hélène David croit que les électeurs ne pardonneront plus de tels écarts de conduite.
LA PRESSE CANADIENNE

MONTRÉAL – Au lendemain du retrait des candidats Éric Tétrault et Normand Sauvageau, visés par des plaintes de harcèlement, l'une des ministres du gouvernement Couillard croit que les électeurs ne pardonneront plus de tels écarts de conduite de la part de leurs politiciens.

La ministre de l'Enseignement supérieur Hélène David, qui vient de déposer une stratégie d'intervention pour prévenir et contrer les violences à caractère sexuel sur les campus, est d'avis que les Québécois sont de « moins en moins » tolérants à l'endroit du harcèlement sous toutes ses formes – qu'il soit sexuel ou psychologique, à l'école ou au travail.

« Tous partis confondus, tous gouvernements confondus, toutes provinces confondues, je pense que c'est quelque chose maintenant qui est dans le discours public, s'est-elle avancée en entrevue avec le HuffPost Québec. Moins les gens sont tolérants, plus il y a des dévoilements ou des dénonciations et plus ça va devenir, probablement, un facteur extrêmement important. »

Plus tôt en journée, le premier ministre Philippe Couillard a dit que la campagne du candidat libéral Éric Tétrault ne pouvait plus durer, en raison des allégations de harcèlement psychologique à l'endroit d'employées lorsqu'il était un haut dirigeant chez ArcelorMittal.

« L'important pour nous, c'est que M. Tétrault a pris sa décision. Elle était évidente. Je ne pense pas que sa campagne pouvait continuer même une journée de plus », a-t-il dit.

Sans pointer son parti du doigt ni nommer M. Tétrault, Mme David estime que le harcèlement « interpelle toutes les couches de la société ». Elle se réjouit toutefois de voir que des entreprises et des institutions ont dû revoir leurs façons de faire pour éviter de telles situations.

« Je pense que c'est un progrès de société que de [se demander] : est-ce que je me sens harcelée? Il y a beaucoup d'organismes qui ont dû regarder leurs méthodes et je pense que ça, c'est un avancement de la société. »

« Année charnière »

Près d'une année s'est écoulée depuis la série d'agressions sexuelles aux résidences de l'Université Laval et le dévoilement de certaines initiations scolaires dégradantes. C'est à la suite de ces événements que Mme David a décidé de s'attaquer à ce problème de front.

Des consultations menées dans les derniers mois ont abouti en une stratégie d'intervention contre les violences sexuelles, qui forcera les établissements universitaires et collégiaux à adopter une politique de prévention des violences à caractère sexuel. Un projet de loi devrait suivre à l'automne.

De cette manière, le Québec a-t-il levé le voile sur un malaise qui persistait au Québec sur la notion de consentement? « Le malaise, je pense effectivement peut-être qu'on n'en parlait pas suffisamment, peut-être qu'il était moins documenté qu'on le pensait », a répondu la ministre.

« Il y avait une espèce de silence et tout à coup, les gens se sont mis à se poser eux-mêmes la question : est-ce que je consentais vraiment? Qu'est-ce que c'est que le consentement sexuel? Tout à coup, on a ouvert quelque chose qui était un enjeu beaucoup plus large qu'on le pensait. »

Des organismes, comme Sans oui, c'est non! ont pris la balle au bond pour sensibiliser les étudiants et éviter des dérapages. L'initiative « Commande un Angelot » a depuis vu le jour et a commencé à s'implanter dans une vingtaine de bars étudiants au Québec.

« C'est pour cela que je parle d'une année charnière. Il s'est passé beaucoup de choses, mais on dirait qu'on s'est mis à dire tout haut ce que plusieurs gens, étudiants et membres de la société en général n'osaient pas dire avant. »

— Avec La Presse canadienne.

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